Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Tonquédec, forteresse des Coëtmen, rebâtie à partir de 1406 et démantelée en 1626.
Photo A. de la Pinsonnais (2007).

Penmarc’h (de) - Réformation de la noblesse (1669)

Mardi 6 septembre 2022, texte saisi par Amaury de la Pinsonnais.

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La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation, 1668-1671 - Comte de Rosmorduc, 1896, tome II, p. 489-513.

Citer cet article

La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation, 1668-1671 - Comte de Rosmorduc, 1896, tome II, p. 489-513, 2022, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 8 avril 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article1473.

Penmarc’h (de) - Réformation de la noblesse (1669)

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Seigneurs de Penmarch, de Goulven, du Coulombier, de Coetlestremeur, de Keranroy, du Bourouguel, etc.

 

Armes anciennes : De gueulle à une teste de cheval d’argeant.

Armes modernes : D’or à trois merlettes d’azur, non becquettees ny piettees, deux en cheff et une en pointe.

 

Extraict des registres de la Chambre establie par le Roy pour la refformation de la Noblesse du pays et duché de Bretagne par lettres patantes de Sa Majesté du moys de Janvier 1668, verifiees en Parlement :

 

Entre le Procureur General du Roy, demandeur, d’une part.

Et messire Vincent-Gabriel de Penmarch, chevallier, baron dud. lieu, sires de Goulven, seigneur du Coulombier, Coetlestremeur, etc., authorisé de dame Anne-Gillette de Riouallen, dame douairiere de Penmarch, sa mere et curatrice, dame Anne-Gabrielle de Penmarch, compagne espouze de messire François du Poulpry, chevallier, seigneur dud. lieu, damoiselle Françoise-Gabrielle de Penmarch, lesd. de Penmarch filles de lad. dame douairiere dud. Lieu, de son mariage avecq feu messire [page 490] Vincent de Penmarch, vivant chevallier, baron dud. lieu de Penmarch, leurs pere et mere et aud. sieur de Penmarch, leur fils, demeurants, sçavoir lad. dame douairiere de Penmarch, led. sieur baron de Penmarch, son fils, et lad. damoiselle Françoise-Gabrielle de Penmarch, sa fille puisnee, en leur chateau de Penmarch, treffve de St-Fregan, parroisse de Guisseny, et lad. dame du Poulpry, sa fille aisnee, avecq ledit sieur du Poulpry, son mary, en leur maison de Trebodenic, parroisse de Ploudaniel, les tous evesché de Leon, ressort de Lesneven ; messire Claude de Penmarch, chevallier, sieur de Keranroy, Bourouguel, Kerelou, demeurant en la ville du Faou, parroisse de Rosnoven, evesché de Cornouaille, ressort de Chasteaulin, et messire Vincent de Penmarch, chevallier, sieur de Bourouguel, son fils, deffendeurs d’autre [1].

Veu par lad. Chambre :

Les declarations faictes au Greffe d’icelle par lesd. Deffendeurs, de soustenir, sçavoir lad. dame douairiere de Penmarch, pour led. de Penmarch, son fils aisné, les qualités de noble, escuyer, messire et chevallier, et pour lesd. dame Anne-Gabrielle de Penmarch et damoiselle Françoise-Gabrielle de Penmarch, celle de noble damoiselle, et led. de Penmarch, sieur de Keranroy, pour luy et led. sieur de Bourouguel, son fils aisné, les qualités de noble escuyer, messire et chevallier comme estant lesd. de Penmarch issus des premieres et antiennes chevallerye de Leon, et porter pour antiennes armes : De gueulle à une teste de cheval d’argeant, et pour modernes : D’or à trois merlettes d’azur, non becquettees ny piettees, deux en cheff et une en pointe, en datte des 28e May et 5e Juillet, present mois et an 1669.

D’or à trois merlettes d’azur.

Induction dud. messire Vincent-Gabriel de Penmarch, chevallier, sieur baron dud. lieu, sires de Goulven, seigneur du Coulombier, Coelestremeur, aucthorisé de lad. dame Anne-Gillette Riouallen, dame douairiere de Penmarch, sa mere et curatrice, dud. messire Claude de Penmarch, seigneur de Keranroy, oncle dud. seigneur de Penmarch et seul juveigneur de lad. maison, faisant tant pour luy que pour messires Vincent de Penmarch, son fils aisné, Amador-Jan-Baptiste et François de Penmarch, ses enfans, sur le seing de lad. dame de Penmarch, dudict sieur de Keranroy et de maistre Jan le Bel, leur procureur, fournye et signiffiee au Procureur General du Roy, par Testart, [page 491] huissier le 1er jour de Juillet present moys et an 1669, par laquelle ils soustiennent lesdicts de Penmarch estre nobles, issus de tres antienne et illustre noblesse, l’une des primitives chevallerye du pays de Leon, decoree du titre de banneret, et comme tels debvoir estre, eux, leur posterité et dessendants en mariages legitimes, maintenus dans les qualites de messire, escuyer et chevallier, et dans tous les droicts, privilleges, preminences, exemptions, immunittes et prerogatives attribues aux antiens chevalliers, bannerets et nobles de cette province, et qu’à cet effect ils seront employes au rolle et cathollogue d’iceux, sçavoir led. seigneur de Penmarch, de la jurisdiction royalle de Lesneven, et lesd. sieurs de Keranroy et du Bourouguel, son fils, de celle de Chasteaulin.

Pour establir la justice desquelles conclusions, articulle à faicts de genealogie que led. messire Vincent-Gabriel de Penmarch est fils aisné herittier principal et noble de deffunct messire Vincent de Penmarch, chevallier, baron dud. Lieu, et de dame Anne-Gillette de Riouallen, dame de Lanuzouarn ; que led. deffunct Vincent ,seigneur de Penmarch, et led. messire Claude de Penmarch, sieur de Keranroy, son frere puisné, estoient enfans de hault et puissant messire René de Penmarch, seigneur baron dud. Lieu, et de haute et puissante damoiselle Janne de Sansay, fille du seigneur comte de Sanzay, colonnel et capitainne general de la Noblesse de France, au ban et arriere ban ; que led. René estoit fils aisné de noble et puissant messire Claude, chevallier, seigneur banneret de Penmarch, et de dame Marye de Tuomelin ; que led. Claude estoit fils aisné de noble et puissant messire Allain, chevallier, banneret de Penmarch, de son mariage avecq dame Françoise du Parc-Locmarya, sa compagne ; que led. Allain estoit fils de noble et puissant messire Henry de Penmarch, chevallier banneret, et de noble et puissante damoiselle Guillemette de Kerloeguen ; que led. Henry estoit issu aisné de noble et puissant messire Allain, chevallier, banneret de Penmarch, et de noble et puissante damoiselle Anne du Juch ; que led. Allain estoit fils aisné du mariage de noble et puissant messire Henry, chevallier, sires de Penmarch, et de noble et puissante damoiselle Allix de Coetivy, sœur de messire Prigeant de Coetivy, admiral de France, d’eminantissime Allain de Coetivy, cardinal, et de messire Ollivier de Coetivy, comte de Taillebourg ; que led. Henry de Penmarch estoit issu de messire Allain, chevallier, sires de Penmarch, et dame Alliette de Lanros ; que led. Allain estoit fils aisné de messire Henry, chevallier, sires de Penmarch, et de dame Plessou [page 492] Thouppin ; que led. Henry estoit fils aisné de messire .… [2] de Penmarch, de son mariage avecq dame Constance de Coetivy [3].

Dans la numeration des generations et genealogie cy dessus, lesd. deffendeurs ayant employé les qualités de chevallier, de banneret, de baron et de noble et puissant, ils suplient la Chambre d’observer par les titres qu’ils ont produits, que ce n’est l’effect d’aulqu’une presomption, n’ayant donné que celles qui sont attribuees aux personnes dans les titres qui parlent d’eux, il y a plusieurs siecles ; en effect pour faire concevoir que c’est avecq justice que ses auctheurs ont estés qualiffiés de cette sorte, il ne seroit besoing que du tesmoignage de la reyne Anne, quy dans ses lettes qu’elle conceda à Allain de Penmarch, troisiesme du nom, cinquiesme ayeul du deffendeur, pour l’erection de la terre de Penmarch en titre de banniere, il y a pres de deux siecles, et qui sont produictes dans l’ordre de leurs dattes, declare que la maison de Penmarch est l’une des plus antiennes et primitives chevallerye de l’evesché de Leon, ayant plusieurs intersignes de noblesse, preminances, antellations, haute justice, que lesd. seigneurs se sont de toute antiennetté gouvernes et traictes noblement, attaignant de lignage plusieurs contes, barons, bannerets, chevalliers et autres grands seigneurs, tant du dusché de Bretagne que autres pays et regions ; que la terre de Penmarch est un asses grand contenant de terre dans l’evesché de Leon, proche de l’Aune, marqué dans toutes les cartes geographiques, ou les seigneurs ont exercé toute haute justice, ce quy est un privillege qui a esté peu communiqué dans l’evesché de Leon, et qui, dans son origine, n’a esté l’attribut que des grandes et considerables fieffes, qui n’estoient point possedees par des personnes de moindre qualité que des chevalliers, elle a mesme le droict de menee dans le siege royal de Lesneven, apres le seigneur vicomte de Leon, qui est un privillege privatiff aux seigneurs banneretz, de sorte que sy dans la noblesse et genealogie il est en consideration d’avoir surnom le nom d’une terre, ce qui faict presumer une antiquité de six ou sept siecles, c’est encore plus d’avantage de porter le nom d’une seigneurye sy antienne qu’elle est l’une des primitives chevallerye de l’evesché de Leon et donne le droict de haute justice, marque l’aucthorité qu’avoient les seigneurs quy y commandoeint.

[page 493] Les chartes de l’evesché de Leon font foy qu’entre les droicts autrefois vendiques par les seigneurs de Penmarch, estoit celui de porter l’un des quattre bastons de la chaise, lors de l’inauguration et premiere entree solennelle des evesques dans leglize de Leon, dans lequel office il avoit pour collegue les seigneurs de Kermavan ou Carman, de Coetivy, de Kerguern, de Coetmenech, qui recevoient aussi le sermant de l’evesque, c’estoit une action que la piete des seigneurs avoit au temps passé rendue sy celebre, que les exemple aprennent que l’on mettoit cette fonction entre les plus nobles droicts de la terre, en sorte que dans les evesches ou il y avoit des baronnies, il estoit de leur attribut, preferablement a tout autres ; le thresor des chartres du dusché en conserve entre autres un fameux exemple pour l’evesque de Nantes, la chaise duquel le jour de son entree solennelle estoit autresfois portee par les baronies du Pont [4], de Rays, d’Encenix, et de Chasteaubriand, de sorte qu’en l’an 1383, le duc Jan le Conquerant possedant la baronnie de Rays, en proprietté, et la baronnie de Chasteaubriand, comme tombee en rachapt, deputa pour la conservation de ce droict deux chevalliers qui firent le service en son nom, à l’evesque de Nantes, qui fist lors sa premiere entrée, à cause desd. deux baronnies.

Ce que pour justiffier raportent deux pieces :

La premiere est copie du proces verbal en latin de la premiere entree de Jan de Montrelay, evesque de Nantes, en l’an 1383, faict par le commandement du Duc, par lequel se voit que les barons du Pont et le deputé du Duc, comme baron de Rays, portoient les deux bastons de devant, et que le baron d’Ancenix et l’autre deputé du Duc, à cause de la baronnye de Chasteaubriand, qu’il tenoit en rachapt, portoient les deux bastons de derriere et que lesd. barons estoient fondes, à cause de ce service, à avoir les napes et autres meubles de table, apres la seremonie faicte.

La seconde est un proces verbal en latin, faict à l’entree de Vincent de Kerleau, evesque de Leon, en l’an 1473, par lequel se voit aussy que le seigneur de Penmarch portoit et estoit fondé à porter le quattriesme baston, et qu’estant arrivé au pallais episcopal, il avoit luy et ses collegues la superintendance des viandes et pour raison de ce service, la vaisselle d’argeant dans laquelle on avoit servy leur apartenoit, en datte du 13e juin 1473.

[page 494] Les deux pieces conferees ensemble, on voit que le seigneur de Penmarch, dans l’evesché de Leon, tient le mesme rang à cette ceremonye que le baron de Chasteaubriand, a l’evesque de Nantes, car ils portent l’un et l’autre le quattriesme baston, sur quoy on peut observer que les premiers honneurs estoit a porter les bastons de derriere, par ce que cette place donne l’advantage de voir celuy a quy on faict cet office, ce qui se pratique de mesme en plusieurs ceremonyes, comme dans les pompes funebres, ou l’honneur est de porter les coings de derriere, cette preseance se doit inferer de ce que par le procès verbal ceux quy portoient les bastons du derriere prenoyent la sur intendance des viandes, ce qui dans la maison royalle et dans celles des ducs et des comtes qui s’erigent en souverains, s’estudierent à en imiter l’ordre, et estoit le premier et le plus haut office apellé le seneshal ou le dapister, lequel office le roy d’Angleterre, comme duc ou conte d’Anjou, pretendoit en la maison du roy de France, et Henry, son fils, en fist les fonctions en l’an 1170, servant à la table du roy Louis septiesme, ainsy que dict Robert, abbé du Mont-St-Michel, suject de ce prince : In purificationes B. Mariæ fuit filius regis Anglorum Parisiis et servirit regi Francorum ad mensan, et Senescalus Franciæ. Hugues de Cleriis, qui vivoit sous le mesme roy Louis septiesme, dans le proces verbal qu’il fist touchant les droicts despendants de l’office de Mareschal de France, met aussy entre ses attributs, en temps de guerre, l’honneur de porter la banniere de France en la bataille. Jan de Mehun, quy vivoit sous Philipes quattriesme, explique le premier employs en les deux vertes poree ont li seneshal hasté (à la cuisine la viande) sy bien que cet employ de porter l’evesque et debvoir ensuitte la superintendance des viandes estoit un honneur que s’estoient reserves les premiers seigneurs du comté de Leon, et a present plus loing, il semble que les evesques de Leon et de Nantes n’ayent entré en possession de ces honneur que comme subroges aux droicts des antiens comtes de Nantes et de Leon, quy tranchoient des souverains, et dont ils prestendent que leur temporel est composé, s’attribuants aussy la qualité de comte, car il est certain que dans les entrees des souverains, les principaux seigneurs ambitionnoient un pareil employ, ainsy les ducs, faisant leur entree à Rennes, recevoyent le mesme services de quatre grands seigneurs, quy pretendoient le droict à titre hereditaire, et au dernier couronnement qui se fist du duc Françoys, dauphin de France, les sire de Maure et de Molac et de Tournemine, à cause de leurs terres, et le seigneur du Bordage, par commission, s’en acquitterent. Les evesques de Paris [page 495] reçoivent pareil service des quatre premiers barons de la provosté et vicomté de Paris, de sorte que ce droict de porter un des bastons, attaché à la maison de Penmarch, prouve qu’elle est des plus considerables et, comme disent les lettres de la duchesse Anne, l’une des plus antienne et primitives chevallerye de l’evesché de Leon, ce que pour faire voir sont raportees des lettres octroyes par la duchesse Anne à son bien amé et feal chambellan Allain de Penmarch, sieur de Penmarch, par lesquelles, recongnoissant les grands et bons services qu’il luy avoit rendus et à son feu pere, le Duc, tant aux armees que autrement, en plusieurs et maintes manieres en quoy il se seroit tousjours et sans varier loyamment et curieusement conduict et porté liberallement y frayer et despenser du sien largement, et que luy et ses predecesseurs paravant luy, de toute ancienneté, tant qu’il n’estoit de memoire du contraire, estoient nobles et d’antienne noblesse, atteignante de lignages a plusieurs comtes, barons, bannerets, chevalliers, escuyers et que lad. maison de Penmarch estoit l’une des plus antiennes et primitives chevallerye de l’evesché de Leon, où elle est scittuee, ayant plusieurs intersignes de noblesse, preeminnences et antellations en divers lieux, garnye et apartenance de haute justice moyenne et basse, et de plusieurs hommes, vassaux et sujects, outre plusieurs bonnes et grandes seigneuries, maisons et richesses appartenant aud. sieur de Penmarch dans led. pays de Bretagne, lad. Duchesse avoit erigé lad. terre de Penmarch en nom, titre et seigneurye de banneret et permis aud. sieur de Penmarch de s’en qualiffier, en datte du 12e Decembre 1498.

Allant à la preuve des generations et commançant au premier seigneur de Penmarch, mentionné dans les titres qui restent, dixiesme ayeul dud. sieur de Penmarch, deffendeur, il est articullé qu’il estoit né environ l’an 1300 et mort en l’an 1350. Il avoit espouzé dame Constance de Coetivy, maison illustre et avecq laquelle celle de Penmarch contracta de recheff alliance cent ans après. La qualité de dame, donnee dans les actes à lad. Constance de Coetivy, sa veuffve, aprend que led. seigneur de Penmarch estoit chevallier. Il laissa de son mariage messire Allain de Penmarch, premier du nom, seigneur dud. lieu, neuffviesme ayeul dud. sieur de Penmarch, deffendeur, auquel et à dame Constance de Coetivy, sa mere, Prigeant, sires de Coetivy, ayeul de l’admiral de mesme nom, bailla l’assiette qu’il leur debvoit et institua Hervé de Coetivy, son oncle, pour faire et acomplir lad. assiette en l’an 1358 ; led. Allain deceda avant lad. dame de Coetivy, sa mere, laissant pour herittier messire Henry, [page 496] premier du nom sire de Penmarch, chevallier, huictiesme ayeul dud. deffendeur, lequel est apellé dans un acte de 1436 herittier principal et noble de lad. Constance, à cause qu’il avoit recueilly directement la succession d’icelle Constance, son ayeulle, apres la mort de son pere. Il fut pareillement chevallier, comme il s’aprend de plusieurs actes scellés de son sceau, portant les armes de Penmarch modernes avecq les ornements de chevallier, quy sont les suports et timbres, et pour cimier une teste de cheval, espouza dame Plessou Touppin, ainsy qu’il se voit par le mesme acte de 1436. Duquel mariage il laissa deux enfans, messire Allain second, fils ainsé, herittier principal et noble, chevallier, seigneur de Penmarch, septiesme ayeul dud. sieur de Penmarch, deffendeur, et Ollivier de Penmarch, puisné., lequel messire Allain de Penmarch, second du nom, espouza dame Aliette de Lanros, et fut chevallier de reputation, qui est un des quinze seigneurs qui en l’an 1419 armerent les premiers pour la delivrance du duc Jan Ve, lors qu’il fut faict prisonnier à Chantoceaux, ou l’histoire le qualiffye chevallier, ce qui enseigne qu’il avoit passé la plus part de ses jours à la guerre, car alors on ne meritoit l’ordre de chevallerye que par une longue suitte de services dans l’armee et la promotion ne s’y faisoit que dans les journees ou batailles ou autre glorieuses expeditions. Il eut de son mariage avecq lad. dame Aliette de Lanros, Henry de Penmarch, sixiesme ayeul dud. Deffendeur, auquel il fist faire son aprantissage de guerre sous Richard de Bretagne, commandant le secours que led. Jan Ve, son frere, avoit envoyé à Charles VIIe, lors dauphin et regent de France, contre les Anglois, et y estoit cheff d’une compagnie de vingt escuyers, de l’an 1421, qu’il n’avoit pas encore esté faict chevallier, comme il s’aprend de la quittance de sa paye, dont l’original est conservé dans la Chambre des Comtes de Paris, scellé et son sceau en sire rouge, qui porte : Une fasce avec six merlettes, trois en cheff et trois en pointe, dans laquelle il se qualliffye escuyer, et commandant à dix neuff autres escuyers ; dans le mesme secours estoyent plusieurs autres jeunes seigneurs de Bretagne qui commandoient de semblables escouades, sous la mesme qualité d’escuyer, et tous lesquels, ainsy que led. de Penmarch, furent depuis en temps et lieu chevalliers, sçavoir : Louis d’Avaugour, Jacques de Dinan, Tanguy de Kergournadech, Ollivier de Coesquen et autres dont les quittances, de la mesme annee 1421, sont aussy à la Chambre des Comtes de Paris. Aliette de Lanros estoit aussy issue de la haute noblesse et ceux de son nom ont participé aux grands employs de guerre sous les Ducs, car la monstre de 1481, qui est [page 497] dans la Chambre des Comtes et dont la Chambre voit journellement des extraicts, faict foy que noble escuyer Bertrand de Lanros estoit l’un des commissaires du Duc, avecq les sires du Pont et de Rostrenen, pour faire la reveue des gentilshommes.

Et pour justiffier ce que dessus, raportent lesd. deffendeurs sept pieces :

La premiere est un contract d’affeagement faict par Constance de Coetivy, dame de Penmarch, à Yvon, fils bastard de Raoul Gouzillon, en datte du lundy après la Nativité Nostre Dame 1351.

La seconde est un afeagement faict par Allan de Penmarch à Hervé, fils Jan Gorchande (?), dattee du lundy apres la Pentecoste 1357.

La troisiesme est un acte par lequel Prigeant, sire de Coetivy, donne pouvoir et procuration à Ollivier de Coetivy, son oncle, et Derien Le Baillif, seigneur de Kersimon, de faire en son nom l’assiette qu’il debvoit à lad. Constance de Coetivy et à Allain de Penmarch, son fils, de certaine rente, suivant l’accord d’entr’eux, datté du vendredi de la Saincte Croix en septembre 1358.

La quattriesme est un acte de partage par lequel Henry, seigneur de Penmarch, second du nom, sixiesme ayeul dud. sieur de Penmarch, deffendeur, baille partage à Ollivier de Penmarch, son oncle, le recevant à homme de foy, à charge de l’hommage de bouche et de mains, en la maniere que les nobles juveigneurs de Bretagne tiennent de leurs aisnes, lequel partage led. Henry donne comme fils de messire Allain de Penmarch, frere aisné dud. Ollivier de Penmarch, enfans de messire Henry de Penmarch, premier du nom et de dame Plessou Touppin, lequel Henry de Penmarch avoit succedé a lad. dame Constance de Coetivy, en datte du 29e Juillet 1436.

La cinquieseme est un extraict tiré de l’Histoire de Bretagne, livre Xe, chapitre 358 contenant que Allain de Penmarch estoit l’un des capitainnes, chevalliers, quy avoit armé pour la delivrance du Duc, en l’an 1419.

La sixiesme est copie de la quittance de Henry de Penmarch, second du nom, fils dud. messire Allain, de la paye qu’il reçut du sire dauphin, regent de France, pour luy et les dix neuff escuyers de son escouade ,dans la guerre contre les Anglois, en datte du 17e may 1421, tiré sur l’imprimé dont l’original est à la Chambre des comtes de Paris.

La septiesme est une transaction de l’an 1456 entre led. Henry, seigneur de Penmarch, et Henry Tuomelin, comme mary de Marguerite de Kersausen, qui faict voir que la mere de Henry de Penmarch, second du nom, femme dud. Allain de [page 498] Penmarch, estoit dame Alliette de Lanros, laquelle s’estoit remaryee en secondes nopces avecq le seigneur de Kersausen, dont estoit lad. Margueritte de Kersausen sœur uterine dud. Henry de Penmarch, second du nom, en datte du 16e mars 1456.

D’or à une tête de cheval d’argent.

Sur le degré dud. Henry, second du nom, seigneur de Penmarch, sixiesme ayeul dud. seigneur de Penmarch, deffendeur, sont raportés six pieces :

La premiere est un contract de mariage passé entre Henry, seigneur de Penmarch, et damoiselle Allix de Coetivy, fille de messire Allain de Coetivy, chevallier, et de dame Catherine du Chastel, en presence de messire Ollivier, seigneur du Chastel, et de lad. dame Catherinne du Chastel, sa sœur germaine, veuffve dud. deffunct de Coetivy, lesquels proumisrent et s’obligerent de faire ratiffier messire Prigeant de Coetivy, frere aisné de lad. de Coetivy, future espouze, lors absant, la promesse qu’ils luy faisoient d’assoir en dot 120 livres de rente, en datte du 5e aoust 1431.

La seconde est un acte de ratification faicte par Prigent, sires de Coetivy, de lad. dot prouise à lad. Allix de Coetivy, sa sœur, par dame Catherine du Chastel, leur mere, mariage faisant avecq led. Henry, seigneur de Penmarch, en datte du dix 18e feuvrier audict an 1431.

La troisiesme est un extraict tiré de la Chambre des Comtes de Bretagne, dans lequel est marqué au premier rang des nobles de l’evesché de Leon, lors de la refformation en faicte, sous le raport de la parroisse de St-Fregan, en l’an 1443, le sires de Penmarch.

La quattriesme est un contract de mariage d’entre noble escuyer Jan de la Haye, fils d’autre noble escuyer Raoul de la Haye, seigneur de l’Isle, et damoiselle Catherinne de Penmarch, fille dud. messire Henry de Penmarch, chevallier, seigneur dud. lieu de Penmarch, du consentement de noble escuyer Allain de Penmarch, fils aisné, herittier presomptiff, principal et noble dud. chevallier, seigneur de Penmarch, en date du 31e Janvier 1459.

La cinquiesme sont des lettres de don du rachapt escheu par le deces dud. Henry, chevallier, seigneur de Penmarch, faict à dame Allix de Coetivy, sa veuffve, par Françoise, duchesse de Bretagne, en consideration des merites de son chevallier et bien amé led. deffunct messire Henry, seigneur de Penmarch, mary de lad. de Coetivy, en datte du 19e Mars 1465, avecq la presentation faicte aux generaux pledz de la juridiction de Chastaulin par lad. noble dame Allix de Coetivy, dame de Penmarch, le 30e Juillet 1466.

[page 499] La sixiesme est un extraict de l’Histoire genealogique de la maison de France par les sieurs de Ste-Marthe commençant : Filles naturelles du roy Charles VIIe, Marye [5] de Valoys, dame de Taillebourg, fut maryee avecq Ollivier de Coetivy, seigneur de Taillebourg, senechal de Guyenne, frere de Prigent de Coetivy, admiral de France ; le roy Charles VII, son pere, luy donna, en faveur de mariage, les terres et seigneuries de Royan et de Mornac, en Xainctonge, et luy permist de porter les armoiries de France, avecq la barre pour difference, par lettres donnees à Vendosme, le 18e jour d’Octobre 1458 ; et que l’an 1479, le roy Louis XI donna aud. Ollivier, seigneur de Coetivy, la seigneurie de Rochefort, aussy en Xainteonge, à la charge de rachapt perpetuel de 1800 escus, pour le recompenser de semblable somme à luy due par le Roy pour moityé de la rançon du comte de Candalle. Duquel mariage d’Ollivier de Coetivy et de Marye de Valoys sortirent un fils et trois filles, à sçavoir Charles de Coetivy, comte de Taillebourg, qui espouza Janne d’Orleans, tante du roy François Ie, et en eut Louise de Coetivy, comtesse de Taillebourg, femme de Charles de la Trimoulle, prince de Tallemond, duquel sont issus les seigneurs de la Tremoille, ducs de Touars, pairs de France ; que les trois filles d’Ollivier de Coetivy furent Gillette de Coetivy, maryee deux fois, la premiere avecq Jacques d’Estouteville, baron de Baine et d’Yvri, prevost de Paris, qui eut deux filles, dont l’une Marye d’Estouteville, femme de Gabriel, baron d’Alegre, dont sont issus entr’autres enfans Yves, marquis d’Alegre, mort sans hoirs, Christophe, premier du nom, aussy marquis d’Alegre, pere de Christophle deuxiesme et de plusieurs filles ; Charlotte d’Estouteville, sœur de Marye cy dessus, espouza Charles de Luxembourg, comte de Brienne, et eut plusieurs enfans dont l’aisné fut Anthoine de Luxembourg, deuxiesme du nom, comte de Brienne, duquel sont issus les autres comtes de Brienne et ducs de Luxembourg, pairs de France ; en secondes nopces Gillette de Coetivy espouza Anthoine de Luxembourg, aussy comte de Brienne, premier du nom, l’un des fils de Louis de Luxembourg, comte de St-Paul, connestable de France, lequel Anthoine, d’une autre femme, avoit eu son fils Charles, susnommé ; Marguerite de Coetivy, autre fille d’Ollivier de Coetivy et de Marye de Valloys, espouza François de Pons, premier du nom, comte de Montfort et de Brouage, dont vint François second, sire de Pons et [page 500] comte de Marenes qui eut pour fils aisné Anthoinne, seigneur des mesmes lieux ; Catherine de Coetivy, sœur de Gillette et de Marguerite, fut conjoincte par mariage avecq Anthoine de Chourson, seigneur de Maigné, qui eut un fils mort en jeunesse. Dans le mesme extraict de lad. Histoire sont aussy desnommes les enfans de Jan d’Orleans, comte d’Angoulesme, et de Margueritte de Rohan sa femme ; Janne d’Orleans, comtesse de Taillebourg, fut conjoincte par mariage avec Charles de Coetivy, comte de Taillebourg, fils d’Ollivier de Coetivy, seigneur de Taillebourg, et de Marye de Valloys ; de ce mariage sortit une fille unicque, Louise de Coetivy, femme de Charles de la Tremoille, prince de Talmont, fils de Louys second, seigneur de la Tremouille et vicomte de Touars, et de Gabrielle de Bourbon, sa femme ; de ce Charles, tué à la bataille de Marignan, sont sortis les autres seigneurs de la Tremoille, qui ont esté depuis. Dans le mesme extraict, est un autre extraict de l’histoire de la maison de Montmorency, contenant que Marye de Laval, dame de Raistz, fut mariee deux fois, en premieres nopces elle espouza Prigeant de Coetivy, seigneur de Taillebourg, admiral de France, et en secondes nopces André de Laval, seigneur de Loheac, aussy admiral puis mareschal de France, desquels deux maris elle n’eut aulqu’une lignee et mourut le 1er jour de Novembre 1458, ayant esleu sa sepulture en l’eglise prioralle et parroisialle de Nostre Dame de Vitré. Prigent de Coetivy, son premier espouz, eu pour herittiers trois siens freres, à sçavoir Allain de Coetivy, cardinal d’Avignon, Ollivier de Coetivy, seneschal de Guienne, conjoinct avecq Marye de Valoys, fille naturelle du roy Charles VII, et Christophle de Coetivy, escuyer d’escurie du mesme Roy.

Sur le degré d’Allain, seigneur de Penmarch, troisiesme du nom, sont raportees traize pieces :

La premiere est un contract de mariage entre damoiselle Guilderch de Penmarch, fille de feu haut et puissant seigneur Henry de Penmarch, seigneur dud. lieu de Penmarch, et de haute et puissante dame Allix de Coetivy, sa veuffve, et haut et puissant Ollivier de Tournemine, sieur de Tuonsillit, en presence de haut et puissant seigneur messire Allain de Penmarch, en datte du dernier Avril 1469.

Un contract de mariage d’entre Jan de Plouesquelleuc, seigneur de Bruillac, et damoiselle Alliette de Penmarch, sœur aisnee d’Alain, seigneur de Penmarch, en presence et du consentement de dame Allix de Coetivy, mere desd. de Penmarch, et [page 501] aussy en presence dud. Allain, seigneur de Penmarch, par lequel led. seigneur de Ploesquellec auroit cedé toutes ses pretentions sur les seigneuries de Taillebourg et du Cluzeau en faveur de messire Ollivier de Coetivy, chevallier, comte de Taillebourg, herittier de l’admiral de Coetivy, son frere aisné, et se faisant fort de reverendissime Allain de Coetivy, cardinal d’Avignon, aussy son frere, moyennant la somme de 3000 livres, en datte du 22e Novembre 1473.

La troisiesme est un acte entre led. Allain, seigneur de Penmarch, Ollivier de Tournemine, seigneur de Trousillit, et Yvon Le Bailliff, seigneur de Kersimon, touchant une transaction passee entre led. Jan de Plousquellec, seigneur de Bruillac, et noble et puissant messire Ollivier de Coetivy, chevallier, seigneur de Taillebourg, en son nom et se faisant fort de tres rev. pere en Dieu, monseigneur Allain de Coetivy, cardinal d’Avignon, par lequel led. seigneur de Penmarch et lesd. seigneurs de Tournemine et de Kersimon s’obligent de faire executter le payement de lad. somme de 3000 livres, en datte dud. jour 22e Novembre 1473.

La quatriesme est une procuration baillee par led. de Ploesquelleuc, seigneur de Bruillac, à Henry de Villeblanche, escuyer, pour recevoir l’execution desd. actes du mesme jour 22e Novembre audict an.

La cinquiesme est un extraict de l’enqueste de Charles de Bloys contre le comte de Montfort, tiré de l’Histoire, contenant que le sieur de Ploesquelleuc, qui tenoit une baronnie, avoit quattre freres ; led. aisné mourut et laissa un fils, depuis moururent deux desdicts freres, l’heritage d’eux vint au fils de l’aisné, par representation de son pere, et exclut les autres.

La sixiesme est un contract de mariage d’entre led. messire Allain, seigneur de Penmarch, et damoiselle Anne du Juch, fille de messire Henry du Juch, chevallier, seigneur de Pratanroux, et de dame Margueritte du Juch, et sœur de Hervé du Juch, du 1er Mars 1482.

La septiesme est un extraict de l’inventaire des chartres du duché de Bretagne, auquel sont marques en proces verbal de Bernard de Kerousil, presidant de Bretagne, et de Henry du Juch, commis du duc de Bourgogne, garde du Duc, de sommer le sire de Malestroit et le sire de Kaer, son fils, et autres de rendre la ville et chasteau de Vennes, Auray et le Suscinio au Duc, datté de l’an 1402.

Un mandement du duc Jan et consentement de l’evesque de Cornouaille, des [page 502] seigneurs du Pont l’Abbé, du Juch, de Rosmadec, le vicomte du Faou, des impositions qu’il muist sus en Cornouaille, pour deux ans, de l’an 1365.

Obligation sur messire Henry du Juch, pour la garde de Concq, du 23e Mars 1399.

Autre obligation sur led. Henry du Juch et le vicomte du Faou, touchant la garde de la place de Brest, du 17e Octobre 1415.

Deux lettres ensemble attachees sous un scel, dattees du dernier jour d’Octobre 1395, contenant commission de par le Duc au vicomte du Faou, Henry du Juch, Jan Periou et Gassien de Monsseaux, quand affin de recevoir et accepter le sermant du comte de Peinthievre, du traité de paix faict entre le Duc et luy.

Un extraict d’adveu et minu des terres et heritages et droicts heritels que noble et puissante damoiselle Marye du Juch, dame du Juch, de Coetivy, de Kersimon, curatrice à haut et puissant Claude, sires du Chastel, baron de Marcé, vicomte de Pommerit, seigneur de Poulmic et de Kersalliou, congnoissoit tenir de Monseigneur en sa duché de Bretagne, en l’an 1542.

Extraict de l’histoire genealogique des barons de Chasteaubriand : Philipes de Montespedon, dame de Beaupreau et Beaumont, de Basoges, du Bas-Briacé, fille de Renee de la Haye, dame de Passavan, et de noble et puissant Joachin de Montespedon, baron de Beaupreau, espouza en premieres nopces haut et puissant René de Montejan, chevallier de l’ordre du Roy, mareschal de France, gouverneur et lieutenant general pour le Roy en Piedmont, lequel estant decedé sans enfans, l’an 1538, elle se remaria en secondes nopces avecq tres haut et puissant Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, frere de Louys de Bourbon, premier duc de Montpensier, et fils de Louys de Bourbon, seigneur de la Roche-sur-Yon, et de Louise de Bourbon, fille aisnee de Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier, et de Claire Gonzague, fille de Frederic Gonzague, marquis de Mentoue. Louise de la Haye, fille de Jan de la Haye et de Thomine de Dinnan, fut mariee avecq messire Jan de Sepeaux, dont issut noble et puissant François, seigneur de Sepeaux, qui espouza Margueritte d’Estouteville. Guy de Sepeaux, seigneur dud. lieu et autres, espouza dame Janne, fille aisnee de la maison de Givry, dont il eut Guy de Sepeaux, second du nom, qui espouza Charlotte de la Marzelliere et recueillit la succession de Philippe de Montespedon, veuffve du prince de la Roche sur Yon, et en partye celle de Jan de Laval, dernier baron de Chasteaubriand, et laissa Guy de Sepeaux, troisiesme du nom, qui espouza Marye de [page 503] Rieux, fille aisnee de noble et puissant Guy de Rieux, seigneur de Chasteauneuff, chevallier de l’ordre du Roy et de sa premiere femme dame Janne du Chastel, fille de noble et puissant Claude du Chastel, seigneur dudit lieu, Pommerit, Marcé, et de Claude d’Assigné. Il ne laissa qu’une fille nommee Janne de Sepeaux, maryee à noble et puissant Henry de Gondy, duc de Retz, qui en eut deux filles, l’esnee desquelles, nommee Catherinne, fut mariee à haut et puissant Pierre de Gondy, duc de Retz, comte de Joigny, et Margueritte, puisnee, maryee à haut et puissant Louis de Cossé, duc de Brissac, marquis d’Assigné.

Led. extraict contenant aussy la genealogie des vicomtes de la Belliere, dans lequel est dict que Claude d’Assigné, fille de Jan d’Assigné, septiesme du nom, sires d’Assigné et de Fontenay, baron de Coatmen, et d’Anne de Montejan, dame dud. lieu, vicomtese de la Belliere, fut mariee avec noble et puissant Claude du Chastel, sires dud. lieu, de Miniac, de Poulmic, baron de Marcé, vicomte de Pommerit, et lieutenant pour le Roy en Bretagne, sous le duc d’Estempes, duquel mariage issut Janne [6] du Chastel, dame desdicts lieux, qui fut maryee avecq hault et puissant Guy, sires de Rieux, chevallier, seigneur de Chasteauneuff, vicomte de Donges, et en eut deux filles, Marye de Rieux, aisnee, fut femme de noble et puissant Guy de Sepeau, et en eut une fille maryee avecq hault et puissant seigneur Henry de Gondy, duc de Retz.

Extraict de l’histoire genealogique de la Maison de France, contenant que Anthoinette d’Orleans fut compagne et conjoincte par mariage avecq Charles de Gondy, marquis de Bellisle, fils aisné d’Alber de Gondy, duc de Retz, pair et mareschal de France, et de Claude-Catherinne de Clermont, sa femme ; led. marquis de Bellisle mourut au Mont St-Michel en Normandye, l’an 1596, laissant pour fils Henry de Gondy, duc de Retz, pair de France, qui espouza dame Janne de Sepeau, duchesse de Beaupreau, comtesse de Chemillé, de laquelle il eut deux filles, l’aisnee maryee au comte de Joigny, duc de Retz, la puisnee au duc de Brissac.

Autre extraict de l’Histoire de Bretagne, ensuite contenant que derriere le Duc estoit le sieur de Derval et Chasteaugiron, premier et grand chambellan heredital de Bretagne, par concession et grace iadis faicte à ses predecesseurs, à cause de la seigneurye de Chasteaugiron, qui par raison de sondict office servoit et portoit la queue du Duc, [page 504] manteau fouré d’herminnes, et à costé de luy estoit messire Henry du Juch, chevallier, lequel de concession de don heredital par grace faicte à ses predecesseurs devoit porter le manteau du Duc toutes fois qu’il sied en son Parlement, sy le Duc ne le portoit sur luy, et portoit lors led. du Juch un chapron fouré sur le bras, en signe de servir de son office et pour avoir le mantel à la fin du Parlement, ainsy qu’il luy apartenoit, lequel mantel il eut et en jouissoit au moyen dud. privillege.

La huictiesme est un extraict de la Cronique de Bouschart, faisant mention d’Ollivier de Plusquellec et de Hervé du Juch, chevalliers, quy signerent avecq le Duc le traicté de paix qu’il fist avecq le roy d’Angleterre.

La neufviesme est un partage provisoire baillé par led. noble et puissant seigneur Allain de Penmarch, seigneur dud. lieu, herittier principal et noble, à damoiselle Janne de Penmarch, sa sœur, espouze de noble homs Jan de Coequelen, à valloir en la legitime de lad. de Penmarch en successions de messire Henry de Penmarch et Allix de Coetivy, leurs pere et mere, en datte du 21e Decembre 1493.

La dixiesme est led. proceix verbal de la premiere entree de l’evesque de Leon, en l’an 1473, justifiant que les seigneurs de Kermavan, de Coetivy, de Kervern, de Penmarch et de Coetmenech reçurent le sermant de l’evesque et l’assisterent dans l’eglize, à cause de leurs droicts hereditaires, mesme que le seigneur Allain de Coetivy, cardinal, fist remplir sa place par le seigneur de Kersimon, en datte du 13e Juin 1473.

La onziesme est une lettre escrite par le duc François second aud. seigneur de Penmarch, par laquelle il le prye de se trouver à Nantes, au service de la Duchesse, son espouze, ou il desiroit estre notablement accompagné, en datte du 6e Janvier 1487, sur la superscription de laquelle est escrit : A nostre amé et feal chevallier et chambellan, le seigneur de Penmarch.

La douziesme est un extraict tiré de la Chambre des Comtes, de la monstre generalle des nobles dud. evesché de Leon, en l’an 1481, dans lequel est marqué au rang desd. nobles, le sire de Penmarch.

La treiziesme est par employ, qui sont lesd. lettres de la Reyne Duchesse, portant erection de la terre de Penmarch en banniere, et quelle estoit l’une des antiennes et primitive chevallerye du Leon, ayant toute justice, et que lesd. seigneurs de Penmarch sont nobles d’antienne noblesse et atteignent de lignage a plusieurs comtes, barons, banneretz et chevalliers, en date du 12e Decembre 1498.

[page 505] Sur le degré de Henry, troisiesme du nom, seigneur de Penmarch, quatriesme ayeul dud. sire de Penmarch, deffendeur, sont raportees dix pieces :

La premiere est un acte judiciel rendu apres le deceix de feu noble et puissant Allain de Penmarch, chevallier, seigneur dud. lieu, Coetlestremeur, Keranlean, par lequel noble et puissant Henry, seigneur banneret de Penmarch, son fils aisné, herittier principal et noble, estant mineur, fut mins sous la tutelle du rev. pere en Dieu messire Louys de Penmarch, protonotaire du Saint Siege et archidiacre de Marceille, son oncle, par l’advis de noble et puissante dame Anne du Juch, sa mere, et de reverendissime pere en Dieu messire Christophle de Penmarch, evesque de St-Brieuc, aussy son oncle, de nobles et puissants sire Henry de Kerimel, seigneur de Godelin, Hervé du Juch, seigneur de Pratantoux, Guillaume de Tournemine, seigneur de Trousillit, Henry, seigneur de Mesnoallet, Jan, seigneur de Nevet, Ollivier de Penmarch, aussy oncle dud. mineur, et Ollivier le Moynne, ses parants, en datte du 1er Mars 1498.

La seconde est un acte d’assiette faict par led. messire Louys de Penmarch, en la qualité de tuteur dud. noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, à lad. noble et puissante dame Anne du Juch, sa mere, du douaire luy deub par le deceix du deffunct noble et puissant Allain, seigneur de Penmarch, son mary, pere dud. Henry, en datte dud. jour 1er Mars 1498.

La troisiesme est un rolle des monstres generalles des nobles de l’evesché de Leon, dans lequel le sieur de Penmarch estant apellé fut excusé pour estre auprès de la Reyne, en l’an 1503.

La quatriesme est un apointement et acord en jugement d’authorité du Conseil et Chancellerye, entre led. noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, herittier principal et noble de deffuncts nobles et puissants messire Christophle de Penmarch, evesque de St-Brieuc, et Louis de Penmarch, archidiacre de Marceille, ses oncles, et creantier pour les comte de sa tutelle, et messire Ollivier du Chastel, successeur aud. evesché et executeur testamentaire desdicts deffuncts, en datte des 3 et 24 Decembre 1506.

La cinquiesme est un partage noble et advantage donné par led. noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, fils aisné, herittier principal et noble, à venerable personne Allain de Penmarch, chanoinne de St-Brieuc, son frere puisné, dans les successions de nobles et puissants Allain de Penmarch et Anne du Juch, leurs pere et mere, qu’ils recongneurent nobles et d’antien gouvernement noble ; par lequel partage [page 506] led. seigneur de Penmarch reçut sondict frere à homme de bouche et de main, en datte du 4e Decembre 1515.

La sixiesme est un contract de mariage passé entre damoiselle Marye de Penmarch, sœur puisné de noble et puissant Henry, sire de Penmarch, Coetlestremeur et Keranlean, et noble homs Tanguy de Kerlech, aucthorisé de noble et puissant Tanguy, sire du Chastel et de Poulmic, son curateur, par l’advis de nobles et puissants Allain et Charles de Penmarch, aussy freres de lad. de Penmarch, et de noble et puissant Ollivier de Penmarch, sieur de Kerjagu son oncle, en datte du 17eFeuvrier 1515.

La septiesme est un acte de transaction passé entre led. noble et puissant Henry de Penmarch, seigneur dud. lieu, et François, sieur de Kergournadech, fils et herittier de deffuncte damoiselle Janne de Penmarch, sa mere, touchant les suplement de partage deub à sad. mere dans les successions de noble et puissants Henry de Penmarch et Allix de Coetivy, sa compagne, seigneur et dame de Penmarch, leurs ayeuls, en datte du 9e Feuvrier 1518.

Saint-Fregan, Château de Penmarc’h Collection Amaury de la Pinsonnais.

La huictiesme est une transaction passee entre ledict noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, et rev. pere en Dieu messire Ollivier du Chastel, evesque de St-Brieuc, successeur de deffunct messire Christophle de Penmarch, touchant l’execution des testaments desdicts deffuncts nobles et puissants messire Christophle de Penmarch, evesque de St-Brieuc, et Louis de Penmarch, archidiacre de Marceille, ses oncles, en datte du 9e Mars 1518.

La neuffviesme est un contract de mariage d’entre damoiselle Mauricette de de Penmarch, fille unicque dud. noble et puissant Henry de Penmarch et de dame Jacquette le Forestier, sa premiere espouze, seigneur et dame de Penmarch, et noble et puissant Robert Eder, seigneur de Beaumanoir, en datte du 15e Juillet 1521.

La dixiesme est un autre contract de mariage d’entre led. noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, et damoiselle Guillemette de Kerloeguen, fille aisnee de la maison de Rozampoul, en datte du 26e Janvier aud. an 1521.

Sur le degré de messire Allain, seigneur de Penmarch, trisayeul dud. seigneur de Penmarch, deffendeur, sont raportees huict pieces :

La premiere est un extraict de la Chambre ds Comtes de Bretagne, dans lequel, allendroict de la refformation des nobles de l’evesché de Leon, de l’an 1536, est marqué [page 507] sous le raport de la paroisse de Ploezeny, le manoir et maison noble de Penmarch, apartenant au sieur de Penmarch, mineur et gentilhomme.

La seconde est un acte de transaction passee entre noble et puissant Allain de Penmarch, seigneur seigneur de Penmarch, Coelestremeur et le Coulombier, fils aisné, herittier principal et noble de feu noble et puissant Henry, seigneur de Penmarch, qui fils aisné estoit, herittier principal et noble d’Allain, sires de Penmarch, et noble et puissante dame damoiselle Anne du Juch, touchant le partage deub aud. Allain, seigneur de Penmarch, par representation d’Allix de Coetivy, sa bisayeulle, dans les successions de Allain de Coetivy et Catherinne du Chastel, dont lad. dame du Juch possedoit partye des biens, en datte du 8e Mars 1546.

La troisiesme est un acte d’assiette faicte en execution de lad. transaction entre lesd. seigneur de Penmarch et dame du Juch, le 26e Decembre 1547.

La quatriesme est un adveu fourny au Roy par led. noble et puissant Allain de Penmarch, seigneur dud. lieu et de Coelestremeur, des terres qui luy estoient escheues par le deceix de feu noble et puissant Henry, seigneur dud. lieu de Penmarch, son pere, auquel sont desnommes et mentionnes l’estendue des domaines, fieffs, jurisdictions, preminences et prerogatives de la seigneurye de Penmarch, en datte du 13e Juin 1556.

La cinquiesme est la presentation dud. adveu et l’hommage faict au Roy, en sa Chambre des Comtes, par led. noble et puissant Allain, seigneur de Penmarch, en datte du 17e Juin audict an.

La sixiesme est un contract de mariage d’entre led. noble et puissant Allain de Penmarch, seigneur dud. lieu, et damoiselle Françoise du Parc, fille de noble et puissant Jacques du Parc, seigneur du Parc Locmaria, et de noble et puissante dame Perronnelle de Leservault, à laquelle luy est permis pour sa dot la somme de 200 livres monnoys de rente, du 12e Septembre 1542.

La septiesme est un acte d’assiete de lad. Dot, receue par led. seigneur de Penmarch, comme pere et garde naturel des enfans de son mariage avecq lad. du Parc, sa compagne, en datte du 9e Septembre 1554 ; lad. assiette faicte par noble et puissant François du Parc, seigneur de Locmaria, frere aisné de lad. de Locmaria et herittier principal et noble de leurs pere et mere.

La huictiesme est un roolle des nobles sujectz au ban et arriere ban de l’evesché de [page 508] Leon, sur lesquels estoit capitainne le seigneur de Kersimon, dont le premier d’iceux est le sieur de Penmarch, porte enseigne, en datte du 24e Aoust 1557.

Sur le degré de Claude, fils dud. Allain, seigneur de Penmarch, sont raportees seize pieces :

Les cinq premieres sont procurations consentyes par les sieurs de Kersalliou, de Kernevenevet [7], de Bouteville, seigneur du Faouet, et de Kersauson, pour le mariage d’entre noble et puissant messire Claude Penmarch, fils aisné heritier, principal et noble presomptiff de noble et puissant Allain de Penmarch, seigneur de Coatlestremeur, et damoiselle Marye de Tuomelin, fille unicque, herittiere noble de feus nobles homs Ollivier de Tuomelin, sieur de Bourouguel, en datte des 25, 26 et 27 Septembre et 17 Octobre 1553, et 12 Juillet 1560.

La sixiesme est une procuration consentye par lesd. nobles et puissants Claude de Penmarch et Marye de Tuomelin, son espouze, en datte du 4e Aoust 1566.

La septiesme est une transaction passee entre led. noble et puissant Claude, seigneur de Penmarch, et noble homs Allain de Penmarch, seigneur de Coatenez, fils de noble homs Charles de Penmarch, puisné d’Allain, seigneur de Penmarch, troisiesme du nom, touchant certaines pretention que led. Charles de Penmarch avoit dans les successions d’Allain, seigneur de Penmarch, et de dame Anne du Juch ; par laquelle transaction il est recogneu par led. sieur de Coetenestz que son pere, Charles de Penmarch, n’avoit peu rien pretentre dans lesd. successions, en ce qui estoit de l’antien patrimoine qu’à viage et par usufruit, et en avoir esté satisfait par la jouissance qu’il avoit eue de son vivant, de quelques terres, mais soustenoit que dans lesd. successions il y avoit des biens d’acquests quy ne tomboient pas sous le gouvernement de l’assize, et en consideration du nom et que led. Allain de Penmarch estoit seul dessendu des puisnes de la maison qui conservast le nom de Penmarch, led. seigneur de Penmarch luy fist assise de quelque revenu, en datte du 4e Juin 1567.

La huictiesme est un adveu fourny au Roy par noble et puissant Claude de Penmarch, sieur dud. lieu, de Coelestremeur, du Coulombier, etc., des terres, fieffs, jurisdictions, seigneuries et preminences luy escheus par les deceix de deffunct noble et puissant Allain, seigneur de Penmarch, son pere, en datte du 28e Janvier 1571.

[page 509] La neufviesme est un arrest de la Chambre des Comtes, portant la presentation dudit adveu, en datte du 8e May audict an 1571.

La dixiesme est une lettre missive du roy Charles IXe, portant en la superscription : A nostre cher et bien amé, le sieur de Penmarch, par laquelle il luy mande qu’il desire qu’il se trouve à l’assamblee des Estats, assignes en la ville de Vennes, au 25e Septembre, pour luy faire service et procurer le bien de la province, en datte du 5e Aoust 1567.

La onziesme est une lettre contenant mesme advis et superscription, escritte par Henry IIIe aud. sieur de Penmarch, le 15e Aoust 1575.

La douziesme sont des lettres par Henry, fils aisné du Roy, dauphin de Viennois, duc de Bretagne, octroyees en faveur de Jacques du Parc, seigneur de Locmaria, en datte du 20e Septembre 1544, portant erection de foires et marches au bourg de Goulven, evesché de Leon, et à St-Friacre, près Morlaix, à St-Anthoinne, en l’evesché de St-Brieuc.

La douziesme sont autres lettres octroyees par Henry IIIe, roy de France, aud. Claude, seigneur de Penmarch, portant establissement et creation au lieu et chapelle de Goulven, d’une foire par chasqu’un an, pour s’y tenir le 1er jour de Juillet, qu’on solemnise la feste de lad. chapelle, dattees du moys de Novembre 1575.

La treiziesme sont autres lettres octroyees par Henry IIIe, roy de France, aud. Claude, seigneur de Penmarch, portant creation et establissement au bourg de Goulven, audit seigneur de Penmarch apartenant, d’un marché par chasque sepmainne et deux foires par chasqu’un an, pour estre tenus, sçavoir led. marché le jour de samedy et lesd. Foires, la premiere le 1er jour de Juillet et la deuxiesme, le 29e jour d’Aoust, et outre creation au lieu de la chapelle Sainct-Meen, paroisse de Ploedaniel, au seigneur de Penmarch aussy apartenant, une foire pour y estre tenue chassu’un an, le 21e jour de Juin ; lesd. lettres dattees du mois de Juin 1576.

La quatorziesme est un acte judiciel portant la veriffication desd. lettres, à requeste dud. noble et puissant Claude, sires de Penmarch, de Goulfen, du Coulombier, Coetlestremeur, etc., faicte en la jurisdiction de Lesneven, en datte du 3e Decembre aud. an 1576.

La quinziesme sont autres lettres octroyees par Louys XIVe, roy de France, au sieur baron de Penmarch, par lesquelles Sa Majesté avoit transmué et eschangé le marché qui se tenoit au bourg de Goulven le jour de samedy, pour estre tenu a l’advenir le [page 510] jour de vendredy de chasque sepmainne, et de nouveau creé et erigé aud. bourg de Goulven deux foires, pour estre tenues, l’une le jour St-Vincent, 22e Janvier, et l’autre le jour St-Louys, 25e Aoust de chasque année ; lesd. lettres du mois de Septembre 1651, sur le reply desquelles est la veriffication en faicte tant en la jurisdiction de Lesneven qu’en la Cour du Parlement, les 15e Mars et 10e Juin 1652.

La seiziesme est un contract de mariage passé entre haut et puissant seigneur, messire Anne de Sanzay, comte de la Meignanne, seigneur de Molac, chevallier de l’ordre du Roy et mestre de camp d’un regiment de pied françois, et haute et puissante dame Marye de Tuomelin, dame de Lanarnuz, douairiere de Penmarch, en datte du 10e Juillet 1588.

Sur le degré de messire René, seigneur de Penmarch, fils dud. Claude, aussy seigneur dud. lieu, sont rapportees sept pieces :

La premiere est un extraict de baptesme dud. René de Penmarch, fils de noble et puissant Claude de Penmarch et de dame Marye de Tuomelin, seigneur et dame de Penmarch, tenu sur les saincts fondz de baptesme et nommé par noble et puissant François de Montmorancy, seigneur du Hallot, le 9e Juillet 1584.

La seconde est un extraict des sepultures estant au pied dud. extraict de baptesme, portant que led. seigneur de Penmarch, chevallier de l’ordre du Roy, pere dudict René, deceda au moys de fevrier 1585.

La troisiesme est un contract de mariage passé entre haut et puissant seigneur messire René de Penmarch, fils de haut et puissant Claude de Penmarch, chevallier de l’ordre du Roy et de dame Marye de Tuomelin, seigneur et dame de Penmarch, et haute et puissante damoiselle Janne de Sansay, fille aisné de messire René comte de Sansay, vicomte hereditaire et parageur de Poitou, chambellan et conseiller du Roy en son Conseil d’Estat, colonnel et capitainne general de la Noblesse de France au ban et arriereban et superintendant general des fortifications du royaume, en datte du 14e Septembre 1599, scellé du sceau dud. comte de Sansay, représentant un chevallier armé et au contrescel aux armes de Sansay.

La quatriesme est un partage noble et advantageux donné par haut et puissant messire Anne de Sansay, comte de la Maignanne, chevallier de l’ordre du Roy, capitainne de 50 hommes d’armes de son ordonnance, mareschal de camps en ses armées, seigneur baron de Bourgeuil et de Mollat, curateur de haut et puissant René, baron de [page 511] Penmarch, seigneur du Coulombier, fils aisné herittier principal et noble, à noble et puissant messire Vincent de Kersauson, seigneur de Penhoat, chevallier de l’Ordre du Roy, et noble et puissante dame Claude de Penmarch sa compagne, sœur dud. seigneur de Penmarch, dans la succession dud. deffunct seigneur de Penmarch, leur pere commun, en datte du quattriesme juillet mil six cent.

La cinquiesme est un autre partage definitiff donné par led. haut et puissant seigneur ,messire René, baron de Penmarch, fils aisné herittier principal, à messire Sauldebreuil de Busson, seigneur baron de la Musse, et dame Janne de Penmarch, sa compagne, et messire Louys Gouryou, seigneur de Lesireur, et dame Claude de Penmarch, sa compagne, elles sœurs puisnees, dud. seigneur baron de Penmarch, dans les successions de deffunctz noble et puissant messire Claude de Penmarch, vivant seigneur baron de Penmarch, et dame Marye de Tuomelin, leurs pere et mere, qu’ils recongnurent nobles et de gouvernement noble, en datte du 28e Juillet 1619.

La sixiesme est un hommage faict au Roy en sa Chambre des Comtes de Bretagne par led. haut et puissant messire René, baron de Penmarch le 15e Juin 1618.

La septiesme est un extraict de mariage passé entre haut et puissant messire René du Boiseon, baron de Kerouseré, seigneur de Mesnault, le Cosquer, et damoiselle Suzanne de Penmarch, fille aisnee de haultz et puissants messire René, seigneur baron de Penmarch, chevallier de l’ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa Chambre, sires de Goulven, seigneur du Coulombier, Bourouguel, Colestremeur, Keranroy, et de dame Janne de Sansay, son espouze en datte du 7e Aoust 1628.

Sur le degré d’autre René de Penmarch, fils dud. René, seigneur baron de Penmarch, sont raportees six pieces :

La premiere est un partage noble et provissionnel donné par haut et puissant messire René, baron de Penmarch, sire de Goulfen, seigneur du Coulombier, Coelestremeur, Kervisien, Bourouguel, fils aisné, herittier principal et noble de deffunct haut et puissant messire René, baron de Penmarch, seigneur desdicts lieux, son pere, à haute et puissante dame Janne de Sanzay, dame baronne douairiere desd. lieux, sa mere, en qualité de curatrice de ses enfans mineurs de son mariage avecq led. deffunct seigneur de Penmarch qui sont Vincent, Claude, François, Gillette, Guillemette et Marye de Penmarch, ses juveigneurs, dans la succession de leur dict deffunct pere, en datte du 25e Septembre 1633.

Le pavillon fortifié de Penmarc’h, Saint-Fregan Collection Amaury de la Pinsonnais.

[page 512] La seconde est un contract de mariage d’entre hault et puissant seigneur, messire Vincent de Penmarch, seigneur baron dud. lieu de Penmarch, sires de Goulfen, seigneur du Coulombier, Bourouguel, Coatlestremeur, Keranroy, etc., chevallier de l’ordre du Roy, fils aisné, herittier principal et noble de deffunct hault et puissant seigneur messire René de Penmarch, seigneur baron de Penmarch et desd. lieux, et de haute et puissante Janne de Sansay, dame douairiere desd. lieux, et damoiselle Anne-Gillette de Rioualen, fille unicque de haut et puissant seigneur, messire Jan de Rioualen, seigneur de Meslean, et de haute et puissante dame Marguerite Barbier, sa compagne, en datte du 7e Aoust 1638.

La troisiesme est un hommage faict au Roy, en sa Chambre des Comtes de Bretagne, par messire Vincent de Penmarch, des heritages luy escheus de la succession de deffunct messire René de Penmarch, son frere, en datte du 28e Septembre 1639.

La quatriesme est un adveu presenté en lad. Chambre des Comptes par haut et puissant messire René, baron de Penmarch, seigneur dud. chasteau et baronnie de Penmarch, sires de Goulven, chastelain de Coetlestremeur, du Coulombier, Ville-Roy, Keruysien, etc., en datte du 23e Octobre 1620.

La cinquiesme est un arrest de la Chambre des Comtes de Bretagne, portant la reception dud. adveu, en datte du 10e Decembre 1639.

La sixiesme est un partage noble et advantageux donné par noble et puissant messire Vincent de Penmarch, chevallier, baron dud. lieu, fils aisné, heritier principal et noble de haut et puissant seigneur René, seigneur de Penmarch, son pere, par representation d’autre haut et puissant René, seigneur de Penmarch son frere aisné, et aussy herittier principal et noble de dame Janne de Sansay, sa mere, à messire Claude de Penmarch, sieur de Keranroy, son frere puisné, au sieur du Boiseon, fils et herittier de dame Susanne de Penmarch, dame Marye de Penmarch, espouse de messire François du Dresnay, dame Gilette de Penmarch, espouze de messire Louis de Kersco, seigneur du Parc, damoiselle Guillemette-Renee de Penmarch, ses freres et sœurs puisnés, dans les successions de leurs dicts pere et mere, en datte du 23e Septembre 1647.

Sur les degrés dud. Vincent de Penmarch est outre les actes cy dessus, raporté un acte judiciel portant la tutelle et pourvoyance de messire Vincent de Penmarch et damoiselle Françoise-Gabrielle de Penmarch, enfans mineurs de feu messire Vincent de Penmarch, chevallier, baron dud. lieu, et dame Anne-Gillette de Rioualen, demeuree sa veuffve, en datte du 24e May 1666.

[page 513] Sur les degrés de Claude de Penmarch, sieur de Keranroy, deffendeur sont raportees deux pieces :

La premiere est un contract de mariage passé entre messire Claude de Penmarch, seigneur de Keranroy, premier juveigneur de la maison et baronnie de Penmarch, sorty du mariage de feuz hautz et puissant messire René, baron de Penmarch, et de haute et puissante dame Janne de Sanzay, fille aisnee de la maison et comté de Sanzay en Poitou, seigneurs et dame desdictes baronnie de Penmarch, du Coulombier, Bourouguel, Keranroy, Coatlestremeur, Kerelou, sires de Goulven, etc., et de damoiselle Anne de Kersauson, fille aisné de messire Tanguy de Kersauson et de dame Gabrielle Rannou, en datte du 23e Novembre 1648.

La seconde est un memoire de l’aage des enfants sortis dud. mariage.

Et tout ce que par lesd. deffendeurs a esté mins et induit, conclusions du Procureur General du Roy, consideré.

 

La Chambre, faisant droict sur l’instance, a declaré et declare lesd. Vincent-Gabriel de Penmarch, Claude de Penmarch et Vincent de Penmarch, son fils, Anne-Gabrielle de Penmarch, Françoise-Gabrielle de Penmarch et leurs dessandants en mariage legitime desdicts de Penmarch masle, nobles, issus d’antienne extraction noble, et comme tels a permins ausdicts Vincent-Gabriel de Penmarch, Claude de Penmarch et Vincent son fils, de prendre les qualités d’escuyer et de chevallier, et ausdites de Penmarch celle de damoiselle, et les a maintenus au droict d’avoir armes et escussons timbres apartenants a leur qualité et à jouir de tous droicts, franchises, privilleges et preminences attribuees aux nobles de cette province et ordonné que les noms desdicts de Penmarch masles seront employes aux rolles et cathologues d’iceux, sçavoir celuy dud. Vincent-Gabriel de Penmarch de la jurisdiction royalle de Lesneven et ceux desdicts Claude et Vincent de Penmarch de la jurisdiction royalle de Chasteaulin.

Faict en lad. Chambre à Rennes le 9e jour de Juillet 1669.

 

Signé : Malescot.


(Grosse originale - Archives du château de Kerézellec, en Trefflévenez [8]).


[1M. Le Jacobin, rapporteur.

[2Ainsi en blanc dans l’arrêt.

[3Suivant les actes mentionnés plus loin, on a omis ici un degré : le seigneur de Penmarch, époux de Constance de Coetivy, eut en effet pour fils Allain de Penmarch, qui fut père de Henry de Penmarch marié à Plesoue Touppin.

[4Pont-Château.

[5Elle est nommée Marguerite par différents auteurs.

[6Alias : Anne.

[7Il faut sans doute lire Kernevenoy.

[8NdT : Le chartrier de Kerézellec a depuis été versé aux Archives départementales du Finistère, et nous avons réalisé une transcription de cet acte depuis l’original. Nous nous permettons d’y renvoyer le lecteur, d’une part pour les nombreuses annotations que nous y avons faites, et d’autre part parce que les transcriptions de Georges Le Gentil de Rosmorduc, qui archaïsait systématiquement ses textes et les corrigeait parfois assez librement, ne correspondent plus aux règles d’éditions actuelles.