Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Voute et sablière de l'église Saint-Melaine de Morlaix, XV et XVIe siècles.
Photo A. de la Pinsonnais (2009).

Inventaire des papiers de Dom Alexis Lobineau

Dimanche 4 janvier 2009, texte saisi par Mikael Le Bars.

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Arthur Le Moyne de La Borderie, Correspondance historique des Bénédictins bretons et autres documents historiques associés relatifs à leurs travaux sur l’Histoire de Bretagne, 1880, chapitres CII à CV.

Citer cet article

Arthur Le Moyne de La Borderie, Correspondance historique des Bénédictins bretons et autres documents historiques associés relatifs à leurs travaux sur l’Histoire de Bretagne, 1880, chapitres CII à CV, 2009, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 18 mars 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article598.

DÉLIBÉRATION DES ÉTATS DE BRETAGNE [1]

(Rennes, 29 octobre 1728.)

Du vendredy 29 octobre 1728, 9 h. du matin.

Monseigneur l’Evêque de Rennes.
Monseigneur le prince, comte et baron de Léon.
Monsieur le senêchal de Rennes.

Pour ce qui concerne les papiers du feu Père Lobineau, ordonnent les Etats qu’il en sera fait un inventaire sur papier commun par leur greffier ou par les commis du greffe, en presence de trois des deputés de chaque Ordre nommés pour la Commission des grands chemins de l’evêché de Rennes, en cas qu’ils soient agréés par Sa Majesté, et de l’un des Procureurs generaux sindics ou de leurs substituts, au pied duquel le prieur des Bénédictins de cette ville sera tenu de reconnoistre que lesdits papiers sont restés dans leur maison et s’obligera pour sa communauté de les representer toutes fois et quantes ils en seront requis, lequeldit inventaire demeurera deposé au Greffe.

Signé de messieurs les presidents des Ordres et de Mgr de Carcado Molac, president élu par la noblesse, au lieu et place de M. le prince de Léon [2].

LE MINISTRE LE PELLETIER A L’ÉVÊQUE DE SAINT-BRIEUC [3]

(Versailles, 17 juillet 1729.)

Versailles, le 17 juillet 1729.
Monsieur, sur le compte que j’ay rendu au Roy du memoire presenté Mrs les Deputez des Etats de Bretagne pour obtenir de Sa Majesté la permission de faire proceder à l’inventaire des papiers du defunt Pere Lobineau par des commissaires des Etats du nombre de ceux que Sa Majesté avoit autorisez pour les Etapes et les grands chemins, — le Roy m’a chargé de vous faire sçavoir qu’il trouvera bon qu’il soit procedé à cet inven­taire par les commissaires que Sa Majesté a permis aux Etats de nommer pour assister tant aux adjudications des Etapes de l’année 1730 qu’aux adjudications et procès-verbaux de reception qui se feront, pendant les années 1729 et 1730, des ponts et chaussées , reparations des grands chemins et autres ouvrages publics, suivant les instructions et les ordres que Sa Majesté a donnez pour la dernière assemblée des Etats, et qui leur ont été notifiez par Messrs ses Commissaires. Je suis, Monsieur, votre tres humble et tres obeissant serviteur,

LE PELLETIER.

(L’adresse porte : Mr l’Evesque de St Brieuc, à Paris.)

PROCÈS-VERBAL DES PAPIERS DE DOM LOBINEAU.

(13-19 août 1729.)

Procès-verbal et Inventaire des papiers de Dom AlexisLobineau, Bénédictin, commencé le 13 aoust 1729. Et conclud le 19 du mesme mois par les Commissaires des Etats.

Nous Commissaires députés des Etats par délibération du 29 octobre 1728, sçavoir faisons qu’en exécution de laditte délibération et de l’ordre du Roy du 17 juillet 1729, à nous adressés par Messieurs les députés en cour et par Monsieur le comte de Coëtlogon, procureur général sindic, signé pour ampliation par Monseigneur l’Evêque de Saint-Brieuc,
Nous nous sommes ce jour 13 aoust 1729, aux huit heures du matin, transportés à l’abbaye de Saint Melaine de Rennes, pour faire procéder à l’inventaire des papiers de defunt Dom Alexis Lobineau, religieux Bénédictin, par Me René Jacques Guillard, commis au greffe des Etats, en notre présence et celle de messire Charles-Elisabeth Botherel, chevalier, sei­gneur de Bedée, président au Parlement et procureur général sindic desdits Etats, et de noble homme Jacques Mesnage, sieur de la Morandaye, avocat à la Cour et substitut de Messieurs les procureux généraux sindics. Où étants, dans une des chambres de laditte abbaye de Saint Melaine, le R. P. Dom Leonard Gesfrard, prestre, souprieur de ladite Abbaye, faisant et stipulant pour sa communauté en l’absence du R. P. Dom Joseph Castel, prieur d’icelle, ledit Père souprieur assisté de Dom Julien Pelé, sindic général de la province, et de Dom Hyacinthe Morice, bibliothécaire de ladite abbaye :
Lequel a dit au nom de la communauté que, dans l’ordonnance rendue le 29 octobre 1728 par Nosseigneurs des Etats de la Province de Bretagne sur ce qui concerne les papiers du défunt Dom Alexis Lobineau, il y avait deux choses à distinguer,
Sçavoir, linventaire qui est prescrit par cette ordonnance, et l’obligation imposée au prieur de la maison de St Melaine de reconnoistre que lesdits papiers sont restés dans ladite maison et de s’engager pour sa communauté de les représenter toutes fois et quantes ils en seront requis.
Quant à ce qui regarde l’inventaire en luy-même, ledit Dom Gesfrard déclare au nom de sa communauté qu’il consent que Messieurs les Commissaires y fassent procéder en exécution de laditte ordonnance, parcequ’il est important pour Nosseigneurs des Etats et pour les religieux Bénédictins de la Congrégation de St Maur que l’état de ces papiers soit bien constaté ; mais en se soumettant à la confection de cet inventaire qui a été ordonné sans entendre les religieux Bénédictins, Messieurs les Commissaires voudront bien que ce soit sous la déclaration expresse que cette soumission ne pourra préjudicier aux droits que lesdits pères Bénédictins ont sur ces papiers, comme ayant été recueillis par les soins et aux frais des monastères de la Congrégation, comme il sera aisé de le justifier. Et a signé F. LÉONARD GESFRARD , sousprieur, Fr. JULIEN PELÉ, Fr. HYA. MORICE.
Duquel consentement et declaration a été donné acte, néantmoins sans aprobation de laditte déclaration ; et le R. P. souprieur nous ayant représenté tous les papiers concernant l’histoire de Bretagne trouvés après le décès du Père Lobineau, a esté procédé à l’instant en nos présences par notredit ajoint à l’inventaire desdits papiers, lesquels ont été cottés et chiffrés par notredit ajoint de pareille chiffrature que celle par luy mise en marge du présent.

Et Premier,

Un registre in folio, couvert de cuir violet, cotté au dos d’un grand A, avec une étiquette inscrite de ces mots :
Cartul. Roton.
Eglise et Eveché de Nantes.
Collectio MS. Nannetensis.
Château de Nantes.
Ledit registre contenant 755 feuillets écrits, paraphés par premier et dernier par notredit ajoint.

2.

Un registre in folio, couvert comme le précédent, cotté au dos B, sur lequel est une étiquette inscrite de ces mots : Chambre des Comptes, contenant 1133 feuillets pareillement paraphés par notredit adjoint.

3.

Un registre in folio, couvert comme le précédent, cotté au dos C, sans étiquette ny intitulé. Ledit registre, qui est un Recueil de titres et extraits de titres, contenant 651 feuillets, pareillement cottés et paraphés par premier et dernier.

4.

Un registre in folio, couvert comme le précédent, cotte au dos D, sans etiquette ny intitulé. Ledit registre commençant par le Recueil des titres ou extraits des titres de l’abbaye de Daoulas, et contenant 693 feuillets écrits, pareillement cottés et paraphés par premier et dernier.

5.

Un registre in folio, couvert comme le précedent, cotte au dos E, sans étiquette, contenant plusieurs extraits des Réformations de la noblesse de Bretagne, le premier de la parroisse de Cordemais commençant en 1443, le dernier de la paroisse de Romillé en 1513. Le dit registre contenant 993 feuillets écrits, cottes et paraphés par premier et dernier.

6.

Un registre in folio, couvert comme le précédent, cotté au dos F, sans étiquette, contenant de pareils extraits d’anciennes Réformations jusqu’au feuillet 541 verso, après lequel sont des Rolles, montres et comparutions jusqu’au feuillet 599, après lequel sont différents extraits d’anciennes chartres, chroniques, ou autres monuments. Tout ledit registre contenant 889 feuillets écrits, pareillement cottés et paraphés par premier et dernier.

7.

Un registre in folio en papier moins grand, couvert comme le precedent, cotté au dos G, sans étiquette, contenant des extraits de plusieurs cartulaires et chartres, commençant par le Cartulaire de l’abbaye de la Vieuville. Ledit registre étant un recueil de différentes collections et contenant 1231 feuil­lets écrits, pareillement cottés et paraphés par premier et dernier.

8.

Un registre in folio en papier moins grand, couvert comme le précédent, cotté au dos H, sans etiquette, commençant par le Catalogue des officiers de la Chambre des comptes de Bretagne, contenant en outre plusieurs titres, chartres, et extraits glossaires, et finissant par une quitance de Jan Liemant dattée du 20 novembre 1514, contenant 1455 pages écrites, cottées et paraphées par premier et dernier.

9.

Un registre in folio en petit papier, couvert comme le précédent, cotté I, sans étiquette, commençant par le titre Ex actis capitularibus insignis ecclesiae Sancti Martini Turonensis, anni 1455, die Martis 19. Aug. Et finissant par le titre d’Ellection d’une confrairie de st Yves de Rome, de l’an 1513, contenant 833 pages écrites, lequeldit registre contient plusieurs extraits des titres de différentes abbayes, cottées et. paraphées par premier et dernier.

10.

Un registre in-quarto en très-grand papier, couvert comme le précedent, cotté au dos K, sans étiquette, commençant par le titre Cy commence l’assise au comte Geffroy ; dans la suitte est écrit la Très-ancienne Coutume de Bretagne, et à la fin la table des matières, duquel registre les feuillets ne sont point chiffrés, paraphés au premier et dernier.

11.

Un registre in folio en petit papier, couvert comme le precedent, cotte au dos L, sans étiquette, commençant par ce titre : Registre du greffe des Etats de Bretagne fait et tenu par Guillaume Meneust, greffier d’iceux, commancé à Vannes, lesdits Etats tenant en septembre 1567, parce que le premier et le precedent fut porté à Paris par les commissaires à ce députés par le Roy en l’an 1566 ; et finissant par le prix des baux de la ferme des Impots et billots et devoirs des Etats, contenant 608 feuillets écrits, partie des deux côtés et l’autre sur le recto seulement, cottés et paraphés par premier et dernier.

12.

Un registre in folio en petit papier, couvert comme le précédent, cotté M, sans étiquette, commençant par le titre Etats de Saint Brieuc de 1602, dans lequel Registre sont reférées les tenues et assises des Etats depuis 1602 jusqu’en 1628 inclusivement, contenant 415 feuillets écrits seulement sur le feuillet recto, cotté et paraphé par premier et dernier.

13.

Un registre in folio en petit papier, couvert comme le précédent, cotté au dos N, sans étiquette, commençant par le titre Etats de Vannes 1629 : dans lequel registre sont reférés les extraits des tenues depuis 1629 jusqu’en 1703 inclusivement, contenant 559 feuillets, dont une partie est écrite des deux côtés et l’autre au folio recto seulement, cotté et paraphé par premier et dernier.

14.

Un registre in quarto en petit papier, couvert comme le précédent, cotté au dos O, sans étiquette, contenant plusieurs règlements du Parlement de Bretagne, commençant le 16e jour de mars 1554, et finissant le 19 octobre 1707 ; ensemble plusieurs édits et déclarations des Roys de France, commençant le 25e juin 1554, et finissant au mois de novembre 1670. Ledit registre non chiffré, paraphé par notre dit ajoint.

15.

Un registre in quarto en petit papier, couvert comme le précédent, cotté au dos P, sans étiquette, commençant par le titre Supression des offices de substituts, 1679 ; contenant plusieurs édits et déclarations des Roys de France, anciennes constitutions des Ducs, procès verbal de la reformation de la Coutume de Bretagne, des extraits des différentes tenues des Etats de ladite province ; non chiffré, paraphé par notredit ajoint.

16.

Un registre in folio couvert en parchemin, cotté au dos Q, sans étiquette, commençant par le titre : Histoire de Bretagne par Mr Moreau, chanoine de Cornoüaille et conseiller au siège présidial de Quimper, laquelle ditte histoire contient les guerres civiles en Bretagne du tems de la Ligue. Ledit registre contient 429 pages écrittes, cotté et paraphé par premier et dernier.

17.

Un registre, relié en veau, cotté R, contenant l’Inventaire des Lettres, Titres et Chartres de Bretagne, trouvés en la Chambre du Trésor desdites lettres et Chartres étant en la Tour Neuve du château de Nantes, contenant 523 feuillets écrits, cotté et paraphé par premier et dernier.

18.

Un registre in quarto broché, couvert d’un carton, cotté S, sans étiquette, contenant la Reformation de la noblesse de Bretagne de l’année 1668, à commencer par la lettre A, et finit par la lettre H ; non chiffré, paraphé par notredit ajoint.

19.

Autre volume comme le précédent, cotté T, sans étiquette, continuant par la lettre I et finissant par la lettre Y ; et ensuitte est une addition contenant deux feuillets et demy ; aussi non chiffré, cotté et paraphé par notre adjoint.

20.

Et finallement un registre in quarto broché, couvert de papier marbré, cotté V, sans étiquette, ayant pour titre : Traitté historique des barons de Bretagne, où l’on parle aussi par occasion des barons en général, des fieffs de haubert et de la haute noblesse, avec les généalogies des barons, contenant 647 pages écrittes, cotté et paraphé par premier et dernier.

Après quoi, nous Commissaires et Procureur général sindic, nous sommes retirés.

(Signé) J. DE TRÉMIGON. BECDELIEVRE DU BOUEXIC.
BEDÉE. RALLIER . J. MESNAGE. GUILLARD.

Et nous Commissaires étant revenus à laditte abbaye de Saint Melaine aux trois heures de l’après-midy du même jour, il nous a été représenté plusieurs liasses et portefeuilles des titres recueillis par dom Alexis Lobineau ; et ayant remarqué qu’une grande partie étoient des copies figurées de très-anciens titres et d’une très petite étendüe, nous avons jugé à propos de les faire coller sur des feuilles de grand papier pour la conservation desdites copies figurées, pieces et memoires, et pour cet effet nous avons apellé Launay, relieur, qui les a collés en notre présence, à fur et à mesure que notre ajoint les a chiffrées et paraphées, en nos presences et celle du sieur de la Morandais Menage, comme ensuit :
Une liasse d’extraits de comptes des Tresoriers genéraux des finances de Bretagne des années 1409, 1413, 1420, 1425, 1426, 1426, 1427, 1428, 1429, 1430, 1433, 1434, 1436, 1442, 1452, 1453, 1457, 1457, 1485, 1488, trois de 1498 et 1507, avec deux états, l’un sur une demie feuille de papier écrit du costé recto, commençant par ces mots : Un tableau d’une Notre Dame, et finissant : Tableau d’or à une image de Notre Dame ; l’autre sur un demi quart de papier écrit d’un seul costé, commençant par ces mots : Une dague envoyée par le Duc à la Pucelle, finissant : A Mayne, héraut du duc de Bed fort, lequel etoit venu vers le Duc.
Autre liasse contenant différents extraits qui concernent les villes de Rennes, de Nantes, de Vannes et de Dol.
Le commencement de l’Histoire de Bretagne par Gaignart.
Un registre infolio, couvert de parchemin, contenant l’état des dix-neuf baillages de la senechaussée de Rennes. Les autres pièces contenant differentes natures d’affaires.
Autre liasse contenant les genealogies de plusieurs gentilshommes de Bretagne, avec quelques copies de contrats de mariage.
Autre liasse contenant encore les genealogies de plusieurs gentilshommes de la province.
Après quoi, nous Commissaires et substitut de monsieur le 4 Procureur general sindic, nous sommes retirés.

(Signé) J. DE TREMIGON. BECDELIEVRE DU BOUEXIC. RALLIER. J. MESNAGE. GUILLARD.

Et le dimanche 14 aoust 1729, nous susdits Commissaires et substitut, ayant pour ajoint ledit sieur Guillard, sommes revenus aux huit heures du matin et avons continué la certification desdits papiers en présence du R. P. Dom Joseph Castel, prieur de laditte abbaye, comme ensuit :
Autre liasse contenant plusieurs pieces de l’histoire de Bretagne des 12e, 13e et 14e siècles.
Un portefeüille contenant plusieurs genealogies de gentilshommes de la province.
Autre liasse contenant quarante-deux cahiers ou feüilles, qui concerne l’histoire de Bretagne depuis le commencement du cinquième siècle jusqu’au milieu du quatorzième siècle.
Autre liasse contenant plusieurs pièces de l’histoire de Bretagne du quinzième siècle.
Autre liasse qui concerne le seizième siècle, et principalement ce qui s’est passé, pendant les troubles, des gens de guerre et garnisons de villes de la province ; avec quelques aveux.
Après quoi, nous susdits Commissaires, nous nous sommes retirés et renvoyé la continuation à mardy 16 du présent mois, à huit heures precises du matin.

(Signé) J. DE TRÉMIGON. BECDELIÈVRE DU BOUËXIC. RALLIER. J. MESNAGE. GU1LLARD.

Et le mardy 16 du présent mois d’aoust, étant retournés à laditte abbaye, a esté procédé en nos presences par ledit sieur Guillard à la continuation du présent inventaire, ainsi qu’il suit :
Autre liasse contenant un extrait des Registres secrets du parlement de Bretagne, commençant au mois d’aoust 1554, et finissant au mois d’aoust 1713, composé de vingt-huit cahiers in-quarto.
Deux autres cahiers concernant la même chose, avec un extrait de la table des grands Registres du parlement composé de cinq cahiers.
De plus un extrait des Registres des Etats de cette province, commençant en l’année 1570, composé de trente-cinq cahiers en petit papier.
Mémoire concernant la convocation des Etats, en deux cahiers de même papier.
Copie des anciennes constitutions de Bretagne, en quatre cahiers de grand papier in-folio.
Plusieurs memoires, au nombre de dix, concernant les amiraux de Bretagne, avec copie de l’arrest du Conseil du mois de juillet 1701 ce touchant.
Un cahier contenant l’état de la dépense pour un armement naval.
Finalement, un mémoire de l’état de la Bretagne durant les troubles de la guerre civile.
Après quoi, nous susdits Commissaires, nous nous sommes retirés et renvoyé la continuation à deux heures de relevée.

(Signé) J. DE TRÉMIGON. BECDELIÈVRE DU BOUEXIC.
RALLIER. J. MESNAGE. GUILLARD.

Et aux deux heures de relevée, étant retournés à laditte abbaye, a été procédé en nos présences par ledit sieur Guillard à la continuation du présent inventaire, ainsi qu’il suit :
Autre liasse contenant le journal de ce qui s’est passé à Rennes pendant la Ligue, fait par Me Jan Pichard, notaire royal et procureur au Parlement, contenant cent-deux quarts de papier.
Copie du contrat de mariage de René de Bretagne et de Janne de Comine
Accord entre le roy Charles neuf et les duchesses de Ferrare et de Nemours, Renée de France et Anne d’Este, contenant seize quarts de papier.
Extrait d’un journal de messire Hierosme d’Arradon, seigneur de Quenipily, contenant cinquante-sept quarts de papier ; avec plusieurs autres copies de plusieurs titres et pièces du 16e siècle, du nombre de soixante-dix, dont quelques unes sont composées de plusieurs feüilles.
Et la dernière liasse, contenant un Nobiliaire de Bretagne des années 1427, 1440, 1480, 1513, 1535, et plusieurs autres titres depuis l’an 1200 ; commençant à la lettre A et finissant à la lèttre G inclusivement, lequel contient sept cahiers en petit papier.
En outre, une table alphabétique, en petit papier, des gentilshommes de chaque evêché, sur des feuilles volantes au nombre de 485 grandes et petittes.
Lesdites liasses chiffrées et paraphées par notre adjoint, depuis le numero un jusques et compris le numéro deux mille deux cent, ce qui fait avec les vingt registres cy dessus describés deux mille deux cent vingt pièces.
Et nous sommes retirés environ les huit heures du soir, pour revenir vendredy 19 dans laditte abbaye aux cinq heures de l’après midy.

(Signé) J. DE TRÉMIGON. BECDELIÉVRE DU BOÜEXIC. RALLIER. GUILLARD. J. MESNAGE.

Et le vendredy 19, nous Commissaires soussignés ayant avec nous pour adjoint ledit sieur Guilliard, present ledit sieur de la Morandaye Mesnage, substitut de Messieurs les Procureurs generaux sindics, nous nous sommes transportés à ladite abbaye : où étant, avons, en presence du R. P. prieur, de dom Julien Pelé, sindic general de la province, et de dom Hyacinthe Morice, Bibliothecaire de ladite abbaye, vérifié de nouveau tous lesdits registres, liasses et chiffratures de notredit adjoint, montant à deux mille deux cent vingt pièces, et les avons laissés à la garde du B. P. prieur, conformement à la délibération des Etats du 290 octobre 1728.
Et à l’endroit, le R. P. prieur a dit que, sans deroger à la déclaration insérée dans ledit inventaire, il reconnoistroit volontiers que sa maison est actuellement saisie desdits papiers, mais que, quant à l’obligation de les representer toutes fois et quantes, il croioit pouvoir la regarder comme une marque de deffiance que la Congregation de St Maur ne croioit pas meriter, et qu’il ne luy convenoit pas d’y souscrire, quelque respect qu’il eût d’ailleurs pour Nosseigneurs des Etats. Qu’il avoit sur cela plusieurs raisons qu’il offroit de deduire dans la prochaine assemblée et qu’il nous requeroit de rediger icy par avance. La première est qu’il ne pouvoit, par son propre fait, soumettre sa communauté à une representation arbitraire et indéfinie, sans préjudicier au droit que les religieux Benedictins ont acquis sur ces papiers tant par leurs travaux notoires au public que par leurs contributions, ainsi que le deffunt Père Lobineau l’a fait voir luy meme dans un mémoire deposé au greffé des Etats et dans une lettre imprimée sans datte, et cependant adressée à Nosseigneurs des Etats après l’assemblée tenue à Dinan en 1707.
L’ordonnance du 29 octobre 1728, imposant audit prieur et à sa communauté l’obligation de representer ces papiers en tout tems sans rassurer les Benedictins contre la juste apréhension d’en estre dessaisys dans la suitte par quelque nouvelle ordonnance ; c’est un second motif pour luy de n’y pas souscrire, puisque par son propre fait il établiroit un droit de propriété en faveur de Nosseigneurs des Etats, et prejudiciroit à celuy qu’on ne peut contester à ses confrères.
Une troisième raison pour l’excuser de cette représentation est que les deux religieux associés pour mettre ces papiers en oeuvre pour la continuation de l’Histoire de Bretagne pouvant changer de demeure et aller résider en quelqu’autre maison de la Congregation, soit parcequ’ils y trouveroient plus de secours par raport aux livres qui leur sont necessaires, ou parceque la communauté de St Melaine, qui ne peut entretenir qu’un certain nombre de religieux, ne seroit pas en etat de les faire subsister sans pension, on conçoit assés qu’ils seroient obligés de transporter ces papiers avec eux, et que pour lors l’obligation de les representer devroit passer d’un monastère à l’autre, ce qui formeroit peu à peu une servitude importune et même dangereuse, par raport aux accidents qui peuvent arriver et que la prevoiance des hommes les plus attentifs ne peut pas toujours detourner.
Au reste, si Nosseigneurs des Etats en corps, ou quelque particulier d’entr’eux, ont besoin de recourir à ces titres pour trouver quelques eclaircissements, le dévouement de la Congregation et son attachement aux intérêts de la Province leur repond de la facilité de toutes les communications qu’ils pourront souhaiter.
Enfin, le feu Père Lobineau, simple et unique dépositaire de ces papiers, au nom de la Congrégation, en ayant disposé librement dans ses différentes residences, en les faisant transporter de Rennes dans l’abbaye de St-Vincent du Mans en 1717, et ensuite du Mans à Paris, et de Paris à St-Jagut, d’où ils ont été aportés à Rennes, les Benedictins, et surtout ceux de St-Melaine, peuvent bien reconnoistre qu’ils en sont saisis sans s’obliger à les representer toutes fois et quantes : precaution qui n’a point été prise avant l’ordonnance de l’assemblée de 1728, et sur laquelle ledit prieur se reserve expressément de faire ses très-humbles remontrances à la prochaine tenue. En foy de quoi il a signé, nous requerant acte et copie tant de notre inventaire que de la presente declaration.
A Rennes, dans l’abbaye de St-Melaine, ledit jour 19 aoust 1729.

(Signé) FR. JOSEPH CASTEL, Prieur.

Desquels dires et raisons nous avons donné acte audit dom prieur et religieux, sans néantmoins aprobation des raisons y contenues et sans prejudicier à tous les droits et pretentions des Etats ; et en consequence avons laissé lesdits papiers en la garde et pocession desdits prieur et religieux : auquel Père prieur la clef du coffre où étoient lesdits papiers a été remise par notre adjoint, auquel avons ordonné de delivrer une expedition du present audit dom prieur, qui sera tenu d’en donner sa reconnaissance en marge du present inventaire, fait et conclut dans laditte abbaye de Saint Melaine, lesdits jour et an que devant, present monsieur le President de Bedée, procureur general sindic des Etats.

(Signé) J. DE TRÉMIGON. BECDELIÉVRE. FR. JOSEPH CASTEL. RALLIER. FR. JULIEN PELÉ. FR. HYA. MORICE. BEDÉE. J. MESNAGE. GUILLARD [4].

DÉLIBÉRATION DES ÉTATS DE BRETAGNE [5]

(Saint-Brieuc, 17 novembre 1730.)

Du vendredy 17 novembre 1730, 8 h. 1/2 du matin.
Monseigneur l’evêque de St Brieuc,
Monseigneur le duc de la Tremoille, baron de Vitré,
Monsieur le senechal de Rennes.
Mr l’abbé de Tremigon a rendu compte, pour lui et MM. ses codeputés, des commissions dont ils avoient esté chargés aux Etats de 1728, tant pour assister à l’adjudication des etapes de la presente année que... pour le protes verbal et inventaire des papiers de dom Lobineau... et a en même tems representé toutes les pièces concernant lesdites commissions, avec ledit procès-verbal et inventaire, fait et conclut chez les Pères Benedictins de ladite ville de Rennes, des papiers dudit dom Lobineau.
Ainsi signé sur la minute : L. FR. Ev. et Seigneur de Saint-Brieuc. — CH. DE LA TREMOILLE, baron de Vitré. — et MICHAU.

AUTRE DÉLIBÉRATION DES ETATS [6].

(Saint-Brieuc, 29 novembre 1730.)

Du mercredy 29e novembre 1730, 8 h. 1/2 du matin.
Mgr l’eveque de St Brieuc,
Mgr le duc de la Tremoille, baron de Vitré,
Monsr le senechal de Rennes.
Mr le president de Bedée a aussi fait rapport de differentes autres requestes et memoires...
La dernière requeste, presentée par les prieur et religieux de l’abbaye de Saint-Melaine de Rennes, qui supplioient les Etats de leur accorder la possession paisible des memoires historiques de feu dom Lobineau, telle qu’ils l’avoient avant l’arrest du 12 septembre 1727, offre qu’ils faisoient de faire continuer les ouvrages qui aboient esté interrompus, dans l’esperance qu’ils avoient d’obtenir de la bonté des Etats les secours convenables, tels que les Etats de Bourgogne et de Languedoc les fournissent presentement à ceux de leurs confrères qui font actuellement imprimer les histoires de ces provinces.
Sur la requeste des Peres Benedictins de la ville de Rennes, les Etats leur ont laissé la disposition des papiers de feu dom Lobineau, persuadés qu’ils en feront un bon usage.

Ainsy signé sur la minute : L. FR. Ev. et Sgr de St Brieuc. CH. DE LA TREMOILLE, baron de Vitré. — et MICHAU.


[1Arch. d’Ille-et-Vilaine. Reg. des États de Bretagne. Tenue de 1728 à Rennes.

[2Le prince de Léon s’était retiré à la fin de la séance parce qu’on mettait en délibération une proposition où il était personnellement intéressé.

[3Arch. d’Ille-et-Vilaine, Anc. inventaire des Mats de Brel., p. 697-698.

[4L’original de ce procès-verbal existe aux Archives du département d’llle-et-Vilaine, fonds des Etats de Bretagne, et il est mentionné dans l’Ancien inventaire des Etats de Brel., p. 697-698.

[5Arch. d’Ille-et-Vil. Reg. des États de Bretagne, tenue de 1730 à S’ Brieuc.

[6Id. Ibid.