Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Le donjon du Grand-Fougeray (ou tour du Guesclin), seul vestige du château-fort du XIIIe siècle.
Photo A. de la Pinsonnais (2008).

Euzenou - Réformation de la noblesse (1669)

Mardi 11 juin 2013, texte saisi par Amaury.

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La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation 1668-1671 - Comte de Rosmorduc, 1896, tome III, p. 299-310.

Citer cet article

La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation 1668-1671 - Comte de Rosmorduc, 1896, tome III, p. 299-310, 2013, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 3 octobre 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article907.

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Euzenou - Réformation de la noblesse (1669)
115.8 kio.

Seigneurs de Kersalaun, du Cosquer, du Quellenec, etc...

Euzenou
Escartelé, au premier et dernier d’azur,aux deux et troisiesme d’argent à la feille de houx de sinople.

Extraict des registres de la Chambre establye par le Roy pour la refformation de la Noblesse en la province de Bretagne, par lettres patantes de Sa Majesté du mois de Janvier 1668, veriffyees en Parlemant :

Entre le Procureur General du Roy, demandeur, d’une part.

Et messire Nicollas Euzenou, chevallier, cheff de nom et d’armes, sieur de Quersalaun, du Cosquer, Vieux-Ville, etc., demeurant au manoir du Cosquer, parroisse de Combrit, evesché de Cornouailles, ressort de Quimpercorantin, messire René Euzenou, chevallier, sieur de Vieuville, son fils aisné, Jan et Charles-Louis Euzenou, escuiers, ses enfens puisnes, et noble et discret messire Marc Euzenou, sieur abbé du Cosquer, son frerre puisné, deffandeurs, d’autre [1].

Veu par la Chambre establye par le Roy pour la refformation de la Noblesse en la [p. 300] province de Bretagne, par lettres patantes de Sa Majesté du mois de Janvier 1668, veriffiees en Parlemant :

La declaration faicte au Greffe de ladicte Chambre par lesdicts deffandeurs de soustenir, sçavoir ledict sieur de Kersalaun, pour luy et sondit fils aisné, les qualittes de messire et de chevallier, et pour les autres celle d’escuier, comme estant issus d’antienne extraction noble, et avoir pour armes un Escartelé, au premier et dernier d’azur, aux deux et troisiesme d’argent à la feille de houx de sinople, en datte du 5e Aoust presant mois et an 1669.

Induction dudit messire Nicollas Euzenou, chevallier, cheff du non et d’armes, capitaine garde coste de Benodet et de l’Isle Tudy, seigneur de Kersalun, du Cosquer, etc., faisant tant pour luy que pour messire René de Euzenou, chevallier, seigneur de la Vieuville, son fils aisné et heritier principal et noble presomptiff, Jan, Charles-Louis et Anonime Euzenou, ses enfens puisnez, de son mariage avecq dame Claude Guegant de Querbiguet, sa compagne, et noble et discret messire Marc Euzenou, sieur abbé de Cosquer, son frerre puisné, deffandeurs, sous le seing de ladite Guegant, dame de Quersalaun, fournye et signiffiee au Procureur General du Roy par Busson, huissier, le 5e jour d’Aoust audit an 1669, par laquelle ils soustiennent estre nobles, issus d’antienne chevallerye et extraction noble, et comme tels debvoir estre luy et leur posterité et dessandans nez et à nestre en loyal et legitime mariage maintenus dans les qualites de messire, escuier et de chevallier pour le regard dudit sieur de Quersalun et son fils aisné et pour luy et ses autres enfens, et dudit Euzenou, prestre, dans celle d’escuier et dans tous les droicts, privileges, preminances, advantages, examptions, honneurs, prerogatives et immunites atribues aux antiens chevalliers et veritables nobles de cette province et qu’à cet effect ils seront employes au rolle et cathologue d’iceux de la senechaussee de Quinpercorantin.

Pour establir la justice des quelles conclusions, articulent à faicts de genealogie qu’ils sont issus originairemant de Conan Euzenou, seigneur de Quelenec et des Landelles  [2], qui espouza dame Marguerite de Querveno  [3], dont issut noble escuier [p. 301] Raoul Euzenou, du quel de son mariage avecq dame Plezou de Queroniant issurent noble escuier Charles Euzenou, premier du non, qui espouza dame Marye  [4] de Queraer, decedé sans hoirs de corps, et noble et puissant Henry Euzenou, premier du non, qui espouza dame Margueritte Richart, dont issut noble escuier Charles Euzenou, second du non, duquel de son mariage avecq dame Catherine du Quellenec issut nobles homme messire Henri Euzenou, qui espouza dame Marye de Coetcourouden, dont est issu noble homme messire Louis Euzenou, du quel et de son mariage avecq dame Janne de Quersandy issurent messire Henry Euzenou, troisiesme du nom, qui fut tué à la bataille de Quimer, estant au service du Roy, et messire Charles Euzenou, troisiesme du non, son frerre puisné, aussy deceddé sans enfans, et messire Allain Euzenou, autre puisné, qui apres avoir longtemps ferai le Roy dans ses armees, espouza dame Julienne de Querlarec, du quel mariage sont issus lesdicts messire Nicollas Euzenou, capitaine garde coste de Benodet, sieur de Quersalaun, qui espouza ladite dame Claude Guegant, et messire Marc Euzenou, sieur abbé du Cosquer ; que du mariage dudit sieur de Quersalun avecq ladite Guegant sont issus lesdicts René Euzenou, leur fils aisné, Jan, Charles-Louis et Anonime Euzenou, leurs puisnes, lesquels se sont tousjours comportes et gouvernes noblemant et advantageusemant, tant en leurs personnes que partages, suivant la coustume des nobles antiens chevalliers et assise du compte Geffroy, que les ancestres dudit sieur de Quersalun avoyent juree, ils ont contracté les plus grandes et illustres alliances de la province, sont marques dans touttes les refformations et mis au rang des nobles comparus aux montres generalles d’escuiers, nobles, en grand esquipages, ont pris les qualites de nobles et de puissants, messire, noble, escuiers, chevalliers et seigneurs et portes les armes qu’ils ont cy devant declarees qui sont : Escartelé, au premier et quatrieme d’azur, au deux et troisiesme d’argent à la feille de houx de sinople.

Ce que pour justiffier :

Sur le degré dudit Allain Euzenou, perre dudit Nicollas Euzenou, deffandeurs, sont raportes quattre pieces :

La premierre est une convocation de parans pour le mariage esperré d’entre messire Nicollas Euzenou, seigneur de Quersalun, fils aisné, heritier principal et noble de feu messire Allain Euzenou et de dame Julienne de Querlazrec, sa veuve, ses perre et [p. 302] merre, seigneur et dame de Quersalun, et damoiselle Claude Guegant, dame de Querbiguet, fille aisnee de messire Jan Gueguant et de dame Françoise de Bresal sa compagne, seigneur et dame de Querbiguet, en datte du 4e Feubvrier 1650.

La seconde est le contract de mariage en consequance du 20e dudit mois de Feubvrier.

La troisiesme est un contract de mariage passé entre damoiselle Marye Euzenou, fille aisnee de messire Allain Euzenou, seigneur de Quersalun, et messire Jacques de Querguiziau, seigneur de Quervasdoué, par lequel ledit sieur de Quersalun, outre la dot par luy donné à sadite fille, luy donne aussy en favour dudit mariage et sans diminution du droict de partage en sa sucession future, la somme de trois mil livres, ainsy qu’il est permis par la Coustume au perre noble seullemant, en datte du 21e Feubvrier 1648.

La quatriesme est un testamant et declaration de dernierre vollonté de dame Juliene Querlazrec, dame douairierre de Quersalun, ou se void que messire Marc Euzenou et dames Marye, Marguerite et autre Marguerite Euzenou sont frerres et sœurs puisnez dudit messire Nicollas Euzenou, sieur de Quersalaun, deffandeurs, en datte du 29e Octobre 1667.

Sur le degré de Louis, perre d’Allain Euzenou, sont raportes dix-neuff pieces :

La premierre, du 11e Avril 1600, est une ordonnance portant institution de noble Charles de Querven, mary en seconde nopces de dame Janne de Quersandy, en la charge de tuteur d’Allain et Janne Euzenou, enfens mineurs de noble homme Louis Euzenou et de ladite de Quersandy, et de l’advis de messire Charles Euzenou, sieur de Quersalaun, frerre desdicts mineurs, de noble et puissant Pierre de Quersandy et autres parans qualiffies.

La seconde est un contract de mariage d’entre dame  [5] Janne de Quersandy, ses perre et merre, et noble escuier Henry de Querampuil, sieur du Boisriou, de l’advis de noble escuier Charles Euzenou, sieur de Quersalaun, frerre aisné de ladite Euzenou et fils aisné, heritier principal et noble dudict deffunct Louis Euzenou, son perre, et celluy de ladite Quersandy, sa merre, de noble et puissant François de Querhouant, chevallier de l’Ordre du Roy, seigneur de Quergournadech, et noble et puissant [p. 303] Charles de Guer, seigneur de la Porte-Neuve, noble et puissant Pierre de Quersandy, seigneur de Penguilly, et plusieurs autres parants qualiffies, en datte du mesme jour 11e Avril 1600.

La troisiesme est une transaction passee entre noble homme Charles Euzenou, sieur de Quersalaun, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct noble homme Louis Euzenou et dame Janne de Quersandy, et noble homme Charles de Querven, sieur de la Tour, mary en seconde nopces de ladite de Quersandy et tuteur dudit Allain Euzenou, par lequel se void que ledit Charles Euzenou avoit succeddé à Henry Euzenou, son frerre, qui avoit esté tué à la bataille de Quimer, et qu’il avoit pour frerre puisné ledit Allain Euzenou et pour sœur Janne Euzenou, dame de Boisriou, en datte du 3e Mars audit an 1600.

Les quatre et cincquiesme sont deux adveus randus par messire Allain Euzenou, seigneur de Quersalaun, heritier principal et noble de Charles Euzenou, son frerre aisné, mort sans enfans, en datte des 27e Mars 1619 et 27e Avril 1641.

La sixiesme est le contract de mariage dudit Allain Euzenou, sieur de Quersalaun, fils aisné, heritier principal et noble de messire Louis Euzenou et de dame Janne Quersandy, ses perre et merre, avecq dame Jullienne de Querlazrec, dame du Cosquer, fille de noble homme Maurice de Querlazrec et de dame Claude le Conq, vivans sieur et dame du Cosquer, en datte du 22e Octobre 1625.

Les sept, huict, neuff, dix et unziesme sont passeport, lettres et ordres donnees audit Allain, servant Sa Majesté dans les armees, en qualitté de cadet aux Gardes et depuis dans la charge de capitaine garde coste et commandemant de Benodet et de l’isle Tudy, en datte des 20e Feubvrier 1612, 22e Juillet 1635, 2 et 27e Feubvrier 1637.

Les douze, treze et quatorziesme sont trois mandemantz portant charges de commissions à escuiers Maurice de Querlazrec, sieur de Cosquer, et Guillaume de Querlazrec, sieur de Kerstin (?), de la charge de capitaine et garde coste, d’esquiper et commander des vesseaux de guerre pour le service de Sa Majesté, en datte des 22e Novembre 1588, 3e Janvier 1595 et 14e Janvier 1612.

Les quinze, seize, dix-sept, dix-huict et dix-neufviesme sont lettres et autres actes justiffians que Robert de la Vieuville, ayeul du sieur de la Vieuville et du sieur evesque de Rennes et petit fils de Sebastien du Cosquer, lequel quitta cette province pour habiter en Picardye, changea son non du Cosquer pour prandre celluy de la Vieuville, [p. 304] ayant esté par Sa Majesté honoré de la qualité de chevallier de l’Ordre du Sainct-Esprict prouvant estre issu de noble race, eut recours aux seigneurs du Cosquer, en Combrit qui le reconneurent, luy donnerrent actes pour justiffier sa dessandance, en consequance desquels il fut admis dans la dignité de chevallier dudit Ordre.

Sur le degré de Henry Euzenou, deuxiesme du non, perre dudit Louis, sont raportes quatre pieces :

La premierre sont des lettres monitorialles obtenues par ledit escuier Louis Euzenou, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct Henry Euzenou et dame Marye de Coetgoureden, seigneur et dame de Quellenec, touchant le vol et emport des actes, tiltres et enseignemants despandans de la succession de deffuncts noble escuier Henry Euzenou et de dame Marye de Coetgourden, seigneur et dame de Quellenec, en datte du 18e Janvier 1590.

La seconde est une transaction passee entre ledit Louis Euzenou et messire René Euzenou, cy devant son tuteur, ayant ledit Louis Euzenou informé avoir l’aage de vingt ans ordonnes par la Coustume pour estre les nobles majorises, en datte du 29e Juin 1570.

La troisiesme est un contract de mariage passé entre noble homme Louis Euzenou, sieur de Quersalun, et damoiselle Janne de Quersandy, fille aisnee de deffuncts nobles gens Jan de Quersandy et Marte [6] Peinguily, sieur et dame de Quersandy, par lequel ils reconnoissent que lesdicts Euzenou et de Quersandy sont nobles et que leurs successions ont tousjours estes noblemant et advantageusemant, sçavoir les deux tiers à l’aisné et l’autre tiers aux puisnes, aux masles à viage et aux filles par heritage, en datte du 10e Janvier 1574.

La quatriesme est un ordre donné à plusieurs gentilshommes qualifies de l’evesché de Cornouaille, de ce trouver à certain jour preccix en la place d’armes de Quinpercorantin, pour le service de Sa Majesté, au nombre desquels le sieur de Quersaleun est employé, en datte du 21e Octobre 1575.

Sur le degré de Charles Euzenou, deuxiesme du nom, perre dudit Henry, sont raportes huict pieces :

La premierre est une acte par lequel se void que Henry Euzenou, fils aisné, heritier [p. 305] principal et noble et presomptiff de escuier Charles Euzenou, sieur de Quelenec, ayant pris le commandemant de sondit perre, faict à ses propres fraicts la poursuiltes de certains proces, de son consantemant contracte mariage avecq damoiselle Marye de Coetgoureden, sans qu’il luy eust donné aucune chose, ledit sieur du Quellenec, son perre, en consideration desdicts services et mariage et pour luy aider et à lad. Coetgoureden, sa femme, à vivre comme à gens nobles apartient, luy donne le manoir et lieu noble de Landislé, en Plusquellec, en datte du 6e Septambre 1545.

La seconde est une transaction passee entre ledit Henry Euzenou et damoiselle Marye de Coetgoureden, sa femme, seigneur et dame du Quellenec, et Louis Bothon et damoiselle Yzabeau de Coetgourden, sa femme, touchant la succession de nobles gens Henry de Coetgourden et Janne de Quersalaun, dont ladite Marye de Coetgoureden estoit fille aisnee, heritierre principalle et noble, en datte du 17e Avril 1550.

La troisiesme est une mainlevee adjugee à noble escuier Louis Euzenou, sieur de Quersalaun, fils aisné, heritier principal et noble dudit Henry Euzenou, son perre, qui fils aisné, heritier principal et noble estoit aussy de deffunct Charles Euzenou et dame Catherinne du Quellenec, vivans seigneur et dame du Quellenec, ses perre et merre, dans la succession de dame Margueritte Euzenou, sœur dudit Henry, deceddee sans hoirs de corps, en datte du 5e Janvier 1582.

La quatriesme est une acte judiciel entre noble messire Henry Euzenou, sieur du Quellenec, et noble et puissante dame Anne du Quellenec, dame du Vieux-Chastel, touchant le raquit de certainnes rantes donnees par ladite dame du Vieuxchastel à ladite Catherinne du Quellenec, pour son droict de partage de la maison du Stang, en datte du 24e May 1551.

La cincquiesme est autre procedure entre noble messire Bertrand Guegant, sieur de Querandran, tuteur de noble messire Louis Euzenou, sieur du Quellenec, fils aisné, heritier principal et noble dudit Henry Euzenou, son perre, et ladite dame du Vieuchastel, touchant le mesme retraict, en datte du 14e Novembre 1552.

Les six et septiesme non dattees et la huictiesme du 21e Juillet 1494 sont deux lettres missives et une transaction par lesquels se void que les sieurs de Coetgourden faisoient profession des armes et que Allain du Quellenec, perre desdicts du Quellenec, estoit escuier de la Grande Escurye de la duchesse Anne.

[p. 306] Sur le degré de Henry Euzenou, premier du non, perre dudict Charles, sont raportes trois pieces :

La premierre est une transaction en forme de partage noble et advantageux entre ledict Charles Euzenou, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct Henry Euzenou et de dame Margueritte Richard, sa vœuffve, et ladite Richard faisant pour nobles gens Gilles, Jan, Margueritte, Annou et Amice Euzenou, ses enfens puisnes, par lequel ledict Charles Euzenou, apres que sesdicts puisnes ont reconneu la succession estre noble et de gouvernemant noble et advantageux, pour demeurer quitte du droict de partage leur apartenant en la succession escheue de leurdict deffunct perre, leur donne à chacun unze sols, dix deniers de rantes, sçavoir aux masles à viage et par voye de bien faict seullemant et aux filles par heritages, à la charge de les tenir de luy en ramage et juveigneurye d’aisné, et outre ledict Charles traite avecq ladite Richard, sa merre, en son privé non, pour le ramplacemant luy deub de ses propres alliennes et de son droict de douaire, en datte du 13e Novembre 1505.

La seconde est un extraict tiré de la Chambre des Comptes de Bretagne, de la refformation des nobles de l’evesché de Cornouaille, en l’an 1536, dans lequel ledit Charles est qualliffié de noble homme et est marqué sous le raport de la paroisse de Plusquellec le manoir de Lanzillé, apartenant à Charles Euzenou, noble homme.

La troisiesme est un acte judiciel portant mainlevee adjugee à noble escuier Louis Euzenou, sieur de Quersalaun, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct noble homme Hanry Euzenou, quy aussy estoit heritier principal et noble de noble Charles Euzenou et de dame Marguerite Richard [7], de la succession de messire René Euzenou, sieur de Blerrun, chanoine en l’eglize cathedrale de Cornouaille, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct Gilles Euzenou, son perre, frerre dudict Charles Euzenou, ayeul dudit Louis Euzenou, en datte du 6e Mars 1594.

Sur le degré de Raoul Euzenou, perre dudict Henry, sont raportees six pieces :

La premierre est un contract de mariage entre Charles Euzenou, fils aisné, heritier principal et noble presomptiff de Raoul Euzenou et Plesou de Queroniant, et Guiotte de Queraer, fille d’Ollivier de Queraer et Margueritte de Quervernriant (?), par lequel, [p. 307] attandeu que ledit mariage a esté faict du consantemant desdicts Raoul Euzenou et femme, et qu’elles sont personnes nobles, il est stipullé que lesdicts Raoul Euzenou et femme baillerrent audit Charles, leur fils aisné, la tierce partye de leurs heritages, comme est la coustume du pays entre gens nobles, du quel tiers la dessignation est faicte sur les villages de Landelles et de Quermorgant, possedees par Marguerritte de Quervenou  [8], merre dudict Raoul, partye par heritages, partye en douaire, laquelle il promet de faire ratiffier, et en cas de non ratiffier, ladite designation se feroit sur le manoir du Quellenec, en datte du 4e Octobre 1458.

La seconde est une acte passee entre Raoul Euzenou et Charles Euzenou, son fils aisné, heritier principal et noble presomptiff, et Henry Euzenou, son fils puisné, par lequel, du consantemant dudit Charles Uzenou, ledit Raoul Uzenou se demet aux mains dudit Henry Euzenou de la terre, seigneurye et antien manoir noble de Quellenec, en Plusquellec, avecq les privilleges et preminances, en faveur de la somme de sept livres, dix sols, de rante par chacun an, et attandeu qu’en ladite maisson n’y avoit ediffice honneste pour la demeure de nobles gens, que ledit Raoul estoit viel et antien homme, indisposé à bastir, que ledit Charles estoit sans hoirs de son corps et sans esperance d’en avoir, et que ledit Henry estoit prochain à luy succedder, desirans unanimemant y estre ediffyé bastimant fortable, il est dit que ledit Henry seroit tenu d’y aller demeurer et d’y faire construire un manoir à son plaisir, avecq fosses, douves, clostures et autres decorations, dans lequel lesdicts Raoul et Charles Euzenou eussent peu aller demeurer sy bon leur sembloit, parce que aussy ils ne pouroient pretandre de rantrer dans la pocession dudit manoir jusques à avoir rembourcé ledit Henry des esdiffices qu’il y auroit faict construire, et en cas que ledict Charles vint à tomber en fortune de guerre, il pouroit, pour se redimer, vendre les bois de ladite maison, en datte du 16e Avril 1480.

La troisiesme est une acte de ratiffication faicte par ledit Raoul Euzenou de plusieurs contracts de vante faicts par Charles Euzenou son fils aisné et heritier principal et noble presomptiff, audit Henry Euzenou, son fils puisné, en datte du 7e Janvier 1481.

La quatriesme est un adveu rendeu à la seigneurye de Coetleau par ledit Charles [p. 308] Euzenou, fils aisné, heritier principal et noble de deffunct Raoul Euzenou, son perre, de la terre et seigneurye du Quellenec, en datte du 4e Janvier 1483.

La cincquiesme est un autre adveu rendeu à ladite seigneurye de Coetleau par noble escuier Henry Euzenou, sieur du Quellenec, heritier principal et noble de Charles Euzenou, son frerre aisné, de la seigneurye de Quellenec, en datte du 8e Feubvrier 1493.

La sixiesme est une declaration faicte devant l’official de Cornouaille par maistre Jan de Quergoualen, recteur de Plusquellec, aagé de soixante et dix neuff ans, sur certains troubles faicts aux seigneurs du Quellenec depuis les quarante cincq ans derniers, et aiant connoisance que noble et puissant Henry Euzenou, sieur du Quellenec, ses ancestres et predessesseurs, aux quels il avoit succeddé, ont esté chacun en leurs temps seigneurs fondateurs de ladite parroisse, pour raison de quoy il doibt estre celebré deux messes par chacun an, l’une en l’honneur de la Vierge Marye et l’autre pour le sallut de l’ame dudit Henry Euzenou, de ses perre et predecesseurs fondateurs de ladite esglize, et l’avoir tousjours ainsy veu observer, ouy dire et reputer veritable à tous les anciens habitans de ladite parroisse, que ledit Henry et ses predecesseurs estoient seigneurs fondateurs de ladite eglize, requerant luy estre decerné acte pour la descharge de sa confiance, en datte du 6e Novembre 1496.

Sur le degré de Conan Euzenou, perre dudit Raoul, sont raportes cincq pieces :

La premierre est un extraict tiré de la Chambre des Comptes, de la refformation des nobles de l’evesché de Cornouaille, de l’an 1445, dans laquelle, sous le raport de la parroisse de Ploesquellec, est marqué au sixiesme rang desdicts nobles y demeurants, Conan Euzenou et Allain du Guern, son metayer, demeurant en son manoir du Quellenec.

La seconde est une assiette faicte par noble homme [9] Charles Euzenou, son frerre aisné, à Margueritte Richard, sa femme, de ses deniers dottaux, sur la maison de la Landelle, precedamant poceddee par Conan Euzenou et Margueritte Quermenau, sa femme, ledit manoir profilté à titre de convenant par Jan le Dot, qui s’oblige de payer à ladite Richard les rantes, aux termes accoustumes de payer à gens nobles et gentilshommes, en dattes du 22e Feubvrier 1492.

[p. 309] La troiziesme est une transaction passée entre ladite Richard et les heritiers dudit Ledot, touchant les levees et jouissances dudit lieu et manoir des Landesles, precedamant poceddé par lesdicts Conan Euzenou et Margueritte Quermeno, sa femme, en datte du 25e Aoust 1537.

La quatriesme est le contract de mariage de Charles Euzenou, premier du nom, par lequel il se void que Raoul Euzenou, son perre, estoit fils de Margueritte Quermeno, en datte dudit jour 4e Octobre 1450 [10].

La cincquiesme est un recepicé consanti par escuier Jan de Lesmo, sieur de Querandran, à escuier Henry Euzenou, sieur de Quersalun, de nombre d’actes et titres justiffians la quallitté dudit Euzenou, en datte du 15e Aoust 1628.

Sur le degré dudit Nicollas Euzenou, deffandeur, sont raportes quatre pieces :

Les deux premierres sont deux arrests justifiants que Allain Euzenou, escuier, perre dudit Nicollas, estoit heritier en l’estoc paternel, de deffunct venerable et discret missire René Euzenou, vivant chanoigne de Cornouaille, et Louis Coslenec, escuier, sieur de Lescouet, dans l’estoc maternel, en datte des 12e Juillet 1628 et 16e Octobre 1629.

La troisiesme est un partage donné par noble et venerable personne messire René Euzenou, sieur de Blerin, chanoigne de Cornouaille, fils aisné, heritier principal et noble d’escuier Gilles Euzenou et de dame Magdelaine de Kerprigent, à damoiselle Anne Cosenec, fille juveigneure de ladite de Kerprigent, de son second mariage avecq noble homme Fiacre Cosenec, par lequel, apres que ladite puisnee a reconneu lesdictes successions estre de gouvernemant noble et advantageux, ledit sieur de Blerin luy donne pour son droict de partage le lieu et manoir noble de Tropjoly, en datte du 17e Octobre 1580.

La quatriesme est un proces verbal des armes et alliances estant dans le vitrail de l’eglize de Plusquellec, soubz laquelle est sittué la terre et seigneurye de Quellenec, en datte du 6e Avril 1669.

Et tout ce que par lesdicts deffandeurs a esté mis et induict, conclusions du Procureur General du Roy, considerré.

La Chambre, faisant droict sur l’instance, a declaré et declare lesdicts Nicollas Euzenou, René, Jan, Charles-Louis et Marc Euzenou et leurs dessandans en mariage [p. 310] legitime nobles, issus d’antienne extraction noble, et comme tels leur a permis, sçavoir ausdicts Nicollas et René Euzenou de prandre les qualites d’escuiers et de chevalliers et aux autres celle d’escuier, et les a maintenus au droit d’avoir armes et escussons timbres apartenans à leur qualité et à jouir de tous droicts, franchises, privileges et preminances atribues aux nobles de cette province, et ordonné que leurs nomps seront employes au rolle et cathologue d’iceux de la senechaussee de Quimpercorantin.

Faict en ladite Chambre, à. Rennes, le 14e Aoust 1669.

Collationné

Signé : J. Le Clavier.

(Original, appartenant à Madame la baronne de Sainte-Avoye, née Euzenou de Kersalaun.)


[1M. de Lesrat, rapporteur.

[2Les noms de Landelles, Landislé et Lanzillé, que l’on rencontre dans cet arrêt, semblent se rapporter à une seule et même terre située en la paroisse de Plusquellec et connue aujourd’hui sous le nom de Lindilé.

[3Ce nom est écrit plis loin Quermeno.

[4Elle est nommée plus loin Guiotte.

[5On a certainement omis ici les mots Janne Euzenou, fille de noble escuier Louis Euzenou et de dame.

[6Elle est nommée Marie dans une ancienne généalogie de la famille de Kersandy.

[7Marguerite Richard était la mère de Charles Euzenou et non sa femme, comme on pourrait le croire ici.

[8Alias : Quermeno.

[9Il y a certainement une omission dans cette phrase, et pour rendre le texte intelligible il faudrait, croyons-nous, intercaler ici les mots : Henry Euzenou, du consentement de.

[10Alias : 1458. Voir plus haut dans cet arrêt.