Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Plafond du Palais du parlement de Bretage, salle de la Cour d'Assise.
Photo A. de la Pinsonnais (2008).

Prééminances de Lanmeur (1677)

Dimanche 12 juillet 2020, texte saisi par Tugdual Le Rouge de Guerdavid.

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Source

Revue Historique de l’Ouest, 1885, pages 259-264.

Citer cet article

Revue Historique de l’Ouest, 1885, pages 259-264, 2020, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 12 avril 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article1383.

Prééminances de Lanmeur (1677)

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Procès-verbal des prééminences de la paroisse de Lanmeur

Nous Francoys Bouyn, seigneur de Rains, conseiller du roy et maistre ordinaire en la chambre des Comptes de Bretagne, commissaire député par arrest d’icelle du dixiesme janvier mil cinq cents soixante et saize, et par autre arrest du conseil du 19e de mars 1677 pour la refformation des domaines de Morlaix et Lanmeur, Scavoir faisons qu’en exécution de nos jugements rendus sur les réquisitoires de maistre Jacques du Buisson, fermier général des domaines de France et autres droicts y joints au subject de faire estat et procez-verbal des prééminences, écussons et droits honorifiques qui sont dans les églises desdits ressorts, nous serait ce jour 26e de septembre 1679 venu trouver, en notre demeure que nous faisons en la ville de Morlaix, rue Saint-Jacques, paroisse de Saint-Mathieu, ledit Laureau et maistre Guy Chrestien, advocat en la cour, substitué au lieu et place du procureur du roy dudit Morlaix et Lanmeur, lesquels nous [page 260] auraient requis de vouloir descendre ce jour en ladite ville de Lanmeur.

 

Nous nous serions rendus en ladite ville de Lanmeur environ les neuff à dix heures, et, après avoir mis pied à terre en la maison du sieur Kerhor Jourin, nous nous serions rendus dans l’église dudit Lanmeur, où y estant aurions avertir missire Yves Guillaume, vicaire perpetuel dudit Lanmeur, lequel s’est présenté et nous aurait dit que tous les dimanche de l’année, sur la tumbe enlevée, appartenant au sr comte de Boyséon, qu’après la procession qui se fait au paravant la grande messe, il se rendent vis-à-vis de la dite tumbe où ils chantent à haute voix un de profundis pour le repos de l’âme des seigneurs de Boyséon, et sont les mesmes prières après vespres, et seulement après le retour de la dite procession pour le repos des âmes du sieur de Resnevez.

Duquel nous étant enquis pour qui se font les prières dominicales, nous a dit qu’il les fait premièrement pour le roy, pour le comte de Boyséon et le sieur du Parc Rosnevez et quelquesfois pour le sieur de Rosanganet de Carion et qu’ils reconnaissent pour le premier prééminencier après le roy le sire comte de Boyséon, les armes et écussons duquel sont dans la lizière qui est audessus du cœur et de la nef de la dite église en alliance avec celle de Rohan, Tournemine et autres.

Et pour autre prééminencier, le sieur du Parc Rosnenvez et s’étend la dite lizière au regard de celle du comte de Boyséon à dehors de la dite église jusqu’à la sacristie d’icelle et à la chapelle qu’on nous a dit être de la maison du Hellez de la Forest, duquel les armes sont dans les dits endroits se continuant et finissant ladite lizière. Et est la disposition du sieur vicaire perpetuel, etc.

 

Et procédant à la description des armoyages et écussons avons remarqué dans la maîtresse vittre à la plus haute rose les armes de France et de Bretagne à mye partye. A la 2e rose et 3e et 4e sont les armes de Boyséon, 2 en plain et 2 en alliance de Bretagne, des maisons de Rohan, Tournemine et autres.

Les 3e et 4e roses sont sans écussons, les vittres estant rompues. Et dans la même grande vittre, au derrère dudit grand autel hors les roses et dans les soufflets d’icelle il y a 8 écussons : au 1er soufflet, un écusson de sable à 6 roses d’argent, 3, 2 et 1 mye partye et l’autre d’argent fretté de sable. Et l’autre costé est d’or fascé de sable surmonté d’une merlette de mesme. Et au 2e soufflet est en plain un écusson d’argent à 2 fasces fretté d’or et de sable (de Lescore). Et, dans le mesme premier soufflet, au plus bas est un écusson de sable au lion d’argent, rempant, armé et lampassé de mesme. Et au 2e est d’argent, au 1er quartier au lion chargé de 3 molettes de mesme et au 2e d’argent à la croix pattée et racourcye de sable.

[page 261] Au 3e soufflet est un écusson à 4 partyes : au 1er d’argent à 2 couleuvres adoscé d’azur, au 2e les armes de Boyséon, d’azur au chefvron d’argent à 3 têtes de léopard d’or deux et un, au 3e d’argent à la fasce de gueules à un lozange de sable en pointe, et au 4e d’argent au chef d’or.

Au 4e soufflet est un écusson escartellé au I, de gueules à la pointe ondée d’azur, à la main naissante d’argent en pasle (de Carion).

Au II, d’argent à 3 souches d’azur 2 et 1 (de Lezguiffiou, fondu en Kerveniuec, puis Le Borgne).

Au III, d’argent à 2 fasces fretté d’or et de sable (de Lescorre).

Au IV, d’argent à la fasce d’azur (Cazin).

Plus bas est un autre écusson de mesme à mye partye que le 1er quartier du 1er écusson (Carion) et au 2e est d’azur à 2 pigeons d’argent, surmonté d’un casque. Et au plus bas lieu du mesme soufflet sont les mesmes premières armes (Carion) à mye partye et au second d’azur fascé d’or à quatre pièces, chargé de 8 étoiles de mesme, 3, 3 et 2, (de Kermabon), sur fond, et l’autre quartier rompu. Au haut du 5e soufflet est un écusson en plain d’azur fascé d’or à quatre pièces chargé de huict étoiles de mesme, 3, 3 et 2, qui sont les armes du sieur de Kermabon. Et au plus bas lieu dudit soufflet sont les mêmes armes à mye partie au premier quartier et le second est rompu.

 

Continuant du costé de l’Epitre du grand autel, aurions remarqué une vitre à quatre soufflets dans laquelle il y a le nombre de 31 écussons : 9 en plain (de Boiséon) d’azur au cheffvon d’argent, à 3 têtes de léopard d’or 2 et 1, et les autres de mesme à mye partie. (Plainte du sieur vicaire sur le mauvais état où les possesseurs desdits écussons les laissent, faute d’y faire aucune réparation.)

Et sorty du chœur de la dite églize avons remarqué audessoubz du grand crucifix deux autres, l’un dédié au sacre et l’autre au Rozaire.

Celui du sacre du costé de l’épitre est armoyé de trois écussons : celui du haut portant à mye partie d’argent à deux fasces de sable fretté d’or (qui est Lescorre), le deuxième d’azur à trois fasces d’or chargé de huict étoiles de même (qui est Kermabon), et le second du côté de l’évangile portant à mye partye des premières armes (de Lescorre), et d’azur à la fasce d’or à trois coquilles de mesme 2 et 1 (Periou), et le 3e du côté de l’épitre, des mesmes armes mye pertie et d’argent à une beste de sable bandée d’or.

Audevant, il y a deux bancs armoyés des mesmes armes que l’autel, prétendus par les sieurs de Rosanganet et consorts.

Et à vis le premier banc il y a une petite vitre portante deux escussons : le premier de Kerriec, sieur de Coetenfao, d’azur à la fleur de lys d’or en abisme accompagné de trois macles de mesme, et le second, des mesmes premières armes que ledit autel (c’est-à-dire Lescorre et Kermabon).

 

[page 262] Et ledict autel Saint-André est armoyé en bocze des armes d’argent à la croix patté de sable, audevant duquel autel est un banc. Et est éclairée ladite chapelle d’une petite vitre à un soufflet armoyé des mesmes armes en plain en un écusson et cinq autres en alliance qui sont les armes des Kerropartz appartenant au sieur du Hellez de la Forest.

Et audessoubz dudit autel du côté de l’épitre est l’autel Saint-Jan non armoyé, à vis duquel est un banc sans siège avec un accoudouer seulement, prétendu par le sieur Kermabon, lequel contient six pieds huict poulces de long et de laize deux pieds et demi. Et est la dite chapelle éclairée par une vitre sans armes. Ensuyte est la chapelle dediée à saint Antoine, l’autel est armoyé en bocze d’un fretté, et à vis est un banc éclairé d’une vittre armoyée d’un écusson d’argent au grelier de sable accompagné de 3 merlettes de mesme, 2 et 1 avec le cordon de l’ordre.

Et dans le boisage et au haut dudit autel sont 3 écussons supportés par 3 angeletz, qui sont des mêmes armes que dudit autel qu’on nous a dit appartenir au sieur Kerridec Rigolé, à cause de son lieu de Kerridec audit Lanmeur.

Et audit costé est l’autel Saint-Eloi et du costé de l’epistre sont 2 vittres non armoyées.

Et est la description de l’aisle droite de l’eglize.

Et remontant du costé de l’evangile du grand autel aurions remarqué une vitre armoyée et escartellée, scavoir : au I d’azur à 6 roses d’or 3, 2 et 1 (la Forest du Hellez ?) Et au audessoubz d’argent fretté (Guicaznou ?) et au III et IV d’or à la fasce d’azur surmonté d’une merlette de mesme (qui est Calloet de Lanidy.)

Audessoubz est un autel dedié à sainte Anne et est ledit autel en grande indigeance.

 

Et à vis est une tumbe enlevée de terre de 2 pieds et est laditte chargée de deux figures couchées, d’un cavalier et d’une dame. Et dans la mesme chapelle, est un banc que les sieurs prestres nous ont dit appartenir au sieur du Hellez de la Forest. Et audessoubz est un autre banc armoyé du mesme fretté que cy-dessus qu’on nous a dit appartenir au sieur de Keranrun de Guicasnou. Audessoubz la porte de la sacristie est une voutte armoyée des armes de Coat an frotter et de Kerael dans laquelle est une tumbe. Et au-dessus de ladite arcade est une pierre chargée de 3 écussons desdites armes de Coatan frotter et de Kerael possédée presentement par le sieur de Kergariou Locrist.

Et à vis de la dite porte est un banc armoyé des armes de Lescor, scavoir : d’argent fretté d’azur à mye partye et d’azur à la fleur de lys d’or, lequel nous a été dit appartenir au sieur de Kersauzon du Trenou [1]. Et [page 263] à vis est un banc posé sur 2 tumbes armoyiez au 1er quartier fretté et au 2e à 3 greliers 2 et 1.

Et dans le chœur de ladite eglise est un banc des juges de la cour royale de Lanmeur armoyé de France et de Bretagne.

 

Et audessoubz d’une petite porte donnant du costé du cimetière vers l’hospital sont plusieurs bancs, le premier contenant de long cinq pieds et un poulce et de laize trois pieds et huict poulces, prétendu par maistre Ollivier Jouvin. Et entre iceluy banc et le suivant est une viltre chargée de cinq écussons, portant dans la première rose : Bandé d’or et d’azur au canton de gueules chargé d’une fleur de lys d’or qui est de Lisle ; dans la seconde rose : à mye partye de mesme (de Lisle), et d’argent fretté d’azur (qui est Guicaznou). Dans la troisième rose vis-à-vis : d’or à la fasce de gueules chargé de 3 roses de mesme 2 et 1 (Le Gentil de Coatan Frotter). Audessoubz et au 1er soufflet : d’or à trois feuilles de scinople 2 et 1 (Le Chossec). Et dans l’autre soufflet à mye partye de mesme (Le Chossec) et l’autre partye d’or à la fasce d’azur surmonté d’une merlette de mesme. Et sont les armes de Calloet Lanidy.

Audessoubz est un banc armoyé d’un chefvron brisé à 3 étoiles 2 et 1 et appartient ledit banc au sieur de Kerlanio Lebrun, seneschal de Guingamp, comme mary procurateur des droicts de la dame du Gazpern.

 

Et de la entrez dans une chapelle appartenant au sieur de Goësbriant, y avons remarqué une lizière de ses armes en plain et à mye partye d’azur à la fasce d’or (de Goesbriant) avec le cordon de l’ordre et un cimier de comte, et l’autre partye de sable à 3 fleur de lys d’argent (Cohan ?). Et dans la dite vittre au plus éminent lieu sont les armes de Goezbriant. De plus, il y a 3 ecussons à mye party avec le sieur de Boiséon l’un, et l’autre avec les Coatalem. Et sont dans la dite chapelle plusieurs tumbes armoyiez des Goesbriant - Et plus bas est un banc ruiné appartenant au sieur de Keramidan, dépendant du lieu de Crech.

Et audessoubz est une chapelle, autrefois dediée à saint Jean et dépendant du lieu de Kervidou et appartenant à demoiselle de Lesquiffiou, dans laquelle est une vittre où il paraît y avoir eu des armes, mais qui sont en ruine, contenant ladite chapelle unze pieds de long et unze et demie de laize. Et au bas et au dehors de ladite chapelle est un bénitier armoyé des armes des Borgne en alliance. La grande et dernière vittre au bas de la dite églize est armoyée des armes en plain de Boiséon.

 

Et remontant ladite église entre le trois et quatriesme pilier, à vis la dite chapelle Saint-Jean dependante du lieu de Kervidou est un petit banc non armoyé contenant de long cinq pieds et demy et de laize quatre pieds et un poulce qu’on nous dit ne scavoir à qui il peut appartenir, si ce n’est au sieur de Lisle Lherrec.

[page 264] Au 5e pilier est un banc armoyé à mye partye au 1er d’argent fretté d’azur (de Guicaznou) et au 2e d’argent au lion rempant d’azur (de Launay) appartenant au sieur de Keranrun de Guicasnou. Et à vis l’autel Saint-Yves entre le 6e et 7e pilier il y a 2 bancs, et le 1er appartient au sieur Richard de la Haye et l’autre aux du Hellez.

Et des deux costés du 7e pilier sont 2 bancs, le 1er au sieur du Hellez à cause de sa terre de Keroignant, et l’autre armoyé des armes des Borgne Lesquiffiou, contenant de long 6 pieds et de laize 4 pieds.

 

Et est la description de tous les armoyages et vitres dudedans de ladite eglise de laquelle nous sommes sortis et avons remarqué audessus des deux grandes portes les armes des Boiséon en bocze et de quartier en quartier formant la seinture de ladite eglise. Et est remarquer que nous n’avons faict que la description des ecussons, bancs et tumbes enlevées de terre et non des tumbes plattes estantes prétendues par différents particuliers et la dite eglise n’estant pavée d’autres pierres et qu’il nous aurait fallu consommer un trop long temps pour faire un mesurage et estat particulier. Ce qu’étant faict, nous nous sommes retirés et avons redigé le present procès-verbal ledit jour 26e de septembre 1679.

Pitre de Lisle du Dréneuc, né à Nantes le 24 avril 1846 et décédé en 12 février 1924, fut conservateur du musée archéologique de Nantes de 1882 à 1924 et du Musée Dobrée à Nantes de 1894 à 1924. Il a été vice-président de la Société archéologique et correspondant du Ministère de l’Instruction publique à Nantes.


[1Guillaume du Trevou, seigneur de Kersauzon, fils de Jean-Baptiste et de Catherine de la Forest, dame de Guicaznou, Goasven, Keranroux et Trofeunteniou.