Tudchentil

Les sources sur les gentilshommes bretons

L'histoire de Keroulas

Du Moyen Âge à nos jours

Par la famille de Keroulas.

Depuis le Moyen-Âge, le berceau de la famille de Keroulas se trouve au manoir de Keroulas à Brélès, en Pays de Léon. Plus de 6 siècles et près de 20 générations plus tard, cette belle demeure du XVIIe siècle est toujours la résidence de descendants de la famille.

Le manoir de Keroulas conserve de précieuses archives dont les plus anciennes datent de la fin des années 1300. Elles ont permis de remonter aux périodes les plus reculées de l’histoire familiale.

Le nom de famille de Keroulas s’est éteint en Pays de Léon au XVIIIe siècle. Les Keroulas d’aujourd’hui descendent de Ronan Mathurin de Keroulas (1730-1810) qui s’installe vers 1764 au manoir de Tal ar Roz au Juch près de Douarnenez. Sa nombreuse postérité estimée à plus de 5.000 personnes a surtout essaimé au Juch et dans les communes environnantes.

Ce beau livre illustré, travail collectif de plusieurs enfants de la famille, vous invite à plonger dans la destinée des Keroulas, à suivre son évolution au fil des siècles et à découvrir de nombreux épisodes parfois très surprenants.

Le livre est en vente chez l’éditeur aux éditions Récits au prix de 35 €.

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Voute et sablière de l'église Saint-Melaine de Morlaix, XV et XVIe siècles.
Photo A. de la Pinsonnais (2009).

Chateauneuf et le Plessis-Bertrand - Visite du marquisat et du comté (1704)

Vendredi 24 mai 2019, transcription de Armand Chateaugiron.

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Source

Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1BI5.

Citer cet article

Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1BI5, transcrit par Armand Chateaugiron, 2019, en ligne sur Tudchentil.org, consulté le 18 mars 2024,
www.tudchentil.org/spip.php?article1261.

Chateauneuf et le Plessis-Bertrand - Visite du marquisat et du comté (1704)

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Procès verbal general

Guillaume de Marbeuf, chevalier, seigneur de Laillé, conseiller du roy en ses conseils, president à mortier au parlement de Bretagne, Joachim des Cartes, seigneur de Chavaigne, et François de Guersans, seigneur dudit lieu, conseiller du roy audit parlement, ayant pour ajoint le greffier en chef de ladite cour,

Sçavoir faisons que ce jour, treizieme du mois de novembre de l’an 1704, monsieur Pierre de Miniac, procureur de messire Jacques Louis de Beringhen, seigneur comte de Chateauneuf, baron du Plessix Bertrand, franc regaire à Dol, le Mesnil, Saint Pere Marc en Poulet, le Vauxdoré, la Tourniolle, Vaucouleurs, fief Gouyon, Tournan et Graye en Brie, Armenvilliers, conseiller du Roy en ses conseils, commandeur de ses ordres, son premier ecuyer, gouverneur des citadelles de Marseille, nous est venu trouver à nos hotels à Rennes, lequel nous a dit que par lettres patentes données à Versailles au mois de juin 1702, obtenues par monsieur le premier, en consideration des bons et agreables services par luy rendus à Sa Majesté, à l’exemple de feu monsieur son pere et monsieur son frere ainé, avec une fidelité et un attachement inviolables à son service, et particulierement dans la charge de son premier ecuyer,

[folio 1v]

une des plus considerables de la maison royale, qu’ils exercent depuis plus de cinquante ans, il auroit plu à Sa Majesté unir et incorporer plusieurs fiefs, justices et seigneuries à sa terre et comté de Chasteauneuf, scituée en cette province pour le tout ne faire et composer à l’avenir qu’une seule et meme terre et seigneurie, que Sadite Majesté a, par sesdites lettres, créée et erigée, decorée et elevée, en titre, nom, et dignité de marquisat de Chasteauneuf, pour en jouir et user par monsieur le Premier, ses enfans et posterité mâle et femelle, nez en loyal mariage, audit titre, nom et dignité de marquisat de Chasteauneuf.

Ruines du Plessis-Bertrand, en Saint-Coulomb. Aqua-teinte lithographique, fac-similé d’un dessin de M. Arnould. Musée de Bretagne, 888.0005.31.

Et que par autres lettres données à Versailles au mesme mois de juin 1702, Sa Majesté auroit par les mesmes causes et services rendus par mondit sieur le Premier et ses predecesseurs, créé, erigé, et decoré sa terre, seigneurie et baronie du Plessix Bertrand, scituée en cette province ès eveché de Saint Malo et Dol, consistant en plusieurs beaux fiefs et domaines en titre, nom et dignité de comté, voulant Sa Majesté qu’à l’avenir, en tous lieux, endroits et assemblées, tant generales que particulieres, et en tous actes tant en jugement que dehors, monsieur le Premier, ses enfans, posterité et lignée masles et femelles, nez et à naitre en loyal mariage, possedant ladite compté, soient tenus, censés et reputés comtes

[folio 2]

et en cette qualité jouissent des mesmes honneurs, privileges, rang, prerogatives et preeminences, dont jouissent et ont droit de jouir les autres comtes du royaume et de cette province de Bretagne.

Desquelles lettres tant d’erection de marquisat que de comté, données au mois de juin 1702, il auroit obtenu lettres de surannation, données à Versailles le 26e jour d’aoust 1703, toutes lesquelles lettres monsieur le Premier auroit presentées à la Cour avec sa requeste, le 12 mars dernier.

Sur tout quoy la Cour auroit rendu arrest, chambres assemblées, sur les conclusions de monsieur le procureur general du roy, qui ordonne qu’elles seront leues et publiées aux prosnes des grandes messes des paroisses où sont scituées lesdites lettres et fiefs, et au prochain marché des lieux, et certifiées devant les juges royaux d’où ils relevent à cette fin commis, et nous auroit commis, pour en presence de monsieur le procureur general du roy ou de l’un de ses substituds, descendre sur les lieux, vacquer aux procès verbaux des chateaux, maisons, et droits honorifiques des eglises et chapelles dependant desdites terres, ensemble des actes et titres au soutien du contenu auxdites lettres, pour le tout raporté à ladite Cour, communiqué à monsieur le procureur general du roy, estre ordonné

[folio 2v]

ce qu’il apartiendra.

Toutes lesquelles bannies et publications ayant esté faites dans toutes les parroisses où sont scituées lesdites seigneuries et fiefs, elles furent certifiées sans aucune opposition à l’audience publique du presidial de Rennes, tant pour la comté de Chasteauneuf que pour la baronnie du Plessix Bertrand, le 20e septembre dernier, nous requerant ledit de Miniac, pour monsieur le Premier, de vouloir bien accepter ladite commission, et descendre sur les lieux pour executer ledit arrest.

Dudit jour douze mars dernier, et a ledit de Miniac signé.

[Signé] de Miniac.

 

Ce que nous luy avons accordé et sommés de compagnie avec messire … [1] Huchet, seigneur de la Bedoyere, substitut de monsieur le procureur general du roy, montés en carrosse, environ une heure après midy, et sommes allés à la maison du Han, scituée sur nostre route, où nous avons couché.

Ruines du vieux château de Châteauneuf, 1903. Collection A. de la Pinsonnais.

Le lendemain, quatorzieme dudit mois de novembre, nous aurions continué de nous rendre en la ville de Chasteauneuf où nous sommes arrivés environ les six heures du soir, y aurions rencontré ecuyer Pierre Breal, sieur des Chapelles, et monsieur Pierre Le Porcher, avocat en la cour, senechal et procureur fiscal de ladite juridiction de Chateauneuf, lesquels nous auroient prié de vouloir bien prendre nostre

[folio 3]

logement dans le chasteau de Chasteauneuf, ce que leur ayant acordé, nous y serions descendu de carosses et passé la nuit, ayant remis au lendemain le commencement de nostre dite commission.

Jacques-Louis de Beringhen (1651-1723), par Pierre Mignard,Château d’Azay-le-Rideau. Photo A. de la Pinsonnais, juillet 2018.

Et avenant le lendemain 15e dudit mois de novembre, aurions commencé à vacquer par cahiers separés du present aux procès verbaux du chasteau de Chasteauneuf, de l’eglise, de l’auditoire dudit Chasteauneuf, et autres eglises, terres et chateaux en dependans, qu’aux terres, fiefs, et seigneuries acquises par mondit sieur le Premier et deffunct messire Henry de Beringhen son pere, et reunies à ladite terre de Chateauneuf par lesdites lettres patentes, à tout quoy à l’audition des temoins entendus à ce sujet et representation des titres desdites seigneuries, y aurions vacqué jusque au mercredy matin 19 dudit mois de novembre.

Lequel jour serions montés en carosses et nous serions rendus au chasteau du Plessix Bertrand, en la parroisse de saint Coulomb, et autres paroisses et lieux dependans de ladite seigneurie du Plessix Bertrand, même en l’eglise catedrale de Dol, de tout quoy nous avons fait des procès verbaux par cahiers separés du present, entendu des temoins, veu des titres et pieces concernant ladite seigneurie,

[folio 3v]

Et ensuite sommes revenus audit chasteau de Chasteauneuf où nous aurions continué nostre dite commission, et en serions sortis le samedy vingt deux dudit mois au matin, pour nous rendre dans la ville de Rennes où nous serions arrivés le lendemain.

De tout quoy nous avons raporté nostre procès verbal sous nos seingns, celuy de monsieur de la Bedoyere et du greffier en chef de la cour, nostre adjoint, et iceluy conclut à Rennes le vingt quatre dudit mois de novembre mil sept cent quatre [2].

 

[Signé] Guillaume de Marbeuf, Joachim des Cartes, François de Guersans, Charles Huchet de la Bedoyere, Picquet.


[1Ainsi en blanc.

[2Le passage en italique est d’une autre main. En marge : vacations gratis.