Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Château de Blain (ou la Groulais), propriété de Clisson puis Rohan (XIII-XVIe siècles).
Photo A. de la Pinsonnais (2004).

Les Bretons compagnons de guerre du Connétable de Richemont (2/2)

Samedi 22 mars 2003, texte saisi par Norbert Bernard.

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Extrait de la Revue Morbihannaise, par Julien-Toussaint-Marie Trévédy, publié vers 1900.

Citer cet article

Extrait de la Revue Morbihannaise, par Julien-Toussaint-Marie Trévédy, publié vers 1900, 2003, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 12 novembre 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article502.

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Les Bretons compagnons de guerre du Connétable de Richemont
345.6 kio.

(voir la première partie de l’article)

I

Premières campagnes (1410-1413)

Le comte de Richemont avait seize ans quand il fit sa première campagne (1410). Il dut se former une compagnie, “ son hôtel, sa maison ”, comme on disait alors ; mais nous ne connaissons pas les officiers de sa compagnie pendant les quatre années 1410-1413. Les noms des seigneurs qui partirent avec lui, et qui devaient lui enseigner la guerre sont connus et peuvent être rappelés. Les voici :

Comte de Combourg. – Jean de Châteaugiron, dit de Malestroit [1], chevalier banneret ; fait prisonnier au pont de Saint-Cloud (1411) il sera tué à Azincourt (1415) avait 300 hommes de guerre qu’il commandait.

Maurice de Pluscallet, plus exactement Plusquellec, chevalier banneret, fils d’un chevalier de même nom entendu dans l’enquête à la fin de canonisation de Charles de Blois. Il abandonna la cause du duc en 1420 ; le duc le fit emprisonner ; mais Richemont obtint sa grâce.

Bertrand de Dinan. — 4e fils de Charles de Dinan ; [p. 35] seigneur des Huguetières et depuis maréchal de Bretagne (1418).

Pierre Le Porc, chevalier, seigneur de Larchaz, commune de Romagné, arrondissement de Fougères), se distingua à Verneuil (1426) et fut tué aux Bas-Courtils, grêve du Mont-Saint-Michel (1427).

Guillaume Gruel, plus tard écuyer et historien de Richemont, le montre recrutant en Bretagne en 1412, et partant de Vannes avec 1600 chevaliers et écuyers, “ qui avaient très notables gens pour les conduire, anciens chevaliers ayant vu la guerre ” ; et Gruel a soin de faire remarquer qu’ils s’engageaient sous les ordres de Richemont par affection pour lui. Gruel en nomme seulement cinq qui, suivent :

Le vicomte de la Bellière. — Jean (Ier) de Raguenel, fils de Guillaume, frère de Typhaine, première femme de du Guesclin, mort à Auray (1364) combattant auprès de son beau-frère. Jean Ier accompagna son oncle du Guesclin en Espagne (1366), chambellan du duc (1405), † à Azincourt (1415).

Armel, sire de Châteaugiron, fils de Patry II, maréchal de Bretagne (1407), lui-même maréchal (1412), chambellan héréditaire de Bretagne. Il épouse Jehanne de Rougé, dame de Rougé et Derval. En 1408, quand Jean V ramena. La reine à Paris, Armel commandait l’avant-garde bretonne. Il eut pour successeur comme maréchal Bertrand de Dinan (1418).

Eustache de la Houssaye (Saint-Martin-de-l’Oust, diocèse de Vannes) l’un des maréchaux nommés en 1379 pour repousser l’invasion française.

Alain de Beaumont, compagnon de du Guesclin, sénéchal de Poitou, après la victoire de Chizey (1372), et qui avait figuré aux obsèques du connétable.

Guillaume de la Forêt, depuis maréchal de Richemont à la bataille d’Azincourt, où il fut tué. [p. 36]

À ces noms nous pouvons ajouter :

Jean de Cambout, maître d’hôtel de Richemont ; et Jean de Châteaugiron, son secrétaire et trésorier [2].

Ici arrêtons-nous un moment.

C’est au cours de cette campagne, le 21, mais 1414, que Richemont fut armé chevalier avant de monter à l’assaut de Soissons. Né le 24 août 1393, il était dans sa 21e année. Le 23 mars 1402, quand son frère Jean V, âgé de douze ans, pris la couronne à Rennes, le connétable de Clisson l’avait armé chevalier ; et aussitôt le jeune duc avait armé ses frères Arthur qui avait huit ans et Gilles plus jeune. Il semble que Richemont n’ait vu dans cet armement d’un enfant par un enfant qu’une vaine cérémonie ; du moins voulut-il revenir à l’ancien usage, suivant lequel, pour être armé chevalier, il fallait avoir passé ou du moins presque atteint la 21e année et “ avoir gagné ses éperons [3] ”. [p. 37]

II

Campagne d’Azincourt (1415)

C’est dans la campagne d’Azincourt (1415) que nous trouvons la première mention de la compagnie de Richemont. Il commande un corps de 500 chevaliers ou écuyers, dont un grand nombre allait périr à Azincourt ; lui-même fut, comme on sait, relevé blessé parmi les morts et fait prisonnier.

Sept morts et quatre prisonniers sont mentionnés comme étant de la compagnie. Voici leurs noms :

Morts :

Le sire de Combourg, Jean de Châteaugiron, dit de Malestroit, nommé plus haut ;

Bertrand de Montauban, chambellan du duc puis du roi Charles VI, lieutenant du Louvre ;
Jean de Coetquen ;

Geoffroy de Châteaugiron, dit de Malestroit ;

Monseigneur de Châteaugiron, secrétaire de Richemont, Patry, fils d’Armel ;

Guillaume de la Forest, nommé plus haut.

Guillaume Le Veer, Voyer ou Vayer, écuyer

Prisonniers :

Olivier de la Feillée (Goven, arr. de Redon), sieur de la Rubaudière [4]. [p. 38]

Édouard de Rohan, fils puîné de Jean Ier et frère d’Alain VIII ;

Le sire du Buisson qui portait la bannière de Richemont ;

Jean Giffart, depuis chambellan du duc [5].

III

La compagnie de Richemont

Deux listes de la compagnie (1423).

Richemont resta prisonnier jusqu’à la mort du roi Henri V (31 août 1422). Rentrant en Bretagne il s’empressa de se former une compagnie.

Nous avons deux listes de cette compagnie dans l’année 1423. La première est du mois d’avril, l’autre du mois de juillet. Comme on le verra, elles ne se ressemblent guère. La première comprend vingt-neuf officiers ; la seconde, seulement vingt-quatre ; près de la moitié des noms portés à la première liste ne figurent pas sur la seconde ; fait qui semble singulier au premier abord, mais qui s’explique très simplement.

La première liste est extraite du rôle général des officiers qui accompagnèrent Jean V et Richemont allant [p. 39] à l’appel du duc de Bourgogne à Amiens pour conférer de la paix avec le duc de Bedfort, oncle du jeune Henri VI et régent de France. Il s’agissait aussi pour Richemont d’obtenir, de son cousin de Bourgogne, la main de sa sœur Marguerite, veuve du dauphin duc de Guyenne.

Jean V et Richemont partirent après Pâques 1423. ”Leur escorte fut telle qu’il convient à des princes, dit dom Morice. Le duc était accompagné de 150 lances, commandées par Guillaume Eder, Jean de Kermellec et Guillaume Lévêque. Le comte de Richemont avait à sa suite vingt-neuf hommes d’armes (disons écuyers), sous les ordres dé Guillaume Giffart. ”

L’historien ajouté : “ On ne compte pas les archers qui étaient en plus grand nombre. ” Soit, mais il ne fallait pas omettre la “ maison ” du duc, dans laquelle figure le comte de Porhoët qui sera (1429) le vicomte Alain IX, avec cinq gentilshommes, cinq bannerets ayant un ou plusieurs gentilshommes, six chambellans et leurs gentilshommes, le maître d’hôtel, 12 écuyers, les gens du conseil, secrétaires, etc. [6].

Voici la liste des officiers aux ordres de Richemont, sous Guillaume Giffart, avec 25 archers du duc.

1re liste. Voyage d’Amiens, avril 1423.

Guillaume Giffart, chevalier. [p. 40]

Écuyers

Charles de Montmorency,
Guillaume de Vendel,
Raoul Gruel,
Pierre du Pan,
Guillaume Le Brun,
Guillaume de Keraer,
Pierre de Bléhéban,
Georget Bonenfant,
Olivier d’Ust,
Pierre de Kermellec,
Robert Rouxel,
Guillaume du Pan,
Henri du Cloux,
Guillaume de Kerignan,
Yvon Denis,
Laurent Le Parisi,
Jean de Kerzavic,
Jean de Saint-Gilles,
Morice de la Noë,
Jean de Quelen,
Jean Calemaing,
Jean de Méel,
Thomas de Méel,
Jean Audran,
Guillaume Doré,
Olivier Le Demours,
Robert Le Blanc,
Alain Rouxel,
Pierre du Boisgueheneuc.

Je ne me suis pas astreint à suivre l’ordre dans lequel le document cité range les noms : j’ai formé de ces noms une nouvelle liste partagée en deux, voici pourquoi :

Dans la première colonne figurent 16 noms que nous allons retrouver dans la liste de la compagnie encore commandée par Guillaume Giffart, en juillet suivant. – Au contraire, les 13 autres noms (2e colonne) ne se retrouvent plus, dans cette seconde liste.

Voici l’explication très simple de ce fait. Au début de l’année, la compagnie est en formation. Seize écuyers ont pris un engagement. Le duc Jean V et Richemont auront trouvé le nombre insuffisant pour ce voyage d’apparat. Ils auront adressé un appel aux jeunes gentilshommes ; c’est à qui sera de ce voyage que du reste [p. 41] le duc va défrayer [7]. Mais les 13 autres n’ont pris aucun engagement pour l’avenir.

Cette observation faite, voici la seconde liste. La pièce où nous la trouvons est intitulée : “ Quittance de quelques gendarmes du comte de Richemont. ”

Les officiers figurant sur la liste sont dits “ escuyers et souldoiers du comte ”. La quittance est datée du 21 juillet 1423.

La compagnie compte le chevalier Guillaume Giffart, qui en est le chef, et vingt-trois écuyers. Tous semblent Bretons à l’exception de Charles de Montmorency.

Giffart, seul en son nom et au nom de ses compagnons, donne quittance de la somme de 414 moutonnets d’or, “ solde d’un mois ”, que vient de lui payer “ Jean de Châteaugiron, secrétaire et argentier ” de Richemont [8].

Il semble bien résulter du texte que le chevalier et les vingt-trois écuyers composent toute la compagnie.

2e Liste, juillet 1423. (Morice, Pr., II, 1139-1140).

Guillaume Giffart, chevalier.

Écuyers

Les seize portés sur la première liste de Charles de Montmorency à Laurent Le Parisi, puis les nouveaux venus au nombre de sept : [p. 42]

Bertrand du Boiriou,

Hervé Huon,

Olivier du Val,

Henri de Launay,

Mahé Morillon,

Maurice de Langueouez,

Simon de Launay,

Des sept, cinq se retrouveront sur la liste qui suivra ; les noms des deux derniers n’y seront pas ; c’est pourquoi je les ai séparés des autres.

3° Voyage d’Angers, novembre 1424.

Richemont trouva-t-il cette troupe insuffisante ? Toujours est-il que, quatorze mois plus tard, en octobre 1424, son “ hôtel ” compte trente-trois officiers, savoir : un chevalier banneret, chef suprême de la compagnie, un chevalier, qui apparemment la commande en second et trente et un écuyers. Il est vrai que, comme en avril 1424, il s’agit d’un voyage d’apparat. Voici le rôle de cette compagnie de 1424. C’est celle dont nous avons parlé en commençant, qui fut “ amenée par le comte de Richemont à son voyage d’Angers devers le Roy [9]. ”

Guillaume Giffart n’est plus à la tête de la compagnie ; il est remplacé par Jacques de Dinan, sire de Beaumanoir, 5e et dernier fils de Charles de Dinan et frère cadet de Bertrand nommé plus haut.

La liste comprend :

— Jacques de Dinan, sire de Beaumanoir, banneret.
— Jean de Chevery (ou Cheverue), chevalier (2) [10]. [p. 43]

Écuyers :

1° Les 13 portés à la première colonne de la première liste (p. 476) jusqu’à Henri du Cloux ; 2° Jean de Kervasic (deuxième colonne de la même liste) ; 3° Les 5 portés à la deuxième liste (p. 42) ; 4° Les 12 nouveaux-venus dont les noms suivent :
Douze nouveaux venus dont les noms suivent :

Philbert de Vaudrey,

Gilles de Saint-Simon,

Guyon de Saint-Amadour,

Geffroy Morillon,

Olivier Even,

Olivier de Cornillé,

Bertrand Gastel,

Jehan du Cambout,

Pierre Josso,

Guillaume de Launay,

Jehan Denis,

Hervé Meriadec,

Comme on le voit, des 24 officiers de la compagnie en juillet 1423, six (le quart), ne s’y trouvent plus, en octobre 1424 ; dix-huit seulement y ont gardé leurs places ; un autre porté sur la liste d’Amiens (avril 1423) (Jean de Kervazic) est rentré dans la compagnie. Mais cette compagnie portée de 24 à 33, hommes comprend 14 nouveaux-venus, y compris ses deux chefs.

Or, en cet intervalle, Richemont et sa compagnie n’ont pas combattu : ce n’est donc pas la guerre qui a fait les vides. On peut supposer que quelques-uns se sont retirés, parce qu’ils ont trouvé un engagement plus avantageux. Ainsi paraît avoir fait le chef de la compagnie Guillaume Giffart, qui assistait, le 10 octobre 1423, au mariage du connétable avec Mme de Guyenne, et que nous voyons peu après chambellan du Roi, puis du dauphin.

Mais d’autres resteront fidèlement attachés à la compagnie ; et quelques-uns inscrits aux rôles de 1423 et 1424 ou entrés peu de temps après au service de Richemont combattront vingt-six ans plus tard auprès de lui à Formigny.

Parmi ces fidèles, nous trouverons deux des nouveaux [p. 44] venus à la compagnie, tous deux étrangers à la Bretagne, Gilles de Saint-Simon et Philbert de Vaudrey, le premier est de Normandie, l’autre de Bourgogne ou de Champagne. D’autres portant des noms français peuvent être vassaux de Parthenay ou des fiefs que Richemont possédait en Poitou et Aunis [11].

4° La compagnie de 1425 à 1439.

Quand il reverra la Bretagne, Richemont sera connétable ; et c’est à la guerre que sa compagnie va désormais le suivre, sauf les années d’exil. Mais il reprendra l’épée de la France en 1435 ; et c’est seulement en 1442, que nous retrouvons une liste, malheureusement incomplète, de la compagnie.

Dans cet intervalle de dix-huit années, nous sommes renseignés surtout par Guillaume Gruel qui, entré dans la compagnie en 1425, se nomme avec dix-neuf écuyers armés chevaliers entre cette date et 1439.

Voici cette liste :

1425 Guillaume Gruel,

1432 Jean de la Boissière,

1433 Jean de Rosnyvinen,

1435 Jean Bonnet,

Olivier Le Veer, Vayer ou Voyer

Jean de la Chaussée,

Émeric Chauvin,

Pierre Guyon,

Jean Sevestre,

1436 Henri de Villeblanche,

1437 Jean de Broons,

[p. 45]

1437 Geffroy de Couvrant,

Jean de Malestroit,

Simon de Lorgeril,

Arthur Bricart,

Olivier Giffart,

1439 Bertrand Milon,

Tanguy, bâtard de Bretagne,

Jean Budes,

Charles de la Barre.

5° Second Mariage de Richemont (1442)

Plus loin, Guillaume Gruel donne une liste de la compagnie en juin 1442 ; mais elle est incomplète et l’auteur nous en avertit en la terminant par ces mots :

“ et plusieurs autres de sa compagnie. ” De plus, elle ne donne que des noms sans mention de qualité (chevaliers ou écuyers.)

Remarquez que Gruel conte le second mariage de Richement avec Jeanne d’Albret à Nérac, le 24 juin 1442 ; et il ne songe qu’à nommer les témoins du mariage ; mais, comme ces noces se célébraient au milieu d’une expédition du connétable en Guyenne, la plupart des officiers de sa compagnie étaient là.

Gruel donne une liste de vingt-trois noms, y compris le sien.

Sur la liste qui ,va suivre nous relevons six noms de la 1re et 2e listes, un de la 3e et cinq de la 4e.

Nous plaçons ces noms dans la 1re colonne de la liste qui suit.

5e Liste. Mariage de Richemont, juin 1442.

Écuyers

De la 1re Liste
Charles de Montmorency,

Guillaume de Vendel,

Raoul Gruel,

Nouveaux-venus

Mgr de Châtillon [12],

Olivier de Quelen.

Jean de la Houssaye,

[p. 46]

Écuyers (suite)

Pierre du Pan,

Guillaume Le Brun

De la 2e Liste

Mahé Morillon

De la 3e Liste

Gilles de Saint-Simon,

De la 4e Liste

Guillaume Gruel,

Jean de Broons,

Geffroy de Couvrant,

Jean Budes,

Jean de la Boissière.

Nouveaux-venus

Olivier de Méel,

Robert de Quédillac,

N… de Langourla.

Jean de la Haye,

Le capitaine Olivier de Broons,

Maleschet [13],

Jacquet,

Dariouet.

Voilà vingt-trois noms. – Le premier des officiers est “ Monseigneur de Châtillon ”. Il s’agit de Louis de Laval, frère puîné de Guy XIV de Laval et de André, le maréchal de Lohéac. Louis de Laval sert en Bretagne, où Jean V l’a fait capitaine de Jugon (1431) ; et il est venu au mariage de son cousin le connétable ; mais nous ne voyons pas qu’il soit de sa compagnie. En tout cas, il n’en est pas le chef. Ce titre semble appartenir à un autre mentionné plus loin, que Gruel nomme “ le capitaine Olivier de Broon ”.

Si nous retranchons le nom de “ Monseigneur de Châtillon ”, il ne reste plus que 22 noms. Pour compléter le nombre de 24, il semble permis d’ajouter deux noms à la liste de Gruel : ce sont ceux de Henri de Launay et de Pierre de Kermellec. Tous les deux étaient dans la compagnie dès 1423 ; nous trouverons Henri de Launay chambellan de Richemont en 1443, et Pierre de Kermellec, chambellan de la comtesse de Richemont. – Restent 10 nouveaux-venus.

[p. 47]

6° Maison de Richemont (1443)

Pour finir, voici un rôle de la maison entière du comte de Richemont en 1443-1445.
“ Compte de Raoul de Launay, trésorier général et maistre de la Chambre aux deniers du comte de Richemont, commençant le 27 août 1443 et finissant le 31 décembre 1445 [14]. ”

En reproduisant cette pièce, je ne m’astreindrais pas à suivre l’ordre dans lequel les noms sont mentionnés [15] ; je distribue les officiers par catégories selon leurs fonctions et leurs grades.

J’aurai soin de souligner les noms portés aux listes de 1423 et 1424. Je mettrai une croix (†) devant les noms qui n’apparaissent qu’après 1424, à partir de 1425.

Enfin, pour publier la pièce toute entière, je donnerai, mais à part et en notes, quelques noms d’autres officiers que ceux qui sont l’objet de cette étude.

La pièce se compose de deux parties distinctes :

Dans la première nous relevons les noms qui suivent :

Au 10 avril 1445, avant Pâques. ”

Gilles de Saint-Simon,

Charles de Montmorency,

Henri de Launay,

† Jehan de Saulnière,

sont dit conseillers, chambellans et maîtres d’hôtel du comte, et reçoivent les même gages.

[p. 48]

Au mois de juillet suivant, Guillaume de Vendel reçoit ses gages au même titre.
Au même jour d’avril, 1445.

† Jean de Rosnivinen,

Jean de Savonnière,

Étienne Prigent,

Yvon de Kreymerc’h,

Yvon de Tréanna,

Jean du Juch,

Jacques d’Arnet,

Guillaume du Parc,

En septembre.

Alain de la Roche,

Tristan l’Ermite,

† Guillaume Gruel,

Eustache d’Espinay,

sont dits “ écuyers et serviteurs de Mgr ”, et reçoivent tous les mêmes gages.

Voilà donc cinq conseillers, chambellans et maistre d’hôtel et douze écuyers. Nous allons en trouver d’autres.

La seconde parie de la pièce commence ainsi : “ Gages. ”

Mgr Jacques de Luxembourg, pour ses gages de septembre derrain jour du mois.
Mire Gilles de Saint-Simon, chevalier

† Mire Jean de Malestroit, id.

Jean de Rochechouart, id.

Charles de Montmorency, écuyer,

René Rouaud, écuyer,

† Jean de Saulnière, écuyer.

Tous chambellans
et maîtres d’hôtel.

La liste des chambellans est changée. En voilà six au lieu de cinq. Gilles de Saint-Simon a une sorte de primauté : il reçoit un appointement plus élevé que les cinq [p. 49] autres. Henry de Launay est remplacé par Jean de Rochechouart ou René Rouaud.

De même aux douze écuyers nommés plus haut, il faut ajouter :

Philippe de Malestroit,

Jacquet Rataud,

Archambaud Rataud,

Raoul Païen,

† Jean Budes,

Guillaume de Châteaugiron,

Jehan de Feraucourt,

Pierre de la Jaille,

André Giron.

L’addition de ces neuf noms aux douze donnés plus haut porte le nombre des écuyers à vingt-et-un (sans compter les trois ayant le titre de maître d’hôtel).

Dans la première partie du compte, nous avons relevé les noms de Olivier Giffart (4e liste), et de Louis de Laval-Châtillon (5e liste) ; mais nous ne pouvons inférer de là qu’ils soient de la maison de Richemont. Les versements d’argent qui leurs sont faits ne sont pas le paiement d’appointements.

Nous n’avons pas trouvé le nom de Pierre de Kermellec. Je l’ai vu mentionné d’ailleurs comme chambellan de la duchesse Catherine [16]. C’est une honorable retraite que Richemont devenu Arthur III aura donnée à ce fidèle qui l’a suivi des premiers dès 1423.

Maintenant quelques mots des gages ou appointements attribués à chacun de ces officiers [17]. [p. 50]

Le trésorier compte tantôt par écu d’or, tantôt par livre ; quelquefois, au même article il comte par écus et par livres, et pour lui un écu d’or vaut deux livres. Il assigne par mois.

1° à Jacques de Luxembourg, 50 # soit par an 600 #
2° à Gilles de Saint-Simon 20 écus = 40 # 480 #
3° aux autres chambellans 12 écus = 24 # 288 #
4° aux écuyers 10 écus = 20 # 240 #

Leber a évalué la livre pour la première moitié du XVe siècle à 41.25. Comme nous approchons du milieu du XVe siècle, on peut réduire un peu cette évaluation, portons-la seulement à 35 fr.

Jacques de Luxembourg touchait 21 000 francs actuels.
Gilles de Saint-Simon 16 800 ".
Chacun des chambellans 10 080 ".
Chacun des écuyers 8 400 ".

Le compte signale d’autres officiers et leurs gages.

Le trésorier général Raoul de Launay n’a gardé de s’oublier ; il s’inscrit pour 30 # par mois, soit 360 # par an, ou 12 600 fr. de nos jours, plus que ne reçoivent les chambellans, conseillers et maîtres d’hôtel.

Nous relevons ensuite les noms suivants.

Geffroy Thomelin, archier du corps [18]. [p. 51]
Vouvant, poursuivant de Monseigneur.
Bigot, chevaucheur de l’écurie de Madame.

Dans le compte ont peut relever, passim, les noms, titres et gages qui suivent :

Six secrétaires nommés Goguet, Gilet, Berthelot, Le Breton, Le Roux, Millet. Pour deux mois de gages chacun reçoit 30 # soit 15 # par mois = 525 francs, soit 8 300 par an [19].

Puis Hors et Henry, maréchal et armurier, “ à chacun pour la dépense de leurs chevaux d’un mois ” 100 sous – ou 5 # (175 francs). – Boruel ou Bonnel, plus loin Bornel, Vaillant, sergent d’armes, Bomars, “ officiers et serviteurs ”, chacun reçoit pour un mois 100 sous ou 5 # soit 60 # par an, ou 2 100 francs.

Le chapelain nommé Aoustin (même gage) ; cinq trompettes, Menque, Castille, deux Lebrun payés 20 sous, 1 # par mois, 12 # par an, ou 420 francs par année.

Puis des “ officiers ” subalternes qui “ pour ordonnance et dépens de leurs chevaux ” reçoivent 100 sous, 5 # par mois, 60 # par an ou 2 100 francs. Ils se nomment Savaton, Mahé, Le Bigot, Memgance, ou Menigance, des Aulnois, Le Breton, Mecton, barbier dont le nom est historique… ridiculement [20].

Je donne ces noms obscurs pour montrer que beau-[p. 52]coup de ces noms existants encore étaient portés en Bretagne, il y a 350 ans.

7° La compagnie à Formigny.

Il y aurait eu un intérêt à nommer “ les gens de la compagnie ” qui ont combattu à Formigny. Malheureusement nous ne pouvons donner avec certitude qu’un petit nombre de noms.

Nous voyons à Formigny, Charles de Montmorency, Gilles de Saint-Simon, Eustache d’Espinay ; et les huit écuyers que d’après Guillaume Gruel, qui fut l’un d’eux, “ le connétable avait ordonné pour la garde de son corps ”, savoir : Jehan Budes, sieur du Hirel, son porte-étendard, Renaud de Volvire, Pierre du Pan [21], Yvon de Tréanna, Hector Meriadec, Jehan du Bois, Colinet de Lignière, enfin Guillaume Gruel.

Nous sommes contraint de clore ici la liste des officiers qui d’une manière certaine ont fait partie de la compagnie de Richemont.

Nous avons trouvé :

1res campagnes, la compagnie n’est pas formée

Campagne d’Azincourt, écuyers morts ou prisonniers 11
Rôle de la compagnie, avril 1423 29
Rôle de juillet 1423. Nouveaux-venus 7
Rôle d’octobre 1424. Nouveaux-venus 12
Entrés dans la compagnie de 1424 à 1439 20
Mariage de Richemont. Nouveaux-venus 10
Maison de Richemont (1443) 17
Bataille de Formigny. Aucun nouveau nom ___
En tout 106

C’est un mince résultat. [p. 53]

* * *

Une rectification, j’ai arrêté à 106 le nombre des officiers ayant fait partie de la compagnie de Richemont, depuis 1423 jusqu’à la bataille de Formigny (1450). Ce chiffre est à corriger. J’ai écrit par inadvertance que les récits de la bataille de Formigny ne fournissaient aucun nom nouveau. Par le fait ils en fournissent cinq : celui de Anceau Gaudin et quatre que je venais d’écrire : Renaud de Volvire, Jehan du Bois, Hector Meriadec, Colinet de Lignières. – Au chiffre de 106, il faut donc substituer 111.

L’érudit historien du connétable a consulté des documents inédits notamment à la bibliothèque et aux archives nationales ; il y a trouvé et il a publié les noms de plusieurs écuyers ; mais il n’a pas donné un seul nom qui ne figure pas sur nos listes [22].

Fallait-il donc considérer ce chiffre de 111 comme définitif ? Je ne l’ai pas cru et j’ai cherché ailleurs.

Nous avons donné une liste des 24 écuyers du connétable en 1445, nous avons montré cette liste quelque peu modifiée à Formigny ; nous en trouvons une autre de l’hôtel du duc Arthur III, de 1457 [23]. Au point de vue qui nous occupe, il y a, je crois, intérêt à étudier ces deux listes en les juxtaposant [24]. [p. 54]

Une observation préliminaire :

La maison du comte de Richemont même connétable ne pouvait être organisée comme la cour du duc Arthur III. Voici des différences :

1° En 1445, nous avons vu plusieurs officiers chevaliers ou écuyers ayant cumulativement les titres de conseiller, chambellan, maître d’hôtel. À la cour de Bretagne, une distinction est faite entre ces trois charges.

2° Le connétable avait seulement 24 écuyers en 1445, le duc aura 30 écuyers résidants, c’est-à-dire en service ordinaire et effectif – sans parler des écuyers honoraires [25].

Cela dit, étudions brièvement les conseillers, chambellans et maîtres d’hôtel désormais distincts des écuyers auxquels nous passerons ensuite.

1° Les conseillers, dits Gens du conseil ou du grand conseil, à la tête desquels marchent : le chancelier et le président ou juge universel de Bretagne, sont des légistes [26]. Nous n’avons pas en nous en occuper.

Chambellans. En 1445, sous le titre : chambellan, maîtres d’hôtel, nous relevons ces noms : – Gilles de Saint-Simon chevalier, Charles de Montmorency, écuyer, Jehan de Saulnière, écuyer, Henri de Launay ; – un peu plus loin, nous lisons le nom de Guillaume de Vendel, chevalier ; – et dans une seconde liste, figurent les trois premiers, plus Jean de Malestroit (le sire de Kaer), Jean de Rochechouard et René Rouaud [27]. En 1457, Gilles de Saint-Simon, Guillaume de Vendel, Henri de Launay ont, nous pouvons le dire, pris leur [p. 55] retraite [28] ; et Jean de Rochechouard n’est plus au service du duc.

Les chambellans sont alors :

Le sire de Kaer (Jean de Malestroit) déjà en fonctions en 1445.
Charles de Montmorency id.
René Rouaud id.
Jean de Malestroit [29] id.
Raoul Gruet A id.
Jean de Broon D id.

Et à là suite sept noms ne figurant pas sur nos listes :

Messire Jean Labbé,

Jehan Ruffier,

Georges Lespervier,

Le Galois de Rogé,

sire de Cothuau,

sire de Sourdéac [30].

Pierre de La Marzelière.

Les maîtres d’hôtel sont :

Jean de Saulnières (fonctions en 1445).

Pierre du Pan,

Et trois autres nouveaux,

Jehan de Guervazic [31],

[p. 56]

Jehan de Lancé,

Amaury Marquer.

Passons à la liste des écuyers.

En 1445, avons-nous dit, il y en avait 24 ; mais trois, Charles de Montmorency, Raoul Rouaud, Jean de Saulnière sont conseillers, chambellans et maîtres d’hôtel. Il s’ensuit que la liste des écuyers ne comprenait que 21 noms. La liste de 1457 en comprend 30, et dans ces 30 noms nous n’en trouvons que 10 portés sur la liste de 1445. La liste de 1457 nous donne donc 20 noms nouveaux.

Voici d’abord la liste des 10 écuyers inscrits en 1445. Je les prends dans l’ordre d’inscription à cette liste.

Yvon de Tréanna,

Guillaume Gruel D,

Eustache d’Espinay,

Philippe de Malestroit,

Jacques Rataud,

Archambault Rataud,

Raoul Paien (Péan),

Jean Budes E,

Pierre de la Jaille,

André Giron.

Voici maintenant les 20 noms non inscrits en 1445 :

Renaud de Volvire [32],

Philippe Daulon,

Péan Gaudin,

Jehan Labbé

Jehan de Coètmen [sic]

Olivier du Chastel,

Henri de Saint-Nouan,

Jacques du Boisriou,

Geoffroy Ruffier,

Robert Lespervier,

Jehan de Muzillac-Trévaly,

Raoullet de Muzillac,

Jehan Meschinot [33],

Jehan de Loyon,

Colas de Fonteniou,

Jehan Le Brun,

Charles de la Barre [34],

Le bastard du Pont,

[p. 57]

Méry de Chaumont,

Hervé Garlot [35].

De ces 20 écuyers un seul nous était connu, Renaud de Volvire qui combattait à Formigny.

Comptons maintenant les noms nouveaux que nous devons au compte de 1457.

Nous en trouvons 6 à l’article chambellans, 3 aux maîtres d’hôtel, 19 aux écuyers : — total 28, qui ajouté au nombre 111, nous donne 139.

Je n’hésite pas à voir dans les chambellans et les maîtres d’hôtel nouveaux des écuyers non portés à nos listes ; il n’est pas douteux que ces titres de chambellans et maîtres d’hôtel étaient donnés par avancement aux écuyers et souvent après un long service [36].

Ce compte de trésorerie va du 22 septembre 1457 au 1er avril 1458 : c’est à peu près la moitié du trop court règne d’Arthur III. Je rapprocherai de ce compte un extrait des registres de la chancellerie allant du 22 septembre 1457 au 7 décembre 1458, c’est-à-dire comprenant tout le règne d’Arthur qui allait mourir le 25 décembre.

Devenu duc le 22 septembre 1457, le connétable allait prendre la couronne, le 30 octobre ; mais il n’attendit pas ce jour pour récompenser les services de ses officiers.
À partir du 27 septembre, je relève une soixantaine d’institutions de capitaines de places, ou d’autres fonctions [37]. [p. 58]

La plupart concernent des officiers dont les noms figurent sur nos listes. Quelques uns pourtant ne s’y voient pas. On pourrait peut-être, sans témérité, supposer qu’ils ont les mêmes titres que les autres aux faveurs du duc Arthur, c’est-à-dire qu’ils ont fait partie de la maison du connétable ; mais ce n’est pas une certitude et je n’insiste pas.

Il est bien certain que le chiffre de 139 est loin de représenter le nombre des officiers ayant servi sous le connétable. Voici de ce fait une preuve non douteuse : c’est le changement de personnel que nous pouvons constater d’une liste à l’autre.

Dans la première liste (A, avril 1423), nous trouvons 30 noms ; – trois mois plus tard 12 seulement de ces noms se retrouvent dans la seconde liste (B, juillet 1423) qui ne contient, il est vrai que 24 noms ; – mais la troisième liste (C, novembre 1424), postérieure de quinze mois, contenant 30 noms ne reproduit que 19 des noms portés en 1423. – la 5e liste (G, de 1445) de contient que cinq des noms de 1424 ; et nous venons de voir que douze ans plus tard, dans une liste de 30 noms, on n’en trouve que 12 écrits en 1445.

On ne peut douter que pendant les vingt années (1424-1445), sur lesquelles nous sommes insuffisamment renseignées, nombre d’écuyer ont dû rentrer dans la compagnie et en sortir [38].

Et ce changement de personnes s’explique très simplement. La mort faisait des vides ; des officiers se re-[p. 59]tiraient ou passaient à un autre service, par exemple à celui du duc de Bretagne ou du Roi. Enfin (et cette raison suffirait à expliquer ces changements), le connétable conférait souvent la chevalerie à ses écuyers. Or du nouveau chevalier il ne pouvait toujours faire un chambellan, ou un maître d’hôtel. Pour lui, armer un de ses écuyers chevalier c’était lui donner congé de la compagnie avec un “ certificat de bonne conduite ” [39].

Il nous faut donc nous en tenir au chiffre de 139… au moins provisoirement ; car plus loin nous devrons réduire un peu ce chiffre. Nous aurons à en défalquer quelques officiers qui n’étaient pas Bretons.

Me dira-t-on : “ Mais les derniers venus au service du connétable et du duc Arthur n’ont pas mérité le titre de ses compagnons de guerre. Depuis la prise de Cherbourg (août 1450), le connétable n’a pas vu l’ennemi. ” C’est vrai ; mais le connétable devenu duc de Bretagne gardait l’épée de la France pour la porter en Angleterre. Ce projet n’était pas secret ; et ceux qui s’engageaient à son service entendaient bien s’enrôler pour la guerre en Angleterre.

En voilà peut-être assez sur la maison du connétable et du duc Arthur III ; et ne devrais-je pas passer à la liste des compagnons bretons dans les campagnes de 1449 et 1450, si glorieuses pour la Bretagne ?

Pourtant il m’a paru permis de donner auparavant quelques renseignements sur quelques-uns des officiers figurant sur nos listes. [p. 60]

Notices [40]

1re Liste . Avril

1. Charles de Montmorency était petit-fils de Charles II, sire de Montmorency, maréchal de France (1344). Le maréchal eut deux fils, Le second, Mathieu ; seigneur de Goussainville, fut le père de Charles qui eut le même titre et fut seigneur de Baubigny, Bouqueval, Eubonne, Tresmes et Silly. Il mourut en 1461. Sa veuve, Jeanne Rataud, vivait encore en 1491 [41].

Il laissa quatre filles dont lainée, Jacquette, épousa en 1462, Guillaume de Sévigné, seigneur d’Olivet, des Rochers, etc. [42].

Nous trouvons Montmorency attaché à Richemont dès avril 1423. Vingt-sept ans plus tard, il combattait à Formigny et, en 1457, il était encore de sa maison, au rang des conseillers, chambellans et maîtres d’hôtel, quand le connétable venant au trône le fit gouverneur du comté de Montfort, une opulente retraite (1454). [p. 61]

2. Guillaume de Vendel (1re liste) fut armé chevalier par le connétable au siège de Montereau (1437) [43]. Il était maître d’hôtel de Mme de Guyenne qui allait mourir, le 2 février 1442 ; et elle le nomma parmi ses exécuteurs testamentaires [44]. Il assistait au 2e mariage du connétable et était chambellan et maître d’hôtel en 1445. En 1457, il reçoit une pension de 200 # (Morice, Pr., II, 1725 [45].

3 et 9. Raoul Gruel entra dans la compagnie dès sa formation (1re liste). Le connétable l’arma chevalier en 1439. Nous ne le voyons pas dans la maison du connétable, en 1445 ; mais il est chambellan du duc Arthur III, en 1457 ; et il reçut de lui la capitainerie de Solidor, à l’entrée de la Rance, et une pension de 100 livres, soit 3 000 ou même 4 000 francs de notre monnaie.

Guillaume Gruel. C’est l’écuyer historien d’Arthur III. S’il est vrai qu’il a survécu jusqu’en 1504 (Courcy), il était très jeune quand nous le voyons dans la compagnie du connétable dès 1425 (4e liste). Il le suivit dans toutes ses guerres, et fut de sa garde à Formigny. En 1457, il avait le titre de chambellan du duc Arthur III, qui le fit capitaine de Dol, puis de Châteauneuf et le gratifia d’une pension de 100 livres.

Le duc traitait ainsi Raoul et Guillaume Gruel également, en frères, et il y a quelque apparence qu’ils étaient frères. On pourrait même conjecturer que Raoul devenu chevalier [p. 62] était l’aîné ; et que, si Guillaume n’eut pas ce titre comme d’autres plus illustres, c’est que, cadet, il n’aurait pas pu “ soutenir l’état de chevalier ”. Après eux nous trouvons, en 1476, Arthur Gruel, un nom nouveau dans cette famille, donné peut-être en l’honneur du connétable à un fils de Raoul, plutôt que de Guillaume [46].

4. Pierre du Pan (de Brutz auprès de Rennes), écuyer de Richemont dès 1423 (1er liste), fut prisonnier des Anglais en 1424, et le roi paya une part de sa rançon. Il assiste au mariage du connétable en 1442 (5e liste) ; en 1457, maître d’hôtel du duc et de la duchesse Catherine et capitaine de Saint-Aubin-du-Cormier (1457), puis de Mervent. — Sa femme fut dame de la duchesse.

5. Robert Rouxel. V. in fine n° 26.

2e Liste . Juillet 1423

6. Henry de Launay, entré dès 1421, dans la maison de Richard de Bretagne, frère cadet de Richemont, s’attacha à la compagnie de celui-ci en 1423 (2e liste). Il paraît y être resté sans interruption. En 1445, il est conseiller, chambellan, maître d’hôtel. En 1457, le duc Arthur réserva la place de maître d’hôtel que Henry déjà malade ne pouvait plus occuper ; et après sa mort la place fut donnée à son frère Guillaume que nous voyons dans la compagnie dès 1424. (Nomination du 8 février 1458).

3e Liste . 1424.

7. Gilles de Saint-Simon, de la maison de Rouvroy en Picardie, fait chevalier par le connétable à la journée de Sillé [p. 63] (1434) le suivit partout. En 1445, il avait le titre de conseiller, chambellan, maître d’hôtel du comte de Richemont (ci-dessous liste n°4). — À la mort de Pierre de Rostrenen, Saint-Simon eut le titre de lieutenant du connétable. Il combattait à Formigny (1450). C’est lui que Arthur III chargea de porter à Charles VII la nouvelle de son avènement au trône. En 1457, Arthur III lui assigna une pension de 200#. Il se retira de la cour.

8. Philibert de Vaudray était un gentilhomme de Champagne (M. de Couffon, II, 232) ou peut-être de Bourgogne. — On trouve une maison de Vaudrey (ce semble le même nom) en Bourgogne et une autre en Franche-Comté (la Comté de Bourgogne au XVe siècle). On peut croire que Vaudray avait été recommandé à Richement par le duc de Bourgogne et sa sœur Mme de Guyenne.

Il était en faveur auprès de Philippe le Bon, et Richemont l’a souvent employé comme diplomate ainsi que Raoul Gruel, bien vu aussi à la cour de Bourgogne. C’est eux qui furent chargés des premières négociations du mariage de Richemont. En 1419, Jean V envoyait Vaudray au duc pour négocier sa paix avec le Dauphin (Morice, Pr., II, 995) ; et plus tard, il le lui renvoyait encore pour faire la paix avec le roi Charles VII. — En 1430, Vaudray a le titre d’écuyer du connétable (Morice, Pr., II, 1232.)

Nous ne retrouvons plus Vaudray dans la compagnie en 1442.

4e Liste . 1425-1439.

9. Guillaume Gruel. V. ci-dessus n° 3.

10. Jean de Rosnyvinen [47]. Il apparaît dans la compagnie de Richemont seulement en 1433 (ci-dessus, page 44), mais il de-[p. 64]vait y être depuis quelque temps pour que le connétable le choisît pour une mission d’intime confiance. Rosnyvinen représentait le connétable dans la conspiration ourdie contre La Trémoille, en juin 1433.

Le chef de cette conspiration paraît avoir été Charles d’Anjou, le jeune beau frère du roi, très aimé de lui et du connétable. Il avait pour adhérents Pierre de Brézé et Prégent de Coëtivy, qui ne furent pas des amis de Richemont, et même Jean de Bueil, neveu de la Trémoille. Le but des conjurés n’était pas la mort de l’indigne favori, mais son éloignement de la cour. Richemont entrant dans ce complot envoya Rosnyvinen pour coopérer à l’enlèvement de la Trémoille, qui, comme on sait, fut pris dans son lit.

On peut se demander si Rosnyvinen ne dépassa pas ses instructions quand il porta à la Trémoille un coup de dague au ventre. “ Mais la dague était si courte et la Trémoille si très gras que Rosnyvinen ne put le transpercer jusques au vif ”. (Le Baud, p. 383) [48].

Le roi pardonna ce coup de dague heureusement à peu près inoffensif. Moins de dix ans après, Rosnyvinen avait le titre de premier échanson du roi. En 1457, Arthur III 1e fit capitaine de Dinan.

11. Henri de Villeblanche, sire de Broons, fait chevalier par le connétable en 1436 ; il portait la bannière du connétable au combat de Saint-Denis (11 avril 1436) et le surlendemain à l’entrée dans Paris.

Capitaine de Rennes, puis de Nantes, il fut grand maître d’hôtel pendant tout le règne de Pierre II. Le duc ayant formé une compagnie de cent lances divisée en quatre chambres, Henri de Villeblanche eut le commandement de l’une d’elles. Deux autres étaient aux ordres du sire de Rostrenen et du maréchal de la Bellière. (Ci-dessus, pages 12 et 14, nos 7 et 17). [p. 65]

Le 14 décembre 1457, Arthur III fit arrêter Villeblanche, avec Michel de Parthenay, chambellan, Olivier de Coëtlogon, contrôleur général, Guillaume Rogier, trésorier de l’épargne, comme complices du meurtre de Gilles ; mais, le 5 avril 1458, ils furent remis en liberté.

Il faut lire les griefs portés contre eux [49] ; quelques-uns sont étrangers à l’affaire de Gilles : un des griefs est “ d’avoir fait venir des sorciers en Bretagne ”. — Et ces sorciers poursuivis reconnurent qu’ils avaient le pouvoir “ de guérir et de rendre malade ! ”

12. Geffroy de Couvran (paroisse de Plérin en vue de Saint-Brieuc), seigneur de la Morandais, écuyer du connétable, fait par lui chevalier au siège de Montereau (1437), était encore de sa compagnie en 1443. En 1449, il fut fait capitaine de Coutances. Il se distingua dans cette campagne et dans celle de 1450, au point que Jean Chartier, historien de Charles VII, ose lui attribuer “ une grande partie de la conquête de la Normandie ”. Exagération qui du moins atteste la renommée de Geffroy de Couvran. Après sa mort (en 1476), la compagnie de cent lances qu’il commandait, passa à Gilles de Couvran, peut-être son fils.

En 1457, Arthur III le fit capitaine de Moncontour.

13 et 23. Jean et Philippe de Malestroit semblent frères.

Jean fut fait chevalier par le connétable en 1437. Vingt ans plus tard, le duc Arthur le faisait chambellan [50].

Philippe était en même temps écuyer.

À Formigny, tous les deux commandaient les archers bretons.

Le 14 octobre 1457, quand le duc Arthur III entra à l’audience du roi pour faire hommage, Philippe de Malestroit portait devant le duc deux épées : l’une nue la pointe en haut, à cause de sa dignité ducale ; l’autre au fourreau, à cause de sa dignité de connétable. [p. 66]

Dans le même temps, Philippe était capitaine de Chantocé.

14. Olivier Giffart était, en 1437, écuyer de Richemont (ci-dessus, page 44) et fut fait chevalier par lui. En 1454, il est chambellan du duc et chevalier de l’hermine. À la bataille de Castillon (1453), il s’empara de la bannière de Talbot. En 1457, il est maître des eaux et forêts de La Guerche.

15. Bertrand Milon paraît être entré de bonne heure dans la compagnie. Il fut armé chevalier par le connétable en 1439. Plus tard il était chambellan du duc, puis, quittant l’épée pour la robe, il devint sénéchal de Ploërmel (États de 1451. Morice, Pr., II, 1565) ; en 1454, il est du conseil du duc (Pr., 1644, 1686) ; en 1455, il est dit “ maître Bertrand Milon, chevalier ”. En novembre 1457, il est sénéchal de Fougères (Pr., 1713) ; enfin, le 23 mars 1476 (n. st.), siège au parlement ouvert à Redon “ noble homme messire Bertrand Millon, chevalier, seigneur de la Ville-Millon, président et juge universel de Bretagne ” [51].

Voilà une haute carrière judiciaire singulièrement commencée !

16. Jean Budes, sire du Hirel (Plédran, canton sud de Saint-Brieuc), portait l’étendart [sic] du connétable, notamment à Formigny. En 1457, il devient maître des eaux et forêts de Rennes et Saint-Aubin. En 1460, il était chambellan de François II.

5e Liste . 2e Mariage de Richemont.

17. Louis de Laval, né en 1411, était le frère puîné de Guy XIV et d’André depuis maréchal de Lohéac. Jean V et Richemont étaient cousins issus de germains de sa mère Anne, première comtesse de Laval (1429). Louis était seigneur de Châtillon-en-Vendelais, de Comper et de Frinandour. Il servit d’abord en Bretagne et Jean V le gratifia de la capitainerie de Jugon quand il avait vingt ans à peine (1431). Nous le voyons plus tard dans la compagnie en 1443-45.

[p. 67]

Après, il servit en France, fut capitaine du Dauphiné (1447), de Gênes (1458) d’où il fut chassé (1461), de Champagne(1465), enfin grand maître des eaux et forêts (1467). Il mourut à Laval, après sa mère et ses deux frères, le 21 août 1489.

18. Olivier de Quelen. Il n’apparaît sur nos listes qu’au mariage de Richemont (4e liste, 1442). Il semble qu’il avait pris du service ailleurs puisque, en 1448, le duc d’Orléans le faisait chevalier du Porc-Épic ou du Camail. Mais, en 1450, Olivier était au service du connétable qui (en novembre de cette année) l’envoyait avec Eustache d’Espinay arrêter Olivier de Méel, meurtrier du prince Gilles. En 1454, il recevait le collier de l’hermine ; le 10 juillet 1458, Arthur III le nommait grand maître de l’artillerie et capitaine général des archers du duché. (Morice, Pr., II, 1717). Il mourut en 1471.

19. Olivier de Méel. Voir in fine, n° 26.

20. Olivier de Broon. Nous l’avons vu nommé le capitaine Olivier de Broon, au mariage du connétable en 1442 (ci-dessus, p. 46), comme s’il commandait la compagnie. Le roi lui donna, comme à Guillaume de Rosnyvinen et à Geffroy de Couvran, une compagnie de cent lances (M. de Couffon, IV, p. 392). En 1457, capitaine de La Guerche.

21. Eustache d’Espinay, fils de Robert (II), écuyer du connétable (ci-dessus, p. 48). Celui-ci le choisit avec Olivier de Quelen pour arrêter Olivier de Méel, principal auteur de la mort de Gilles, réfugié en terre française à Marcoussis [52].

M. Cosneau dit (p. 428, note 4) qu’il fut poursuivi avec son frère Jacques, évêque de Rennes, comme complice du meurtre de Gilles ; et il renvoie aux Preuves de D. Morice, II, 1550. Il y a méprise. C’est le roi qui, mécontent (il y avait de quoi) de l’arrestation de Méel en terre française, fit arrêter d’Espinay et même le maréchal de Montauban qui lui avait livré Méel.

— Au texte de la même page, M. Cosneau confond le maréchal Jean de Montauban avec son frère Arthur.

22. Le sire de Kaer ou Keraer est de son nom Jean de Malestroit. En 1431, au siège de Pouancé, il commandait une compagnie d’hommes d’armes ; en 1444, chevalier de l’hermine ; en [p. 68] 1445, il est chambellan et maître d’hôtel du connétable. En 1457, le duc Arthur III le fait chambellan avec une sorte de primauté, puis grand maître d’hôtel [53].

La branche aînée de Malestroit s’était fondue dans les Châteaugiron qui prirent le nom de Malestroit. La seigneurie de Kaer ou Keraer (en Lockmariaker, aujourd’hui canton d’Auray, arrondissement de Lorient) appartenait à une branche cadette de Malestroit, pour laquelle est fut érigée en vicomté en 1553.

23. Philippe de Malestroit, V. ci-dessus n° 13.

24. Jean Meschinot, le poète, l’auteur des Lunettes des Princes, de beaucoup d’autres vers trop richement rimés et de ces satires virulentes contre Louis XI qui, volant par-dessus la France, donnaient la réplique à Guillaume Chapelain dit l’Aventurier, poète de Charles-le-Téméraire.

Il apparaît sur notre dernière liste (ci-dessus, p. 56), comme écuyer d’Arthur III ; il était auparavant écuyer de Pierre II.

Meschinot avait pris pour surnom Le banny de Lyesse, apparemment quand l’âge fut venu ; il semble que jeune écuyer des ducs Pierre II et Arthur III il ne méritait pas ce nom lugubre. On lit au 36e douzain des Lunettes :

S’en celuy temps je fut jeune et enrièvre (joyeux, vif),

Servant dames à Tours, à Meun sur Yèvre.

Ces vers se rapportent en même temps à un premier voyage de Pierre II à Tours (1452), – à un second voyage du même duc (1455), qui suivi la cour à Mehun (Morice, Pr., II, 1686, – enfin au voyage d’Arthur III en 1457.

Arthur III faisait grand cas de Meschinot et savait payer ses vers. On lit aux Preuves de D. Morice (II, 1723) : “ À Jehan Meschinot, poète, pour un rondeau, cinq écus. ” – en 1457, l’écu valait 25 sous, soit un livre (20 sous) et un quart : 5 écus valaient 6 livres cinq sous, ou 6 livres un quart. La livre de ce temps comptée à 20 sous est évaluée 35 ou 40 francs de [p. 69] notre monnaie : 6 livres et quart égalaient donc 218 ou même 250 fr. de nos jours.

Quel est ce rondeau ? C’est ce que nous ne pouvons dire [54].

Il nous reste à parler de trois écuyers du connétable que nous n’avons pas voulu joindre à ceux qui précèdent. C’eût été les mettre en trop bonne compagnie.

25. Tristan l’Hermite. C’est le terrible prévôt de l’hôtel du roi Louis XI. — On ne s’attendait pas à le trouver dans la compagnie du connétable : sa présence s’explique très simplement.

Le connétable le nomma (ou plutôt le fit nommer par le roi) prévôt de la connétablie ou des maréchaux. Le prévôt était chargé de la police militaire et il accompagnait l’armée commandée par le connétable ou, en son absence, par les maréchaux. C’est ainsi qu’il accompagna Richemont, exerçant une rigoureuse justice et méritant au connétable le titre de justicier. Devenu duc, Arthur III récompensa ses services en le faisant capitaine de Nogent-sur-Seine.

Après l’expulsion des Anglais de la Normandie (1450), le connétable, gouverneur de cette province, ne parut plus à la tête de l’armée. Mais Tristan l’Hermite suivit l’armée que Dunois conduisit, en 1451, à la conquête de la Guyenne ; et en prix de sa bravoure au siège de Fronsac, Dunois l’arma chevalier. — L’Hermite garda ses rigoureuses fonctions sous Louis XI.

Quand le roi sépara les charges de prévôt de la connétablie et de prévôt de l’hôtel du roi, il donna cette dernière à L’Hermite, qui fut, comme on sait, le rigoureux exécuteur des cruautés de Louis XI [55].

26. Olivier de Méel et Robert Rouxel. V. ci-dessus nos 5 et 19.

La mort du prince Gilles (25, avril 1450) ne fit l’objet d’aucune information tant que survécut son frère François Ier, [p. 70] c’est-à-dire pendant deux mois (17 juillet). Mais, avant même son couronnement, Pierre II, vivement excité par son oncle le connétable, se préoccupa de rechercher les auteurs et complices de la mort de son frère.

Olivier de Méel, écuyer de Richemont (1442), vassal des Montauban, était signalé comme un des meurtriers. Il avait fui en France et avait trouvé asile au château de Marcoussis appartenant à Jean Malet, seigneur de Graville, qui avait épousé Marie, sœur des Montauban. Il y trouva l’aîné des deux frères, Jean, le maréchal de Bretagne, soupçonné de quelque complicité dans le crime dont son frère Arthur était l’auteur principal.

Le connétable et Pierre II envoyèrent deux écuyers, Olivier de Quelen et Eustache d’Espinay, pour enlever Méel. À ce moment, Pierre II était à Montbazon ou il rendait hommage au roi ; le connétable l’accompagnait c’est là qu’ils apprirent que Méel leur était amené, et ils partirent en hâte emmenant leur prisonnier à Vannes.

Cette arrestation faite en terre française était un attentat à la souveraineté royale. Le roi, nous l’avons vu, fit arrêter d’Espinay et même Jean de Montauban, comme complice. En même temps, il faisait courir des officiers à Vannes. La culpabilité de Méel était si certaine, que les officiers royaux se contentèrent de demander que le prisonnier leur fût remis à la condition de le rendre aussitôt aux officiers ducaux.

En même temps un autre écuyer de Richemont, Robert Rouxel, nommé aux rôles de la compagnie en 1423 et 1424, était arrêté en Bretagne comme complice de Méel. Le 8 juin 1451, tous les deux eurent la tête tranchée à Vannes avec plusieurs autres.

Ainsi le connétable eut parmi ses écuyers deux des meurtriers de son coupable mais malheureux neveu qu’il avait défendu avec une généreuse obstination. [p. 71]

CAMPAGNE DE 1449

Les Anglais, en surprenant en pleine paix (24 mars 1449) la place de Fougères, déterminent le duc François Ier à la guerre. Une alliance offensive et défensive avec la France est conclue (27 juin). Charles VII déclare la guerre (31 juillet).

L’armée française et l’armée bretonne opéreront de concert, mais séparément.

L’armée française, commandée par Dunois, opère en Haute-Normandie, ayant Rouen pour objectif. Elle est maîtresse du pays et menace Rouen dès le mois d’octobre. Le roi y fera une entrée solennelle le 19 novembre.

L’armée bretonne a pour objectif le Cotentin d’Avranches à Cherbourg. Un corps d’armée commandé par Pierre de Bretagne est laissé devant Fougères ; le reste aux ordres du duc, lieutenant-général du Roi, et commandé par le connétable, passe le Couesnon, le 4 septembre seulement ; dès le 11 octobre, l’armée est maîtresse de tout le Cotentin, sauf Avranches ; elle entre à Valognes, le 11 octobre. Mais la maladie décime les Bretons devant Fougères ; l’armée doit revenir en arrière ; elle obtient la capitulation de Fougères et rentre en Bretagne.

Avranches et Cherbourg restent à prendre avec Vire, Bayeux et Caen. Ce sera l’œuvre de la prochaine campagne.

Sont à l’armée de 1449 :

— 1. François Ier, duc de Bretagne.
— * 2. Pierre de Bretagne, depuis Pierre II.
— * 3. Le vicomte de Rohan.
— * 4. Alain de Rohan, comte de Porhoët.
— 5. Guy XIV, comte de Laval.
— 6. André de Laval, maréchal de Lohéac.
— 7. Sire de Boussac, Jean de Brosse.
— 8. Prégent de Coetivy, amiral de France.
— * 9. Sire de Montauban, maréchal de Bretagne.
— 10. Sire de la Hunaudaie.
— 11. Sire de Derval.

[p. 72]

— 12. Sire de Malestroit.
— * 13. Sire de Quintin.
— * 14. Sire de Rieux.
— * 15. Sire de Rostrenen.
— * 16. Sire de Combourg.
— * 17. Sire de Penhouet.
— 18. Sire de Coetquen [56].

Quelques renseignements sur quelques uns de ces officiers principaux.

— 1. – François Ier, duc de Bretagne.
— 2. – Pierre de Bretagne, depuis Pierre II.
— 3. – Vicomte de Rohan, Alain IX ; c’est le comte de Porhoët nommé en 1424. – (Voir ci-dessus p. 14).
— 4. – Alain de Rohan, vicomte de Léon, fils du précédent et de Marguerite de Bretagne, sœur de Jean V et du connétable. Il meurt de maladie devant Fougère. Il avait 20 ans. “ De cette mort, il fut grande plainte ” dit d’Argentré (Fol. 645, v° E). [p. 73]

Ceux qui le pleuraient ne se doutaient pas combien sa mort était désastreuse pour la Bretagne. Petit fils de Jean IV, époux d’Yolande de Laval, petite-fille de Jean V, il aurait été, après son père, fidèle à la Bretagne en ses mauvais jours.

Son frère Jean, qui va naître d’un second mariage de son père avec Marie de Lorraine-Vaudemont, restera dans le souvenir comme une rare figure de traître envers la Bretagne.
— 5. — Guy, comte de Laval (V. ci-dessus, p. 14, n° 19).
— 6. — André de Laval, frère cadet du précédent, maréchal de France (V. ci-dessus, p. 14, n° 19).

Ajoutons que le maréchal avait été envoyé à son cousin le connétable avec 300 lances commandées par lui-même, Geffroy de Couvran (ci-dessus, n° 21), et Joachim Rouault de Gamaches qui allait devenir maréchal de France (1461).

On a dit Rouault breton. Erreur certaine. La maison à laquelle il appartenait est signalée en Poitou, Berry, Nivernais. La seigneurie de Gamaches est en Picardie.
— 7. — Le sire de Boussac. Jean de Brosse, fils du maréchal de Boussac, seigneur de Boussac et Sainte-Sévère, et comte de Penthièvre du chef de sa femme, Nicole de Blois, arrière-petite-fille de Charles de Blois et héritière de Penthièvre. — Il poursuivit les Anglais à Castillon (1453), et c’est lui que certains récits de la bataille nomment comte de Penthieu [57]. [p. 74]
— 8. — Prigent de Coëtivy, dit baron de Retz du chef de sa femme Marie, fille unique du maréchal ; il avait succédé comme amiral à André de Laval ; nommé maréchal de France (le maréchal de Lohéac), et quand Coëtivy fut tué au siège de Cherbourg (août 1450), André de Laval [58] épousa sa veuve et prit à son tour, mais pour peu d’années, le titre de baron de Retz.
— 9. — Le sire de Montauban. Ce n’est plus Guillaume, nommé plus haut (p. 11, n° 2) ; c’est son fils aîné Jean, maréchal de Bretagne ; se sentant compromis dans l’affaire de Gilles, après de signalés services en Bretagne, il passa en France. Le roi Louis XI le fit d’abord grand·maître des eaux et forêts ; puis amiral (1461) ; il mourut en 1467 [59].
— 10. — Le sire de la Hunaudaye. Gilles de Tournemine contribua à la victoire de Castillon (1453).
— 11. — Le sire de Derval. Jean de Châteaugiron, seigneur de Derval, Rougé, etc., grand chambellan, époux d’Hélène de Laval, fille de Guy XIV et Isabelle de Bretagne ;créé baron de Derval (1454) [60]. [p. 75]
— * 12. — Le sire de Malestroit. Jean Ragumel, vicomte de la Bellière, sire de Malestroit et Largoët, bientôt maréchal de Bretagne (1451), en place de Jean de Montauban, (n° 9), créé baron de Malestroit (1451).
— 13. — Le sire de Quintin. Tristan du Perrier, dont le connétable avait été le curateur, créé baron de Quintin (1451).
— 14. — Le sire de Rieux. François, sire de Rieux, Rochefort et Ancenis, époux de Marie de Rohan, fille d’Alain IX et de Marguerite de Bretagne, sœur du connétable. La sœur de François, femme de Louis d’Amboise, fut mère de Françoise, femme de Pierre II.
— 15. — Le sire de Rostrenen. Ce n’est plus Pierre VIII de Rostrenen, nommé en 1424 (Ci-dessus, p. 12, n° 7), depuis lieutenant du connétable. C’est son gendre Jean II, sire de Pont-l’Abbé, et sire de Rostrenen du chef de sa femme Marguerite, fille aînée de Pierre VIII.
— 16. — Le sire de Combourg. Geffroy de Châteaugiron, dit de Malestroit, qui fut capitaine de Rennes, en 1420, père de Jean, seigneur de Derval, nommé plus haut (n° 11). Son père tué à Azincourt (1415), lui prisonnier à Verneuil (1425), mort et inhumé à Derval (1463).
— 17. — Le sire de Penhouet, fils aîné de l’amiral nommé ci-dessus, p. 12.
— 18. — Le sire de Coëtquen. Raoul de Coëtquen, chambellan du duc, puis du roi ; mais non grand-maître d’hôtel, comme je l’ai vu écrit. Il se place entre son père Raoul, maréchal de Bretagne en 1420, et son fils Jean III, grand-maître de 1469 à 1491.
— 19. — Le sire de Guémené. Louis de Rohan, chancelier de Bretagne, époux (1443) de Marie de Montauban, fille unique du maréchal de Bretagne (n° 11), très compromis dans l’affaire de Gilles.
— 20. — Henri de Villeblanche, v. Notices, n° 11.
— 21. — Geffroy de Couvran, v. Notices, n° 12.
— 22. — Sire de Kaer, v. Notices, n° 22.
— 23. — Olivier de Broons, v. Notices, n° 20.
— 24. — Eustache d’Espinay, v. Notices, n° 21.
— 25. — Olivier Giffart, v. Notices, n° 14.
— 26. — Robert d’Espinay (Champeaux, près de Vitré). Sei-[p. 76]gneur d’Espinay, Escures, etc., petit-fils d’autre Robert d’Espinay, grand-maître d’hôtel, mort le 19 mars 1438, suivant la date relevée dans la belle église de Champeaux.

Il survivait à son fils, Simon, qui apparemment avait la survivance ; et Robert succéda à son aïeul. Il eut trois fils : Richard, qui épousa Marie, sœur des Montauban, Eustache dont nous allons parler, et Jacques, le batailleur, évêque de Rennes.
— 27. – Guillaume de Rosnyvinen, sieur du Plessis et du Parc d’Avaugour, écuyer, devint premier échanson du roi, en 1446, en place de son oncle, Jean de Rosnyvinen, que nous trouverons plus loin. Il devint en 1457 capitaine de Vire appartenant au connétable, et en 1464, capitaine de Saint-Aubin-du-Cormier. Il fut inhumé aux Cordeliers de Dinan.

D’Argentré (fol. 645, r°, éd. de 1588) félicite Rosnyvinen d’avoir “ rendu grand service, en 1449, au duc et au pays ”. Il raconte que la compagnie de cent lances qu’il commandait avec Geffroy de Couvran et Olivier de Broons avait ordre “ d’aller en Piémont pour faire service au duc d’Orléans : ils étaient déjà à Grenoble ; il fit en sorte qu’il les amena au siège de Fougères, ayant gaigné par argent à ses dépens trois des principaux du conseil du roi qui estoient les sieurs de Torcy et Précigny et le maréchal de La Fayette… ” Peut-on croire cette historiette ?
— [28. – ] Jacques de Luxembourg, frère puîné de Louis, depuis connétable (1465) et beau-frère de Richemont. Il le fit son lieutenant dans les deux campagnes de Normandie, et en récompense de ses services, le nomma gouverneur de Rennes (1457).

Campagne de 1450.

Le plan est tout autre que l’année précédente. Une armée de 6.000 hommes commandée par Kiriel débarque à Cherbourg. L’armée française aux ordres du comte de Clermont, gendre du Roi, et l’armée bretonne doivent se joindre pour former une armée unique que commandera le connétable. Or les Anglais auront repris Valognes et vont entrer dans le Bessin, [p. 77] et l’armée unique est encore partagée en deux, comme on va voir, et chacune d’elles risque d’être écrasée l’une après l’autre.

Le comte de Clermont est presque en vue des Anglais, quand Richemont passe le Couesnon le 10 avril. Il n’a que l.500 hommes : le conseil retient le duc en Bretagne. Le connétable rejoint à grand’peine Clermont sur le champ de bataille de Formigny (15 avril). Après la victoire, les Français et les Bretons se séparent. Le duc de Bretagne rappelle le Connétable qui vient prendre Avranches (13 mai). Le duc malade retourne en Bretagne, lui laissant quelques troupes, et le connétable rejoint l’armée royale pour prendre Caen et Cherbourg.

Pour la campagne de 1450, nous n’avons pas, comme pour la précédente, de listes des principaux chefs.

Nous voyons seulement nommés :

 1° Dans l’armée française :
— L’amiral de Coëtivy (ci-dessus, n° 8).
— Geffroy de Couvran ” (n° 21).
— Olivier de Broons ” (n° 24).
— Jean dé Rosnyvinen ;
 2° Dans la troupe que le connétable brusquant son départ conduit malgré le duc :
— Le maréchal de Lohéac (ci-dessus, n° 6).
— Son frère le comte de Laval ” (n°9).
— Jean de Brosse, sire de Boussac ” (n° 7).
— Le sire de Derval ” (n° 11).

Il est bien entendu que toute la compagnie du connétable est auprès de lui.

 3° De l’armée bretonne que le duc parti tardivement amena au siège d’Avranches, nous connaissons seulement :
— Le sire de Malestroit (ci-dessus, n° 12).
— Le maréchal de Montauban ” (n°9).
— Le sire de Guémené ” (n°19).
— Et Tugdual de Kermoysan qu’après la prise d’Avranches (13 mai), le duc rentrant malade en Bretagne remit au connétable partant pour les sièges de Caen et de Cherbourg.

Mais il n’est pas douteux que la plupart des chefs militaires [p. 78] nommé dans la campagne de 1449, et empêchés de partir pour Formigny avec le connétable n’aient accompagné le duc devant Avranches.

Voici donc une liste très malheureusement incomplète mais certaine de combattants bretons à Formigny :

Armée française :

Amiral Prigent de Coëtivy,

Geoffroy de Couvran,

Olivier de Broons,

Jean de Rosnyvinen.

Armée bretonne :

André de Laval, maréchal de Lohéac

Comte de Laval,

Jean de Brosse,

Le sire de Derval,

Guillaume de Vendel,

Eustache d’Espinay,

Olivier de Coetivy,

Guillaume de Rosnyvinen

Anceau Gaudin,

Jean et Philippe de Malestroit,

Pierre du San [sic],

Guillaume Gruel,

Jean Budes, porte-étendart [sic],

Yvon de Tréanne [sic],

Renard [sic] de Volvire,

Hector Meriadec,

Jehan du Bois,

Colinet de Lignière.

Nous pouvons ajouter que le connétable donna le commandement de l’avant-garde au maréchal de Lohéac et au sire de Boussac ; et que ses archers furent commandés par Anceau Gaudin et les frères de Malestroit.

Le connétable marcha au centre avec le comte de Laval et autre au nombre desquels ses trois fidèles depuis 1423, Charles de Montmorency, Guillaume de Vendel et Gilles de Saint-Simon que nous avons vu entrer dans la compagnie en 1423 et 1424.

(Fin.)


[1Son père, Jean de Châteaugiron, avait épousé l’héritière de Malestroit vers 1352, et il en avait pris le nom, qui resta à cette branche des Châteaugiron.

[2Morice, Pr. II. 904. Nous trouverons Jean de Châteaugiron remplissant le même office en 1423.

[3Qu’une observation me soit permise :

M. Cosneau (p. 4) a écrit que Clisson “ arma chevalier les trois jeunes princes. ” Non. Le procès-verbal imprimé aux Preuves de Morice. (I, p. 80. Chron. Briocense) et de Lobineau (p. 872), rapporte ce que nous avons dit plus haut.

La date du couronnement de Jean V est diversement donnée.

Lobineau, Preuves, écrit MCCCC vieux style, C’est-à-dire 1401, Pâques commençant l’année 1401 de cette époque au 13 avril. M. Cosneau (p. 4) a imprimé la date 1400. Lobineau et Morice dans leurs histoires disent 1401. Le Baud (p. 487), d’Argentré (p. 548, éd. de 1588), écrivent 1402. ils disent que le jeune duc avait 12 ans ; – or né le 24 décembre 1389, il n’avait achevé ses 12 ans, et avait atteint sa majorité que le 24 décembre 1401. C’est donc avec raison que La Borderie a écrit 1402. T. IV, p. 142.

Le manuscrit imprimé par nos bénédictins portait sans doute MCCCCI. (1402, n. st.) Morice (I. 80) a imprimé MCCC [sic] Chron. Briocense.

[4On trouve aussi Alain de la Feillée, chevalier † 1450. Ni l’un ni l’autre n’est dit sire de la Feillée.

[5J’ajoute ici à titre de souvenir :

Morts qui n’étaient pas de la maison de Richemont
.

Vicomte de la Bellière ci-dessus, p. 35 ; – Jean de Châteaugiron dit de Malestroit, sieur des Salles ; – Georges Chesnel, chevalier, chambellan du duc, capitaine de Saint-Aubin-du-Cornier (1412) ; – Bertrand de Saint-Gilles, sénéchal du Haynaut ; – Raoul de Ferrière ; – Henri de la Lande ; – Bertrand de Blois ; – Léonet Ruis ; – Bertrand du Buisson et ses deux fils ; – Guillaume de Bourgneuf.

[6Lobineau, Hist. p. 561, et Morice, Hist. I, p. 491, placent le voyage d’Amiens à la date d’avril 1423, qui est certaine. Mais une observation est à faire.

D. Morice donne les deux listes de 1423 ; – celle du mois de juillet est donnée la première, à sa date (Pr. II, 1139-1140). Celle du mois d’avril et donnée plus tard. (Pr. II, 1173-74) à la date du 13 juin 1425, date d’un compte financier se référant au voyage d’avril 1423. – À cet endroit Morice rappelle le voyage d’Amiens sans en rappeler la date, mention qui eût prévenu toute erreur ; voir notamment M. Couffon de Kerdellec’h, I, p. 533, note 1.

[7Le trésorier du duc reçut des gens du roi les 6000 livres (247.500 fr.) dont l’acte cité ci-dessus rend le compte ; et le duc reçut d’autre part du duc de Bedfort la somme de 6000 écus (Lobineau, Hist., p. 562) qui valent 532.000 francs de notre monnaie, au compte de Leber prenant pour cette époque le multiplicateur 41,25 pour établir la valeur de la livre en francs actuels.

[8Nous avons déjà vu plusieurs Châteaugiron officiers de Richemont, notamment celui-ci, p. 36.

[9V. la liste générale (en abrégé) ci-dessus, p. 8 et suivantes.

[10M. de Couffon (t. I, p. 532) écrit Chevery, comme Lobineau et Morice, et il ajoute “ gentilhomme étranger à la Bretagne ”. Nous avons dit qu’il y a des motifs à le croire breton, p. 5, note 3.

[11Le duc de Guyenne, alors dauphin, avait donné à Richemont, le 23 mais 1415, les seigneuries de Parthenay, et autres confisquées sur Jean II l’Archevêque. Depuis celui-ci fit Richemont son légataire. Richemont devint ainsi seigneur d’une grande partie de la Gatine du Poitou, dont Parthenay, une des plus fortes places du Poitou était la capitale ; il possédait Secondigny (arr. de Parthenay), Béceleuf (Niort), Couldray-Salbart (id.), et en outre d’autres seigneuries, comme Vouvant, Mervent (arr. de Fontenay), et bien plus loin dans l’Aunis Châtelaillon (La Rochelle). (M Cosneau, p. 39-40.) Nous parlerons plus loin de Saint-Simon et de Vaudrey.

[12Mgr de Châtillon est Louis de Laval. J’en parlerai plus loin.

[13Maleschet (nom qui semble mal écrit) est le nom d’une seigneurie désignant Jean de Saulnière, que nous allons retrouver.

[14M. Cosneau a publié ce compte en partie, sur une copie de laquelle il n’avait qu’une demi-confiance.

M. Lair a heureusement retrouvé quelques feuilles de l’original et a pu donner avec certitude des noms omis ; mais il n’a pu donner que des fragments du compte qui a échappé à nos historiens bénédictins, p. 63-68.

[15Le compte nomme chacun à la date où il a reçu un paiement, à titre de “ gage ” ou autrement. Nous viendrons plus loin aux gages.

[16Je ne puis retrouver la pièce qui m’a fourni ce renseignement.

[17Ce compte nous fournit un renseignement intéressant quand il donne les “ gages ” des divers officiers ; mais il nous donne une indication bien curieuse quand il évalue l’écu d’or à deux livres.

La livre est comptée uniformément pour 20 sols ; l’écu d’or frappé sous Charles VI (1345) valait 23 sols ; Charles VII en fit frapper (en 1436) de 25 sols, (en 1455) de 27 sols. Or nous voyons le trésorier de Richemont compter l’écu d’or à 2 livres ou 40 sous en 1442-1445, 17 [sic] sous de plus que ne valaient en France les écus d’or de 1436.

Sur cette évaluation aucun doute. Le trésorier comptant tantôt // par livre, tantôt par écu d’or, attribue par mois aux écuyers tantôt 10 écus, tantôt 20 livres. D’autre part, Leber (écrivant en 1845) évalue la livre pour la première moitié du XVe siècle à 41 fr. 25 de notre monnaie, et pour la seconde moitié à 30. La Borderie trouve l’évaluation trop faible surtout après soixante ans passés et propose au moins 35. puisque nous touchons au milieu du XVe siècle, pour ne pas exagérer, prenons le multiplicateur 35 (minimum).

[18Le comte de Richemont le traita très bien. Il lui donne 60 écus d’or neufs “ de sa grâce, pour ses bons services et avancement de son mariage ”. – Plus tard, devenu duc, Arthur le fit capitaine de Quimper. 5 octobre 1547. Je l’y trouve encore en 1439 [sic] après la mort d’Arthur.

[19Dans les actes que M. Cosneau a publié en Appendice les signatures de Goguet, O. Le Roux et Le Breton apparaissent plusieurs fois ; le plus souvent c’est celle de Goguet. (1449-1454).

[20Une farce du connétable a rendu le barbier historique. Mectons était-il quelque peu hâbleur, se donnait-il pour un foudre de guerre ? Le duc voulut-il expérimenter sa bravoure ou sa couardise ? On peut se poser ces questions quand on lit ce qui suit. En janvier 1458 le duc allait vers le roi à Tours avec son neveu le comte d’Étampes ; auprès de Chinon, il emprunta trois valets de comte, inconnus de Mecton, “ pour aller par farce sur la route faire semblant de détrousser le barbier ”. Ils s’acquittèrent si bien de leur mission que le duc leur fit donner trois écus neuf. (Lobineau, Pr., 1205). 6 livres, environ 180 francs de nos jours, ou même au compte de La Borderie, 210 francs.

[21À remarquer que seul de tous ceux nommés à Formigny, Pierre du Pan (écuyer en 1442) ne figure pas au compte de Raoul de Launay ; mais il était à Richemont depuis 1433.

[22M. Cosneau. V. notamment p. 461, notes 2 et 6.

[23Extrait du compte d’Olivier Le Roux, trésorier sous le duc Arthur III, – du 1er octobre 1457, jusqu’au 1er avril suivant (1458 n. st.) – Morice, Pr., II, – 1722 à 1727.

[24Dans les pages qui suivent je renverrai souvent aux listes ci-dessus imprimées. Pour abréger, je les signale par une lettre.

A. 1re liste, avril 1423. B. 2e liste, juillet 1423. C. 3e liste, novembre 1424. D. 4e liste, 1425-1439. E. 5e liste, mariage de Richemont 1442. G. 6e liste, maison de Richemont, 1445.

[25Ces officiers non résidants dits chevaliers et écuyers à servir par quartier sont au nombre de 32. – Parmi eux plusieurs sont inscrits sur nos listes.

[26Voir compte col. 1725 – in fine. – Ils sont nommés après les chambellans, maîtres d’hôtel et écuyer – et après ceux servant par quartiers.

[27Voir ci-dessus, p. 48.

[28Compte col. 1725 – Dons et pensions, Gilles de Saint-Simon et Guillaume de Vendel reçoivent chacun une pension de 200 #, 6 000 fr. au compte de Leber (établi pour 1845), qui donne 30 pour multiplicateur. La Borderie juge le chiffre trop réduit et propose 40 200 # = donc 8 000 fr.

Henri de Launay alors malade ne figure pas sur la liste, mais sa place était réservée à son frère Guillaume qui fut nommé chambellan, le 10 décembre. Morice, Pr., II, 17.

[29Compte, col. 1725 “ Chambellans. Le sire de Kaer, 500 # ; le sire, Jean de Malestroit, 144 #, Charles de Montmorency (144), etc. Remarquez Jean de Malestroit nommé auprès du sire de Kaer. Il y avait donc deux Jean de Malestroit. Nous le verrons plus loin.

[30Cothuau et Sourdéac sont des noms de seigneuries ; nous ne savons à quelles familles les rapporter à cette époque.

[31Nous avons vu en 1423 Jehan de Kervasic (A) que nous n’avons pas retrouvé sur les autres listes. Il n’est pas probable que ce soit le même qui reparaisse comme écuyer après 34 ans.

[32Nous l’avons vu (p. 52) apparaître à Formigny avec trois autres écuyers que nous ne retrouvons pas.

[33Le poète. Nous y reviendrons.

[34Nous avons vu le nom de Charles de la Barre (Liste A). Il n’est pas possible que le même réapparaisse comme écuyer, en 1457.

[35Gentilhomme bourguignon. C’est lui, selon toute apparence, que Charles-le-Téméraire députa à François II, avec Olivier de la Marche, l’auteur des Mémoires, pour “ resserrer l’alliance ” entre les deux duchés. En 1466 le duc les fit tous deux chevaliers de l’Hermine. En 1488, Hervé Garlot était capitaine de Concarneau dont le prince d’Orange venait de ‘prendre possession pour le duc (22 avril 1488).

[36Charles de Montmorency, Guillaume de Vendel, entrés dans la compagnie à sa première formation, avril 1421 (A), ne nous apparaissent comme chambellans qu’en 1445 (G).

[37Voir ces institutions de capitaines, etc., dans Reg. de Chancellerie (Morice, Pr., II, 1709-1718).

[38Deux de nos listes sont incomplètes D 1425-1429 et E (mariage de Richemont) 1442. – C’est pourquoi je n’en parle pas ici. Mais je saisis l’occasion de rectifier une phrase écrite à la liste D, p. 44. – J’ai écrit : “ Guillaume Gruel se nomme avec dix-neuf écuyers armés chevaliers. ” Lire “ avec dix-neuf écuyers dont la plupart ont été armés chevaliers. ” Ces nouveaux chevaliers sont au nombre de 16 : les 16 nommés dans la note qui suit, plus Jean de Rosnyvinen, Henri de Villeblanche et Bertrand Milon.

[39Et ces armements étaient fréquents. Exemple : À la journée de Sillé (1435), le connétable fait chevaliers Gilles de Saint-Simon avec Jean Bonnet et les cinq dont les noms suivent dans la liste D. Total 1. – À Montereau (1437), il fait chevaliers Guillaume de Vendel, Jean de Broons. Geffroy de Couvran, Jean de Malestroit, Simon de Lorgeril, Olivier Giffart, soit 6.

[40Je place ces notices dans l’ordre où les noms se présentent suri les listes ci-dessus, sauf trois noms rejetés à la fin.

[41Jeanne Rataud était fille de Bertrand, chevalier, seigneur de Curcey (?). Il y avait deux frères Rataud (Jacques et Archambault) dans la compagnie (Ci-dessus, p. 53), Le premier, chevalier de l’hermine, devint (1457) capitaine de Parthenay, puis de Mervent, Le second aussi chevalier de l’hermine. Leur sœur Simone fut demoiselle d’honneur de la duchesse en 1467.

Cette famille devait être des fiefs de Richemont au Poitou.

J’emprunte mes renseignements à Duchesne, Hist. de La maison de Montmorency (1624-29), p. 515-516.

Je demande pardon de la liberté grande ; mais le savant auteur a commis une méprise à propos de Charles de M. Il dit (p. 516) : “ Après la mort d’Arthur (1148), Charles devint chambellan du roi Jean. ” – Le renseignement se rapporte à un autre Charles de M, devenu en effet chambellan du roi Jean, en 1359.

[42Augustin du Paz, Maisons de Bretagne, p. 110-111.

[43M. de Couffon nomme six écuyers de Richemont faits par lui chevaliers en 1437 ; mais il dit tantôt à Montereau, tantôt à Bray-sur-Seine. Il faut dire Montereau. Sur les cinq faits chevaliers avec Vendel voir p. 59, note 1.

[44M. Cosneau, p. 329, note 3, et 46l, note 5 et p. 596. – “ Legs… à Mre Guill. de Vendelle, chevalier, son maître d’hôtel, pour sa femme une robe de satin noir fourrée de menu vair… ”

[45Vendel, aujourd’hui commune du canton de Saint-Aubin-du-Cormier (arr. de Fougères). De là le nom de cette famille.

Guillaume était probablement neveu de Guillaume de Vendel, clerc breton, maître ès arts, licencié ès lois, bachelier en théologie, que Jean V envoya à Avignon pour traiter au nom du duc avec le pape Grégoire XII de l’extinction du schisme.

M. de Berthou nous semble avoir bien deviné et démontré que Guillaume Vendel est l’auteur de la Chronique de Saint-Brieuc, ami passionné de Jean IV et ennemi furibond des de Blois et des Français.

Ass. Bret., 1899. Sessions de Guérande et Châteaulin.

[46On lit dans la Biographie Bretonne, I, p. 849, v° Gruel : “ Gruel habitait vers 1427 sur la paroisse Saint-Étienne de Rennes, on le regarde comme breton ”. Pourquoi ce doute ? Il semble surprenant chez un auteur qui a consigné plus d’un fait dénué de preuves. Le baron de Courcy mieux renseigné place Guillaume dans la maison noble Gruel, possessionnée à Pleugueneuc, Quédillac et Saint-Étienne de Rennes et connue depuis le XIIe siècle. Raoul en 1170, Jean et Raoul chevaliers, 1197, Guy, (Guillaume), chevalier, 1275, Jean prisonnier au Bas-Courtils, 1427. On le voit, les noms Raoul et Guillaume portés au XVe siècle se trouvent dans la famille aux XIIe et XIIIe siècles.

[47Quand on lit la chronique imprimée de Gruel, on peut remarquer que les noms propres sont trop souvent à peine reconnaissables. Ainsi le nom de Rosnyvinen est écrit Roussivinen, p. 224, et presqu’aussitôt Rosinbihen (p. 235).

Un peu plus loin, il est question du seigneur de Dorval ou d’Orval. Il faut lire Derval érigé en baronnie (1451). Orval est une seigneurie du midi appartenant aux d’Albret.

Comment comprendre que des éditeurs, après une lecture douteuse, impriment ces noms sous deux formes, lorsque s’adressant en Bretagne ils auraient été renseignés sûrement ?

[48Les fêtes de Richemont à Vannes (8 octobre 1905) ont déterminé comme une explosion de notices et d’articles sur le connétable. Les erreurs y fourmillent…tout naturellement. J’ai sous les yeux un feuilleton du Journal des Débats où je lis que “ Richemont fit tuer La Trémouille ”. Je puis rassurer l’auteur, La Trémouille encore choyé du roi, mais conjuré contre lui dans la Praguerie, mourut de sa belle mort, le 6 mai 1446.

[49Morice, Pr., II, 1717-1718.

[50M. de Couffon a cru que Jean de Malestroit fait chevalier à Montereau (1437) était Jean de Malestroit, sire de Kaer, chambellan dès 1445. Je pense que s’il s’était agi du sire de Kaer, Gruel l’aurait appelé par son titre. – Voir ci-dessous n° 23 le sire de Kaer.

[51Le baron de Courcy, v° Milon (II, 239), a écrit que Milon fut sénéchal de Rennes (erreur certaine), puis qu’il devint juge universel de Bretagne en 1439. La même date est répétée au t. III, p. 320 (liste des présidents de Bretagne). L’auteur démontre aussitôt l’erreur il place Milon après Lohérie, nomme président en 1440, et Loysel nommé en 1459. — 1439 est la date de la chevalerie du futur président de Bretagne.

[52Marcoussis (arr. de Rambouillet, Seine-et-Oise). V. plus loin n.° 26.

[53V. ci-dessus n° 13 : Jean de Malestroit. Le commandement exercé dès 1431 par le sire de Kaer, avec la raison que nous avons dite plus haut, nous persuade que le sire de Kaer était chevalier avant 1437.

[54J’ai publié en 1890, une étude sur Meschinot que M. de la Borderie avait approuvée. Elle s’est perdue en route ! Je m’en suis consolé en lisant l’étude de M. de la Borderie : Jean Meschinot, sa vie, ses œuvres, ses satires contre Louis XI (1896).

[55Les charges de prévôt de l’hôtel (du Roi) et de prévôt de la connétablie furent confondues jusqu’en 1475.

[56Ces 18 noms sont donnés par Le Baud (p. 505-506) en deux listes : la première des chefs qui suivirent le duc en Cotentin ; la 2e comprenant les neuf noms marqués d’un astérisque qui seraient restaient (Y comprit Pierre de Bretagne) au blocus de Fougère. Le Baud ajoutait même le nom du “ Vte de la Ballière ” qui figure à la première liste sous le titre de Sire de Malestroit.

Lobineau, empruntant les listes de Le Baud, le corrige ; il montre le duc revenant de Valognes et en ramenant la plupart de ces seigneurs. D’après son récit, les trois dont je souligne les noms seraient les seuls qui seraient resté devant Fougère avec Pierre de Bretagne.

Les noms qui suivent se trouvent à la suite dans le récit de Le Baud et de d’Argentré. Lobineau n’a fait que les reproduire (D’Argentré, 644 ; Lobineau, 639).

[57M. Lair donne à Jean de Brosse le titre de “ neveu de Jean II de Bretagne ”. Une explication semble nécessaire. Jean II de Bretagne est Jean de Penthièvre, petit-fils de Charles de Blois par Jean Ier, comte de Penthièvre. Jean II, seigneur de Laigle, était devenu comte de Penthièvre à la mort de son frère aîné, Olivier (1437) ; il mourut en 1452, ou 1454, laissant pour héritière la fille de son frère puîné Charles, Nicole de Blois, femme de Jean de Brosse. Celui-ci était donc neveu par alliance de Jean de Penthièvre de Bretagne ; et c’est par anticipation que le titre de comte de Penthièvre lui est donné en 1450.

Le nom de Bretagne continue d’être porté, après Nicole par son fils Jean de Brosse † en 1485, — par le fils de celui-ci René de Brosse, † à Pavie 1524, et par ses trois sœurs : Madeleine, mariée à François, bâtard de François II, baron d’Avaugour ; 2° Isabeau, mariée au maréchal de Rieux ; 3° Catherine, mariée à Jean, sire de Pont-l’Abbé. En 1501, à la prière d’Anne de Bretagne, Louis XII leur envoya un roi d’armes, Normandie, les sommant de quitter le nom de Bretagne et les armes de Penthièvre. La plupart renoncèrent au nom qui ne leur appartenait plus, mais gardèrent les armes de Penthièvre : d’hermines à la bordure de gueules qui n’étaient pas les armes de Bretagne : d’hermine pleines (Formigny, p. 50).

Ce qui peut surprendre, c’est que Jean de Brosse, frère de René, a repris le nom de Bretagne jusqu’à sa mort en 1566. (V. son testament. Lamballe, 25 janvier 1565, v. st. Morice, comte de Penthièvre, III, 1343).

[58[sic, pour le numéro qui ne correspond pas] M. de Couffon a imprimé (Recherches, I, p. 298) que Coetivy épousa Marie de Laval (Laval-Retz), veuve d’André de. Laval. L’erreur est certaine : les rôles sont intervertis. Veuve de Coetivy (août 1450), Marie de Laval-Retz épousa le maréchal de Lohéac (en 1451) ; elle mourut le 1er novembre 1457, au château de Vitré et fut inhumée à Notre-Dame de Vitré ; son mari survécut pendant 29 ans jusqu’au mois de décembre 1485.

[59sic, idem] M. Lair (Essai sur la bataille de Formigny, p. 60) l’a nommé parmi les combattants de Formigny. “ Arthur de Montauban, maréchal de Bretagne, célestin, puis archevêque de Bordeaux. ” L’éminent historien a confondu les deux frères. L’aîné, Jean, est le maréchal de Bretagne (Ci-dessus, n° 9) ; Arthur est son frère cadet, rival, puis principal auteur de la mort de Gilles de Bretagne (25 avril 1450). Il se fit célestin pour échapper aux poursuites de Pierre II. À peine, sur le trône (21 juillet 1461), Louis XI était venu “ par dévotion ” à Saint-Sauveur de Redon (printemps de 1462). Ayant besoin d’une âme damnée dans le duché, il choisit Arthur et obtînt du Pape mal informé, sa nomination à l’abbaye de Redon (1463) ; mais François II, s’opposa à la prise de possession (Morice, Hist., II, Les abbayes…, p. CIV-CV). Louis XI fît plus tard nommer Arthur archevêque de Bordeaux. Il payait ainsi la mort de Gilles qui, survivant à Pierre II, pouvait donner des héritiers à la Bretagne.

[60[sic, idem] M. Cosneau (p. 41.4) écrit d’Orval, ce qui amène une confusion avec Arnault-Amanieu d’Albret, sire d’Orval.